Autremonde tome 4 : Entropia

Quatrième tome d'Autremonde par Maxime Chattam, Entropia est aussi le dernier livre de la série que je lirai avant la parution des suivants au format poche... une façon de dire que mes chroniques de cette saga  de fantasy découverte il y a peu de temps vont s'espacer.
Résumé : 
Un an a passé depuis que la Tempête a changé le visage de la Terre. Les Pans ont remporté leur guerre contre les Cyniks : ceux-ci, maintenant gouvernés par le roi Balthazar, sont désormais appelés Maturs et coopèrent avec leurs anciens ennemis, pour le salut de la race humaine. A Eden, même si la fin du mois de Décembre est aussi chaude qu'un jour d'Eté, Matt perd peu à peu le goût à la vie en ville : Ambre, son âme-soeur, se tient à l'écart de lui. C'est assez pour l'inciter à reprendre les routes et préciser la géographie du monde nouveau que la Terre leur offre sur les ruines de l'ancien. Pourtant, l'apparition d'un nouvel ennemi va changer tous leurs plans : au Nord, se trouve le Canada dont nul n'a obtenu de nouvelles, et certains témoignages laissent à craindre qu'une chose terrifiante s'y est installée, une créature qui pourrait bien lorgner vers Eden ! Quelle est cette nouvelle menace ? Est-elle liée aux complots suspectés par les ambassadrices des Pans auprès des Maturs ? Même si la reine Malronce est morte, absorbée par le Raupéroden et détruite en même temps que lui, les graines qu'elle a plantées dans les coeurs de ses sujets ont pris racine et il se pourrait bien que certains Maturs n'aient pas renoncé à réduire à nouveau les Pans à l'état d'esclaves...
L'univers d'Autremonde est un beau jouet pour Maxime Chattam : une Terre différente et pourtant semblable à la nôtre, où les villes humaines sont en ruines, où toute technologie a été détruite, et où l'espoir de survie pour notre espèce repose sur l'alliance fragile entre des enfants perdus (les Pans) et des adultes ayant perdu toute empathie à l'égard de leur progéniture (les Cyniks devenus Maturs). Le plan mortifère de Malronce mis à bas, l'adulte cesse d'être l'ennemi par défaut - même si, bien entendu, l'avertissement lié à la présence au plus haut niveau du royaume des Maturs d'un pervers notoire, le "Buveur d'Innocence", promet complots et trahisons de toute nature. On est donc, au début de cette histoire, en présence d'une situation où l'auteur peut se permettre - pour un temps - d'explorer un peu son propre univers dans un contexte moins hostile qu'auparavant : au sens propre du terme, les personnages ont disposé d'un peu de temps pour souffler - soit donc, pour grandir. Et sans surprise, l'attachement de Matt et d'Ambre semble-t-il sur le point de passer à un autre niveau.

L'élément perturbateur, plus que les intentions à peine dissimulées du "Buveur d'Innocence", proviendra cependant des régions inconnues situées au Nord d'Eden. Présentant quelques similarités avec le Raupéroden, le nouvel ennemi - dont la nature précise n'est pas tout à fait dévoilée à la fin de ce volume - permet en fait à l'auteur de renouer avec le schéma des livres précédents. Au Sud, les menaces liées aux adultes hostiles ; au Nord, celles émanant de forces ténébreuses et peut-être démoniaques. Entre les deux, les Pans - qui n'aspirent qu'à vivre en paix, et à grandir tant bien que mal - sont pris entre le marteau et l'enclume. A ceci près que bon nombre d'entre eux bénéficient d'une "altération" les rendant, quelque part, plus qu'humains. On ne dira pas qu'Autremonde parle de post-humanité : il est cependant tentant, bien tentant, de voir dans ces Pans si menacés le meilleur espoir d'une humanité nouvelle, qui aurait fait un pas décisif sur le chemin de l'évolution.

Dans ce contexte, l'expédition vers le Nord de Matt et de ses amis doit être rapprochée des précédentes quêtes auxquelles a participé l'Alliance des Trois fondée au tout début de cette aventure. Pas grand-chose de nouveau sous le Soleil d'Autremonde, pas même sous les brumes hostiles du Canada, où pullulent des créatures monstrueuses et peut-être bien une forme différente d'intelligence. Plus que dans la progression de l'intrigue, l'intérêt de se livre se trouve donc dans les enrichissements que l'auteur apporte à son propre univers : on se demande si la Tempête a eu les mêmes effets partout dans le monde, ou si certains endroits ont été affectés d'une façon différente. Ce n'est sans doute pas anormal, compte-tenu du fait que ce livre est le point de départ d'un nouveau cycle : on attendra donc les épisodes suivants pour décider si oui, ou non, Entropia était plus faible que les précédents.

Commentaires

Guillmot a dit…
En tout cas ça cartonne en ce moment, ils les ont même mis en tête de gondole à l'intermarché de ma campagne !
Anudar a dit…
La chose ne me surprend pas trop...