Deadpool

Ces derniers temps, la blogoSFFFère parle un peu de Deadpool, le dernier film de super-héros dont nous avons été gratifiés par Hollywood. Il me faudra bien entendu rappeler, comme à l'accoutumée en ce genre de circonstances, que ma culture super-héroïque est nulle - ou peu s'en faut : je n'avais jamais entendu parler du personnage avant qu'il ne soit question de ce film. J'y allais donc avec un regard tout à fait neuf, en dehors de la bande-annonce bien trash qui a commencé à sortir sur les écrans il y a quelques temps...
Résumé :
Wade Wilson est un ancien soldat des forces spéciales devenu redresseur de torts à la petite semaine, prêt à débarquer chez vous contre rétribution pour vous rappeler qu'il n'est pas bien, mais alors pas bien du tout d'insister quand une jeune fille vous dit non - et en fait pour mettre un "poing final" à vos mauvaises habitudes. C'est aussi un chouette gars au coeur plus tendre qu'il y paraît malgré son humour noir et salace... Une combinaison explosive qui lui permet de dénicher une copine encore plus barrée que lui, avec laquelle il vit le parfait amour - jusqu'à ce qu'on lui diagnostique une maladie incurable. Alors, quand un type louche lui propose un traitement expérimental - dernière chance de survivre - il n'hésite pas très longtemps... Tombé aux mains d'un médecin sadique déterminé à faire de lui un super-héros à coups de tortures, Wade saura-t-il s'échapper ? Se laissera-t-il consumer par sa folie de vengeance ?
La comparaison s'impose entre ce anti-héros et un autre, celui que l'on appelle Kick-Ass, dont je suis un fan absolu ! Là où Kick-Ass n'était qu'un geek sans pouvoirs particuliers, Deadpool possède certaines capacités super-héroïques beaucoup plus familières. Il est surentraîné, il se bat comme un ninja, il utilise chaque objet de son environnement comme une arme - cette hallucinante scène de combat dans une voiture qui ouvre le film est là pour en attester... Il dispose aussi et surtout d'une capacité de régénération des blessures, y compris par balles, qui fait de lui un véritable surhomme. Tout le monde a entendu parler de cette fouine qui s'était rongé une patte plutôt que de rester coincée dans un piège ?

Deadpool a été taillé par des monstres pour devenir un super-soldat - et, en fait, une marchandise plus qu'une ressource humaine. Son ennemi, bien entendu, est l'homme qui en a fait une créature effrayante : lorsque Wade Wilson signe le pacte faustien qui va faire de lui un surhomme, il ne sait pas encore qu'il y aura un prix à payer... son apparence physique, au moins, et peut-être aussi son âme. La fable est écrite à l'avance : l'amour va au-delà des apparences, bien entendu, et si l'homme est repoussant sous son masque, la femme qu'il aime sait regarder encore plus profond, sous sa peau. Conclusion attendue car vue et revue : le schéma de l'intrigue est en réalité si évident que les personnages eux-mêmes ne sont pas loin de le railler !

Car ce qui fait l'originalité de Deadpool, ce n'est pas le tourbillon de scènes de baston, ce n'est pas l'enchaînement des massacres aussi invraisemblables que si on était en BD - on y est un peu, en fait... - et ce n'est pas non plus les vannes que les personnages ne cessent de s'envoyer, qu'ils soient amis, alliés ou ennemis jurés. Non, bien loin de cela, c'est en réalité la construction originale et même audacieuse de ce film qui en fait tout l'intérêt. Deadpool est conscient de n'être qu'un personnage de film et il ne cesse de s'adresser au spectateur de ses aventures. Ce faisant, il se transforme en maître de cérémonie, entrelaçant les scènes de sa vie super-héroïque avec celles de son existence précédente, la deuxième explicitant la première. Est-il fou ? Sans nul doute. Mais sa folie est celle d'un doux dingue : elle n'est dangereuse que pour ceux qui l'ont cherché. Intéressante leçon d'humanité !

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