Perdus dans l'espace
Lost in space (Perdus dans l'espace en version française) est une série de space-opera dont je n'ai connu l'existence que d'une façon tardive : très mal diffusée en France voire pas du tout - alors que par exemple une autre série de space-op' qui lui est contemporaine a connu un sort tout à fait différent - elle a bénéficié d'une meilleure exposition à la faveur d'un remake au cinéma en 1998, lequel avait à mon avis pour ambition de "rebooter" la série - mais qui s'est révélé si mauvais qu'il ne s'est agi que d'un one-shot, et qui m'a en tout cas dissuadé d'aller y voir de plus près. Vingt ans plus tard, j'ai eu la surprise de découvrir que mon service de streaming avait financé une reprise de cette licence : j'ai décidé de lui donner sa chance malgré la mauvaise impression laissée par le film.
Résumé :
Dans un futur pas trop lointain, le vaisseau Resolute est en route vers le système d'Alpha Centauri où se trouve une planète habitable. C'est déjà la vingt-quatrième mission de colonisation, et la famille Robinson en fait partie, déterminée à prendre un nouveau départ sur un monde neuf en abandonnant la Terre et son passé derrière elle. Quelque chose d'inattendu se produit toutefois au cours du voyage et les colons doivent embarquer d'une façon prématurée à bord de leurs vaisseaux Jupiter, des unités d'entrée atmosphérique et d'habitation auto-suffisantes... et quelques instants plus tard, le Jupiter-2 des Robinson se voit expulsé dans l'atmosphère d'une planète inconnue en même temps que ceux d'autres colons. Pour les naufragés de l'espace, il va falloir organiser la survie sur un monde habitable mais qui dissimule bien des secrets - alors même que certains passagers du Resolute semblent avoir eu leur propre agenda... D'où proviennent ce robot et cette épave que les Robinson découvrent dans une forêt toute proche du lieu de leur atterrissage contraint ? Que s'est-il passé à bord du Resolute ? Et à qui faire confiance alors que les ressources nécessaires à l'évasion commencent à s'amenuiser ?
Le titre de la série ne doit pas être pris tout à fait au premier degré : quand on lit Perdus dans l'espace, on imagine un vaisseau qui erre à travers les distances infinies de l'univers alors qu'ici (au moins dans un premier temps !) les Robinson se trouvent plutôt perdus sur une planète inconnue sans y être isolés pour autant. Il ne s'agit donc pas de retrouver son chemin (vers la Terre ou Alpha Centauri) mais plutôt de survivre. Ces nécessités vont s'organiser par étapes : d'abord, la survie à court terme suite à l'atterrissage mouvementé, puis la survie à moyen terme - qui nécessite la prise de contact avec les autres survivants et la mise en commun des ressources disponibles, certains vaisseaux Jupiter ayant subi des dommages moins importants que les autres - et enfin la survie à long terme avec retour au plan de voyage initial à bord du Resolute. Chacune de ces étapes va être contrariée, d'abord par la planète elle-même - dont la biosphère et l'environnement, s'ils ne sont pas tout à fait dangereux, n'en restent pas moins hostiles - mais aussi par les intentions de certains des survivants. Au-delà de crimes tels que l'usurpation caractérisée d'identité, d'autant plus facile à réaliser que l'accès aux bases de donnée officielles est impossible depuis le sol de cette planète inconnue, d'autres colons font très volontiers preuve de tout l'éventail de la médiocrité humaine, à commencer par le dirigeant élu de la colonie ! Une autre source de danger sera bien sûr le robot d'origine extraterrestre qui prend le benjamin de la famille Robinson en affection, l'avertissant à intervalles réguliers d'un danger imminent, sans pour autant que la nature de ce danger soit révélée avant les dernières images de cette première saison, images qui éclairent peut-être a posteriori le titre de toute la série...
Perdus dans l'espace, malgré son riche subtexte science-fictif, reste une série qui raconte avant tout l'histoire d'une famille. Au contraire des apparences initiales, illustrées par la partie de cartes autour de la table du Jupiter-2, la famille Robinson est dysfonctionnelle et de plus d'une façon. L'aînée de la famille n'est pas la fille biologique du père, lequel vit un conflit d'autorité avec la mère, laquelle envisage une fois arrivée à destination de l'expulser hors du foyer familial. Dans le même temps, la fille cadette est une littéraire et donc peu apte a priori à répondre aux défis scientifiques de la survie, alors que le fils benjamin déjà cité se révèle malgré son intelligence fragilisé par son émotivité. Les conflits couvent sous la cendre puisque certaines rancœurs passées sous silence ne demandent qu'une situation de crise pour s'exprimer à nouveau : le contexte de la survie en milieu hostile se révélera propice à de nouvelles oppositions, et la famille en apparence unie sera souvent menacée par des éléments extérieurs capables de perturber l'harmonie artificielle qui règne autour de la table du Jupiter-2. Une famille est une société en réduction et il arrive que les sociétés soient conflictuelles : les retours en arrière éclairent sur l'origine des conflits qui minent la famille Robinson, et le présent chargé sans cesse de nouveaux défis testera la volonté de celle-ci à continuer malgré tout. C'est là, au fond, la principale leçon de cette série pas inintéressante et plutôt réussie mais qui, en fin de compte, laisse un peu le spectateur sur sa faim : il faudra, pour terminer d'en juger, suivre l'éventuelle seconde saison !
Ne manquez pas l'avis de Tigger Lilly !
Perdus dans l'espace, malgré son riche subtexte science-fictif, reste une série qui raconte avant tout l'histoire d'une famille. Au contraire des apparences initiales, illustrées par la partie de cartes autour de la table du Jupiter-2, la famille Robinson est dysfonctionnelle et de plus d'une façon. L'aînée de la famille n'est pas la fille biologique du père, lequel vit un conflit d'autorité avec la mère, laquelle envisage une fois arrivée à destination de l'expulser hors du foyer familial. Dans le même temps, la fille cadette est une littéraire et donc peu apte a priori à répondre aux défis scientifiques de la survie, alors que le fils benjamin déjà cité se révèle malgré son intelligence fragilisé par son émotivité. Les conflits couvent sous la cendre puisque certaines rancœurs passées sous silence ne demandent qu'une situation de crise pour s'exprimer à nouveau : le contexte de la survie en milieu hostile se révélera propice à de nouvelles oppositions, et la famille en apparence unie sera souvent menacée par des éléments extérieurs capables de perturber l'harmonie artificielle qui règne autour de la table du Jupiter-2. Une famille est une société en réduction et il arrive que les sociétés soient conflictuelles : les retours en arrière éclairent sur l'origine des conflits qui minent la famille Robinson, et le présent chargé sans cesse de nouveaux défis testera la volonté de celle-ci à continuer malgré tout. C'est là, au fond, la principale leçon de cette série pas inintéressante et plutôt réussie mais qui, en fin de compte, laisse un peu le spectateur sur sa faim : il faudra, pour terminer d'en juger, suivre l'éventuelle seconde saison !
Ne manquez pas l'avis de Tigger Lilly !
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