Les blogueurs parlent aux blogueurs : FeyGirl

Au début des années 2010, l’excellent Gromovar avait pris une initiative chaleureuse et passionnante : il s’agissait d’interviewer les blogueurs de ce qui était déjà le Planète-SF, réalisant ainsi une oeuvre de connaissance de la blogoSFFFère.
 
En ce début des années 2020, cette communauté a changé : des anciens sont partis, d’autres sont toujours là, et des nouveaux sont arrivés. Le moment, d’après moi, est revenu de faire le point et de nous interroger en tant que blogoSFFFère sur nos aspirations et nos liens communs. Avec la permission de Gromovar, inventeur du concept, je reprends par conséquent la rubrique Les blogueurs parlent aux blogueurs !
 
Et aujourd’hui, c’est au tour de FeyGirl de nous parler d’elle…



1. Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi brève que tu veux… jusqu’au néant)

Ma vie professionnelle faite de tableaux Excel et de présentations PowerPoint n’intéressera personne ici, donc je vais présenter FeyGirl. J’ai créé ce pseudo quand je me suis inscrite sur mon premier forum, la Garde de Nuit, animé par les amateurs du Trône de Fer (qui a inspiré la série Game of Thrones). J’ouvris le formulaire d’inscription, on me demandait un pseudo, j’écrivis le premier truc qui me passa par la tête : For Ever Young. Fey. J’ai ajouté Girl pour que ce ne soit pas trop court. Quand je vois aujourd’hui l’importance d’un pseudo, qui est notre représentation dans le monde numérique, je crois que le sujet aurait mérité de plus amples réflexions ! Mais ce pseudo me plaît, car il est devenu « moi ». Quant à mon avatar, c’est un détail d’une photographie prise à Kyoto : aucun rapport avec la SFFF, mais elle me rappelle de beaux souvenirs ; j’ai eu un énorme coup de cœur pour le Japon.


    2. Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?

J’ai commencé en 2019 à écrire des critiques sur le site Babelio. Au bout de quelques mois, j’ai eu envie de rassembler mes billets quelque part : ce fut un chemin parcouru naturellement. C’est mon seul blog aujourd’hui.


    3. Combien de temps y consacres-tu ?

L’écriture de chroniques elles-mêmes prend un temps variable. Dès que j’ai terminé certains romans, les commentaires viennent d’eux-mêmes, c’est fluide et rapide. D’autres sont plus difficiles à formaliser, sans que ça ait un lien avec une appréciation positive ou négative. Il me faut alors trouver un fil conducteur. Hormis l’écriture des chroniques, la tenue d’un blog n’est pas si chronophage : je passe plus de temps à lire les billets des blogopotes (et c’est beaucoup plus intéressant).


    4. Blogues-tu tout ce que tu lis ?

Presque tout ! Les quelques exceptions sont les rares romans que j’abandonne en cours de lecture : c’est difficile de commenter un livre dont on n’a lu que 20 ou 30 pages. Certes, l’abandon est une information en soi, mais c’est trop maigre pour un article. Mes derniers abandons résultent de l’extrême noirceur de l’univers, ou de la prose plus qu’imparfaite. Le manque de révision éditoriale ou de correction m’exaspère. Je peux accepter une coquille de temps en temps, mais bon sang, quand un livre coûte plus de 20 €, le lecteur a droit à un texte revu et corrigé !


    5. As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?

Oh non ! Je n’ai pas le temps pour cela : trop de livres à lire, trop de romans qui me font envie. Je n’aurais aucune joie à me forcer à lire un livre et à le chroniquer. Ce blog est d’abord mon plaisir. Je suis contente de constater que mes billets sont lus, très contente, même ; mais si je cherchais l’audience à tout prix, je lirais moins de « vieux » romans qui n’intéressent plus personne, ou au contraire que tout le monde a déjà lus. Or, je ne me prive pas de chroniquer des romans que plus personne n’attend.


    6. Lis-tu en VO ? Si oui, en quelles langues ?

Je lis en anglais très rarement par rapport à d’autres blogueurs. En général, c’est parce qu’une fin de série n’a pas été traduite. Je bénis le « feuilletage » des premières pages d’un livre sur les plateformes internet (c’est à dire lire les premières pages de l’ebook, fonction disponible sur les principales plateformes commerciales) : il permet de juger du niveau d’anglais nécessaire. J’utilise aussi le feuilletage pour des romans en français d’auteurs que je n’ai jamais lus, afin de vérifier que le style est agréable à lire. Grâce à ce système, j’ai écarté des romans à la prose ampoulée, absconse, ou au contraire améliorable voire franchement maladroite. Plus je lis, plus j’attends un style agréable. J’apprécie les belles plumes, mais je fronce les sourcils à la lecture d’écritures indigestes qui veulent en mettre plein la vue (et qui se vautrent, car bien écrire est un talent rare). Une prose simple est toujours préférable aux précieuses ridicules.


    7. Blogues-tu avec ou sans roleplay ? Si c’est le cas, que représente ce roleplay pour toi ?

Si les articles sont signés FeyGirl, c’est que j’en suis l’auteure. Je suis FeyGirl. Je joue mon propre rôle.


    8. Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?

Depuis très jeune. Je devais avoir 10 ou 11 ans, et mon père trouvait mes lectures trop infantiles. Il m’a mis Fondation d’Isaac Asimov dans les mains, et ce fut une révélation. J’ai rapidement enchaîné d’autres romans de l’auteur. Quelques années plus tard, Les Dieux eux-mêmes ont laissé un souvenir impérissable à l’adolescente que j’étais : Asimov imaginait des entités gazeuses qui fonctionnent en trouple, et il s’aventura à décrire une scène d’amour. J’étais très perplexe quant à ces trois gaz qui atteignent l’orgasme, et je le suis encore.


    9. À quel rythme lis-tu ?

Environ 50 livres par an, soit en moyenne 1 par semaine. Le rythme est très variable, selon mes contraintes du moment, mais aussi la densité des romans : quand certains se lisent d’une traite, d’autres exigent plus d’attention.


    10. Que trouves-tu dans nos littératures de genre ?

Question plus compliquée qu’il n’y paraît, car je n’y recherche pas quoi que ce soit en particulier. Disons plutôt que les autres genres m’attirent moins. J’apprécie la diversité de la SFFF. Selon l’humeur et l’envie du moment, je recherche du léger ou du grave ; de l’émerveillement devant un univers ou au contraire une réflexion sur les implications de technologies ; je rêve à des voyages interplanétaires ou je m’effraie de systèmes politiques… Je m’évade, je passe de très bons moments, j’ai parfois de grandes émotions, et quand mon cerveau réclame plus de consistance je choisis un auteur plus exigeant. Ça tombe bien, la SFFF ne manque pas d’auteurs exigeants.


    11. Partages-tu cette passion avec ton entourage ?

J’ai quelques amis avec qui je partage des recommandations de lecture, mais trop peu, à mon grand regret. La littérature SFFF n’a pas le vent en poupe, c’est le moins que l’on puisse dire, surtout si on parle de SFFF adulte, hors Bit-lit/romantasy / et leurs successeurs à venir.


    12. Quelle a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?

Comme je le disais plus haut, ce fut Fondation d’Isaac Asimov. Ce fut à peu près au même moment que mon père m’a amené voir au cinéma Le Retour du Jedi (déjà à l’époque, je trouvais les Ewoks niais), 1984, Dune, Blade Runner… Je crois qu’il avait très envie d’aller les voir à leur sortie, mais pas tout seul, mais ma mère n’est pas amatrice de science-fiction. J’en ai bien profité et j’ai baigné dans la science-fiction très jeune. Merci maman !


    13. Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?

Fondation, évidemment, et avant cela les dessins animés Capitaine Flam et Ulysse 31 (j’aimais déjà les aventures dans l’espace quand j’étais enfant). Le dessin animé Les Maîtres du Temps (inspiré du roman L’Orphelin de Perdide de Stefan Wul) m’avait aussi beaucoup marquée. Le film Le Trou noir, avec le robot aspiré par… le trou noir, au moment où le spectateur découvre qui il est réellement (quelle émotion pour l’enfant que j’étais !), le roman Génocides de Thomas Disch, que j’avais lu chez mon oncle en cachette, et qui m’avait traumatisée. Aujourd’hui, j’admire aussi les écrivains qui nous dévoilent un univers incroyable en quelques phrases. L’un des maîtres du genre est Jack Vance (mais je réprouve sa tendance à créer des couples homme mature — adolescente).


    14. Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)

Le premier tome du Problème à Trois Corps : à la fin du roman, je me suis sentie minuscule dans un immense univers. L’effet waouh !


    15. Vers quelle étiquette SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?

Je reste très attachée à la science-fiction, celle qui m’a ouvert la porte d’autres univers. J’ai une affection particulière pour le « sens of wonder ».


    16. Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?

Comme expliqué précédemment, j’ai connu la science-fiction grâce à mon père qui était un grand fan. Plus tard, une étudiante de ma promotion m’a fait découvrir la science-fantasy, et je fus fascinée par des mondes mêlant le moyen-âge et le surnaturel, sur des planètes très différentes de notre Terre. Dépaysement garanti. Les années passant, j’ai mis de côté la lecture de romans pour privilégier la presse et de très nombreux magazines sur l’actualité, l’histoire, le débat d’idées… J’avais tellement d’abonnements que je n’arrivais pas à tout lire. Surtout que c’était le début de l’explosion des séries, dont j’étais un peu accro (ça m’est passé : je n’en regarde quasiment plus). J’ai repris la lecture des romans voici plus de 10 ans : très rapidement je suis retombée dans le virus de la SFFF. Mon aventure dans la Fantasy est plus récente, et je m’effraie devant le nombre de sagas que j’ai ratées et que j’ai envie de rattraper.


    17. Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?

Plus le temps passe, et moins j’ai d’auteurs « préférés », car je découvre régulièrement de nouvelles plumes qui me marquent suffisamment pour que j’en parle aux quelques personnes autour de moi qui sont amatrices de SFFF.


    18. Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lus (temps perdu) ?

D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ? Si je n’ai pas aimé un livre, tant pis, le suivant sera meilleur. Les quelques jours consacrés à sa lecture sont noyés dans les milliers d’autres. Simplement je sais que j’écarterai l’auteur dans mes choix à venir. Les livres que j’aurais regretté de ne pas avoir lus sont nombreux : des grands anciens (Asimov, Dick, Herbert, Vance…) mais aussi des contemporains (Simmons, Liu,…).


    19. Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrais pouvoir tout lire) ?

De moins en moins avec le temps : les auteurs intéressants sont très nombreux en SFFF. Je suis éclectique donc la liste de ceux que j’apprécie est longue, bien trop longue. J’ai compris que je n’aurai jamais le temps de lire toute la bibliographie de chacun d’eux, surtout que je veux me réserver du temps pour découvrir d’autres plumes. La nouveauté a un attrait certain.


    20. Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?

Je ne vais pas dans les salons ; peut-être est-ce une erreur. C’est principalement par manque de temps, ou parce qu’ils n’ont pas lieu dans ma région.


    21. Que penses-tu de l’œuvre de Bernard Werber ? Et de celle de Maxime Chattam ?

Je n’ai qu’un très vague souvenir des Fourmis de Bernard Werber. L’auteur donne l’impression d’exploiter un filon jusqu’à l’épuisement, ce qui n’incite pas à lire ses derniers romans. Je préfère saluer l’effort des auteurs qui prennent des risques en explorant de nouvelles voies, même si les résultats ne sont pas toujours probants. Quant à Maxime Chattam, je ne l’ai pas lu et je ne me suis jamais intéressée à ses œuvres, aussi je serais bien en peine de commenter. Pour aller plus loin : d’après ce que j’ai lu ici ou là, les libraires sont heureux d’avoir des romans qui se vendent comme des petits pains, et ils en ont besoin pour survivre. Donc Werber, Chattam & Co ont au moins une qualité, car avouons-le : nos romans préférés ne peuvent pas faire vivre les librairies de quartier, même si ça me peine de le reconnaître.


    22. Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?

Il fut une époque pas si lointaine où je commandais beaucoup mes livres neufs sur internet, par facilité, et de temps en temps je faisais un tour chez « les grandes surfaces spécialisées » (comprendre Fnac). J’avais tenté les petites librairies de mon quartier ; j’avais été déçue par l’accueil quand je demandais s’ils proposaient des livres de science-fiction. Les réponses étaient polies, mais avec un ton hautain (du moins, c’est ainsi que je l’avais ressenti). Et puis, il y a deux ans, s’est ouvert tout près de chez moi une nouvelle librairie. Leur rayon SFFF est minuscule, mais les deux gérantes sont vraiment sympathiques. Maintenant, j’y vais avec ma liste de livres à commander. Elles ont toujours le sourire, on papote un peu, elles m’aident à choisir un cadeau… Cependant, je grince des dents avec les délais de livraison : j’attends parfois une semaine pour un roman que j’aurais eu le lendemain grâce à une plateforme bien connue. La chaîne de distribution ne favorise pas le combat des librairies indépendantes. Je précise que je comprends tout à fait qu’on commande ses livres par internet quand on habite loin de toute librairie. Mais ce n’est pas mon cas. J’achète parfois des livres d’occasion, notamment les « vieux » romans. Je regarde régulièrement le contenu des boîtes à livres, mais c’est très rare d’y trouver des romans SFFF. C’est logique : le lectorat français est peu enclin à lire de la SFFF, donc on en retrouve peu dans les boîtes à livre. Tant pis pour moi. J’ai aussi la bibliothèque de mon père, bibliothèque que j’ai à peine explorée à part les romans lus pendant mon adolescence. Des éditions aux couvertures métallisées d’Ailleurs et Demain, des Présences du Futur au curieux point d’exclamation inversé, puis au gros cercle si reconnaissable empli d’un dessin, de très nombreux livres des grands anciens de la science-fiction, et d’autres qui ont sombré dans l’oubli. Certains poches de l’époque sont affublés d’une couverture assez ignoble. Je n’ose pas les prendre pour les lire dans les transports en commun : les voyageurs me regarderaient d’un œil suspicieux. C’est pire avec les couvertures arborant avec fierté des femmes dévêtues, alors qu’elles sont absentes du roman. La stratégie de certains éditeurs des années 70/80 me laisse perplexe : attirer et tromper le chaland avec des poitrines dénudées, ou le faire fuir avec des images cauchemardesques. Tout ceci pour dire que je suis assez sensible aux couvertures, et j’aime les dessins. Sans doute un reste de mon adolescence où j’avais suivi pendant des années des cours au conservatoire départemental des Beaux-Arts, activité que j’ai abandonnée l’année du Bac. J’essaie actuellement de m’y remettre avec une tablette graphique, mais je me débats encore avec l’outil et j’ai l’impression d’avoir les capacités d’un enfant de cinq ans ! Pour revenir aux couvertures : un grand merci à certains éditeurs de nous offrir de belles illustrations. Certaines m’épatent. En évoquant tout ceci avec toi, je me rends compte que je ne parle jamais des couvertures qui m’ont plu dans mes critiques.


    23. BD, comics, mangas, ou non ?

J’ai lu beaucoup de BD franco-belges quand j’étais adolescente, mais pas depuis lors. À l’époque, les mangas n’existaient pas en France. Je pense qu’il faudrait que je découvre un ou deux mangas, par curiosité. Je sauterai sans doute le pas un jour (idem pour les livres audio). En revanche, les comics ne m’attirent pas. Je les associe aux superhéros, et je n’ai jamais accroché à ce genre (y compris au cinéma). Je suis rebutée par l’idée d’un groupe restreint d’une ou plusieurs personnes aux superpouvoirs, qui à lui seul va sauver le monde. C’est improbable, peu méritocratique et pas désirable. Un seul héros capable de sauver la Terre ? Il vaut mieux pour nous tous qu’il soit en forme ce jour-là. Du moins, c’est mon opinion pour le monde réel ; alors qu’en Fantasy l’idée d’un élu passe mieux : c’est cohérent avec les univers… Et c’est vrai que ça nous fait un peu rêver, quand on s’imagine être le héros.


    24. Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement parmi les auteurs étiquetés « blanche » ?

Je ne lis quasiment pas de littérature blanche récente, en revanche je découvre ou redécouvre quelques classiques. C’est amusant de constater l’évolution des narrations ou de la construction des personnages. À l’inverse, c’est troublant de voir que les « belles plumes » d’antan sont belles sans être outrageusement sophistiquées. Voilà qui remet en perspective la tendance de certains à nous prouver qu’ils ont du vocabulaire et savent composer des phrases alambiquées. Chers amis écrivains, si vous ne vous appelez pas Jaworski et ne possédez pas sa fluidité ni sa faconde, restez modestes dans votre prose. Le lectorat s’en portera mieux.


    25. Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Plutôt matérialiste ou idéaliste ?

Ma musique préférée reste celle de ma jeunesse, à savoir le rock, le pop-rock et le hard rock (je sais, il y a un grand écart entre le pop-rock et le hard rock : j’écoute selon mon humeur du moment). J’apprécie aussi la variété, de temps en temps la musique classique, et un péché mignon : la musique de films et de séries. En voiture, je mets RTL2, qui offre des chansons rocks et pop rock idéales pour la conduite. Rien de tel pour avaler les kilomètres qu’une belle mélodie, rien de tel pour étouffer le bruit des klaxons d’un riffle puissant, rien de tel pour égayer une journée triste qu’une musique entraînante où la guitare chante avec la batterie. Je ne vais quasiment plus au cinéma, mais je ne pouvais pas manquer Dune ! Quant aux séries télévisées, je n’en regarde presque plus alors que j’en « consommais » énormément à une époque. J’ai été lassée. Entre les saisons qui finissent par des cliffhangers qui n’auront jamais de suite car la série est annulée, et d’un autre côté des séries qui s’étirent et se vautrent dans des suites mal écrites, j’ai fini par arrêter. Je me contente de quelques séries « complètes », terminées, quand j’en entends du bien. J’essaie de ne pas avoir ce réflexe pour les romans, puisqu’on entrerait dans le cercle vicieux de sagas non terminées car peu rentables ; mais nous connaissons tous les quelques maisons d’édition qui sortent des séries en rafale, n’en soutiennent aucune et n’en terminent que très peu. Le loisir préféré ? La lecture, pardi ! Matérialiste ou idéaliste ? Ça dépend des jours. Et de l’humeur du moment.


    26. As-tu une liseuse ? Quel est ton rapport à la lecture numérique ?

Je lis davantage en numérique depuis que je me déplace plus souvent en transport en commun, cependant la lecture sur du papier reste un plaisir inégalable. J’opte aussi pour le numérique quand la couverture est laide, puisque le livre n’ira jamais dans ma bibliothèque. À l’inverse, il m’arrive d’acheter le format papier après avoir été enthousiasmée par la lecture de l’ebook, pour garder le roman dans ma bibliothèque. Sauf quand la couverture me pique les yeux, encore une fois. Pour terminer, je ne lis les romans en anglais qu’en numérique, car le dictionnaire intégré est bien pratique et a révolutionné ma lecture en VO.


    27. Quel est ton rapport à Internet ? Connectée depuis longtemps ? Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?

J’ai connu les débuts d’internet avec les modems qui stridaient et les pages qui s’affichaient au rythme d’une ligne par minute, ou presque. Heureusement que ce temps est révolu ! Dans le domaine SFFF, internet est ma principale source d’information, via les blogs, les forums, les commentaires de lecteurs sur les réseaux sociaux… Je ne pourrais pas m’en passer. Ce sont les chroniques des blogopotes qui me donnent envie de lire tel ou tel roman, et c’est à cause d’eux que ma PAL s’allonge. Parfois je me venge, en leur rendant la pareille ! Les échanges avec les autres amateurs SFFF sont toujours un plaisir. J’apprécie tout particulièrement l’humour et l’ironie de quelques-uns. Ils égayent mes journées. Qu’ils continuent (ils se reconnaîtront) !


    28. As-tu des projets d’écriture de fiction, ou est-ce que tu en as eu par le passé ?

Oui, dans la science-fiction. Des nouvelles d’anticipation, et un projet de roman bien avancé dans un univers space-opera avec une touche de science-fantasy. On ne se refait pas. C’est passionnant et exigeant. Drôle d’activité, qui exige de croire en soi-même pour aller au bout d’un si long projet, mais aussi d’avoir suffisamment d’humilité pour se remettre en question quand on révise son propre texte.


    29. Sans y répondre, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?

Comment je choisis mes prochains livres à lire ?


    30. Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?

Très récemment, au sein de La Garde de Nuit (association et site internet des amateurs du Trône de Fer), nous avons déploré le décès de DroZo, l’un des plus jeunes membres parmi les très actifs. L’émotion fut immense. DroZo était drôle, ironique, enthousiaste, passionné, toujours prêt à animer le forum et délicieusement machiavélique dans les jeux. Qu’est-ce qu’on a rigolé avec lui ! Il était gentil, aussi, et pour une fois ce mot n’est pas galvaudé. Si je t’en parle, c’est pour le dernier article qu’il avait écrit et qui lui tenait particulièrement à cœur : De la représentation du handicap dans la fiction. Cette longue tribune nous a sensibilisés sur le sujet et amène des débats sur les vœux formulés en conclusion, puisque c’est un texte engagé. Pour ma part, même si je ne souscris pas à toutes les revendications, cette tribune m’a fait réfléchir et réaliser certains travers courants des œuvres de fiction. Je vous invite tous à la lire : c’est le meilleur hommage que je puisse rendre à DroZo.

Commentaires

FeyGirl a dit…
Merci beaucoup pour cette interview !
J’ai beaucoup aimé me livrer à cet exercice, et je n’ai pas pu m’empêcher de digresser.
Ça m’a permis aussi de plonger dans de beaux souvenirs 😉
Anudar a dit…
Mais, encore merci à toi de t'être prêtée au jeu ! C'est dans la façon dont les personnes interviewées se saisissent de l'exercice que ça devient intéressant :)
Christian a dit…
Merci à vous pour cette interview.
Je connaissais un peu le blog de Fey girl ainsi que La Garde de nuit,mon neveu ayant eu une prof de philo à Marseille qui s’était intéressée au Trône de fer ,on retrouvait ses recherches sur La Garde de nuit,justement.
Le Maki a dit…
Toujours aussi sympa de découvrir les blogopotes sous un jour nouveau. Merci à tous les deux !

Et je viens de me rendre compte que j'ai loupé les deux dernières interviews !!! Je vais rectifier le tir d'ici peu.
Baroona a dit…
"(déjà à l’époque, je trouvais les Ewoks niais)" : généralement les interviews rendent les intervenants plus sympathiques, mais j'imagine qu'il fallait bien une exception à cette règle. C'est dommage, j'aimais bien visiter le blog de FeyGirl avant. 👀

(encore une très sympathique interview, merci à vous deux !)
Il est agréable, au travers d'une interview bien menée, de cerner plus avant une chroniqueuse que j'ai plaisir à retrouver de temps à autre sur son blog via des articles pertinents ou tentateurs..
FeyGirl a dit…
@Baroona : aaaaah ! J'achèterai une peluche Ewok à ma nièce. Je suis pardonnée ?

@Christian : le Trône de Fer est capable de passionner bien des gens qui apportent leurs savoirs dans l'étude de la saga. Les analyses approfondies ne manquent pas, et tant mieux pour les amateurs ^^

@Le Maki : merci !

@La Convergence des parallèles ! merci !