Ce blog est désormais carbone-neutre

carbon neutral coupons and shopping with kaufDA.de Voilà un titre qui respire un peu la SF, mais pourtant, ce n'est pas du tout de SF dont il s'agit.

Saviez-vous que les blogs consomment de l'énergie ? Eh oui : on a tendance à l'oublier, mais les serveurs informatiques sont des machines thermiques devant consommer de l'électricité pour fonctionner. Les blogs étant disponibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, la consommation électrique d'un blog n'est pas négligeable.

La tonne équivalent pétrole (TEP) constitue l'une des unités de mesure des besoins énergétiques. L'électricité que nous consommons semble être une énergie non-polluante : c'est oublier que, dans certains cas, il a fallu la produire à partir de combustibles fossiles. Par exemple du charbon. En d'autres termes, chaque kilowatt-heure consommé représente - lui aussi - une certaine quantité de dioxyde de carbone, gaz à effet de serre, émis dans l'atmosphère. Ce qui contribue au réchauffement climatique bien réel - n'en déplaise à un ancien ministre de l'Education Nationale.

Le projet Carbon Neutral propose de recenser les blos "amis" et de planter un arbre pour chacun d'entre eux. La logique est la suivante : les arbres, capables de réaliser l'autotrophie au carbone, stockent du dioxyde de carbone pour réaliser leur croissance. Les responsables du projet ont calculé qu'un arbre "équilibre", au fil de sa croissance, les émissions de carbone d'un seul blog. En d'autres termes, si l'on plante un arbre, on éponge la pollution liée au blog.

La pratique des "puits de carbone" est critiquable pour bien des raisons car elle ne tient pas compte d'autres polluants atmosphériques ou non (les composants électroniques recèlent des matériaux très polluants), mais aussi parce que le carbone stocké dans la cellulose de l'arbre finira bien, tôt ou tard, par se retrouver dans l'air (lorsque le bois de l'arbre sera brûlé, par exemple). Néanmoins, le reboisement est loin d'être une pratique critiquable, quant à lui. Et c'est à ce titre que la Grande Bibliothèque soutient cette initiative.Share/Bookmarkhttp://www.wikio.fr Voter !

Commentaires

Anonyme a dit…
Neutre en carbone???
Et votre respiration, elle est compensée???
Anudar a dit…
Bien sûr. J'entretiens des plantes vertes à mon domicile. En ce moment, je suis en train d'étudier un moyen de me rendre neutre en hydrogène sulfuré ainsi qu'en méthane : il suffirait que j'entretienne des bactéries chimiosynthétiques dans un réacteur.
Et vous ?
ionah a dit…
tu parles d'un truc comme celui-là ? >> http://fr.wikipedia.org/wiki/Colonne_de_Winogradsky
Anudar a dit…
Euh... En fait ma réponse au commentaire précédent était à prendre au second degré. De la même façon que sa question sur la respiration était sans doute, elle-même, de l'ironie. Je pense que c'est évident pour tout le monde que les rejets de dioxyde de carbone respiratoire sont compensés d'une façon naturelle et ce depuis un bon bout de temps...
Sinon, ce dispositif, la colonne de Winogradsky, je ne le connaissais pas du tout. A mon avis, c'est plus un dispositif expérimental qu'un réel moyen d'agir sur des rejets polluants.
Anonyme a dit…
J'avais bien intégré cet esprit second degré...
Je vous invite simplement à aller prendre connaissance de la récente tribune publiée sur www.enviro2b.fr
Pour résumé ce que je ne dirais pas ici, la neutralité carbone est une impunité climatique!
Anudar a dit…
Tâchez d'être explicite dans votre commentaire, en proposant par exemple un lien vers l'article jugé intéressant sur le site que vous proposez : je suppose que c'est celui-ci http://www.enviro2b.com/2010/04/29/vers-une-compensation-carbone-ethique/ .
La conclusion de mon article me semble claire : je ne suis pas dupe quant à la compensation carbone par le reboisement. Je n'ai en effet pas vu la dimension sociale du problème. Cela dit, je crois avoir bien dit le plus important : "Néanmoins, le reboisement est loin d'être une pratique critiquable, quant à lui". Le reboisement permet de sauvegarder les sols de l'érosion, d'améliorer le stockage de l'eau dans les nappes phréatiques, de limiter leur pollution et aussi de réintroduire la biodiversité de zones qu'elle avait désertées...
A ce sens, m'associer à une action qui valorise le reboisement, même si je ne suis pas tout à fait d'accord quant à sa finalité proclamée, m'apparaît tout à fait pertinent. Quant à la lutte contre l'augmentation anthropique du taux de dioxyde de carbone atmosphérique, il est bien évident qu'elle doit être le fait d'une limitation de la consommation des combustibles fossiles et non d'un stockage, fût-il vert ! Ce qui nécessite une adaptation de nos comportements individuels et sociaux. Chose que j'essaie de faire à mon niveau en privilégiant, par exemple, les transports en commun ou même la marche à pied lorsque j'en ai la possibilité matérielle.
Un dernier détail : je ne suis pas en train de vous réclamer vos coordonnées bien entendu, et encore moins de vous dire que vous manquez de courage en ne vous identifiant pas, mais je trouve gênant de voir apparaître un pseudo "Anonyme". Vous avez un nom, ou bien vous pouvez à tout le moins endosser un pseudonyme. Cela vous donne une identité plus palpable et permet d'humaniser une conversation par écrit. La convivialité y gagnerait à mon sens !

Bien à vous.
Guillmot a dit…
Je dois être l'un des rares blogueurs carbone-piégeur, avec la parcelle de bois que j'entretiens j'en suis à 4000m² d'arbres, plus les bioréacteurs de micro-algues au boulot, allez je suis sympa je vais vous vendre du crédit carbone moi aussi ^_^

Bon les crédits carbone et autres sont aussi un business, parfois sans morale écologique derrière, je pense par exemple à la fertilisation des océans par l'urée (déjà qu'il reste des doutes sur les conséquences réelles de la fertilisation par le fer...) qui présente des risques désastreux pour les écosystèmes. Avec les taxes climatiques et assimilées, le carbone devient une monnaie d'échange, une devise dont les dérives n'ont pas échappé aux analystes les plus fins. Cela renvoie au débat plus large de l'économie de la biodiversité. Peut-on donner une valeur chiffrée à la biodiversité, et l'inclure dans des bilans financiers, par exemple ? Aux Etats-Unis, la question va ressurgir après le drame de la marée noire. Quel est le montant chiffré de la destruction des écosystèmes locaux ? Comment l'évaluer ? Est-ce compensable par des crédits carbones à l'autre bout du bilan financier ? Peut-on faire rentrer la nature dans un bilan financier ?

Et qui voudra goûter le jus de mes plants de sureau noir de mon bois ? (je cherche des cobayes).

PS : pour le reboisement si tu cherches un paradoxe intéressant regarde les programmes de géoingénierie et le déboisement massif des forêts du grand nord pour augmenter l'albédo terrestre, gros dossier.
Anudar a dit…
4000 m² d'arbres ! Cela fait tout de même du vingt mètres sur deux cents... Déjà un joli petit bois de fond de jardin !
Les crédits carbone c'est du n'importe quoi. Ce n'est jamais qu'une tentative nouvelle de faire de l'argent avec de la merde, chose que d'autres entreprises, telles que l'industrie touristique, celle du transport aérien de voyageurs et la télévision bien sûr font déjà très bien... Les crédits carbone mettent de côté, d'une part, toutes les autres formes de pollution, et d'autre part, n'auront aucun effet sensible sur la pollution anthropique au dioxyde de carbone. Pour la raison bonne et simple que la quantité de "droits à polluer", puisque c'est de ça qu'il s'agit, mise en vente sur le marché sera déterminée chaque année par les Etats, que les Etats ont les yeux rivetés sur les chiffres de la croissance (= emplois = électeurs contents = politiques réélus), et que les Etats sont avant tout au service du capitalisme. En d'autres termes, si les Etats se trouvent devant la situation où un écologue leur dit "cette année, pas plus de cent crédits d'émissions ne doivent être mis sur le marché" mais que "les marchés" en réclament dix mille, je suis prêt à parier mon exemplaire signé de The Summer Queen que, comme par hasard, le nombre de crédits d'émissions mis sur le marché sera plus proche de dix mille que de cent...
La nature n'a pas vocation à entrer dans un bilan financier. Pas plus que le bien-être humain.

Quant à la géoingénierie, c'est là encore un énorme marché en puissance, avec son lot d'apprentis-sorciers qui pour certains envisagent des projets délirants, comme par exemple d'injecter de l'acide sulfurique dans la haute atmosphère pour former des aérosols qui limiteraient l'effet de serre... On croit rêver...
Guillmot a dit…
La géoingénierie rappelle fort bien que l'enfer est pavé de bonnes intentions :(
ionah a dit…
l'article suivant a été repris dans le Monde Diplo d'avril 2010 est n'est pas encore disponible en ligne ( http://www.monde-diplomatique.fr/2010/04/GORZ/19027 ), toutefois il est consultable sur un autre site dans sa version originale ( http://bit.ly/ardZI5 ) " Leur écologie et la nôtre "
Anudar a dit…
Article très intéressant. Merci d'avoir attiré mon attention dessus, Ionah !
Dune Jacurutu a dit…
cet intéressant débat a le mérite de nous rappeler qu'il n'existe pas qu'une seule pensée de l'écologie mais tout un éventail de sensibilités philosophiques

j'avais déjà eu l'occasion de me pencher sur la question en tentant de comprendre les influences de Frank Herbert qui, contrairement à des âneries que je lis ici et là, est loin d'être un simple clone de Rachel Carson (je vous laisse wikipédier ça)

Quoi de commun entre la sensibilité paysanne qu'on retrouve chez Tolkien ou dans une certaine littérature réac avec les mouvements vitalistes, naturistes et féministes qui donneront naissance à la SF écolo-féministe des 70's ?

À vrai dire, derrière un vert de façade on retrouve tout l'échiquier idéologique, écosophes, gaïanistes, écotégristes, écofascistes, néo-shamanistes ...
Anudar a dit…
En ce qui me concerne, ma vision est très influencée par celle d'Ivan Efremov (voir ma fiche de lecture sur la Nébuleuse d'Andromède ici même http://grandebibliotheque.blogspot.com/2010/05/la-nebuleuse-dandromede.html ). Je pense que l'économie de la prédation court à sa perte car l'écosystème global ne peut absorber une "croissance infinie". Même nos ordinateurs, qui dématérialisent pas mal d'échanges, représentent une dépense énergétique considérable et en fin de compte, c'est sur l'écosystème que pèse cette charge de plus en plus lourde.
Ivan Efremov pensait qu'après le désastre écologique, l'espèce humaine se trouverait contrainte et forcée de changer de paradigme d'une façon radicale et que le communisme deviendrait le nouveau paradigme. Je pense que nous n'aurons peut-être pas besoin d'attendre le désastre écologique pour changer de paradigme. En revanche, il m'apparaît avec pas mal de clarté que nous serons bien obligés de passer au minimum par une étape de socialisme d'Etat pour redresser la situation. Toute la question est de savoir si cela se fera dans la douleur ou non.
ionah a dit…
dans un sens, l'économie doit revenir à l'écologie. se démarquer de la simple gestion de la rareté afin de se concentrer sur la gestion des conséquences. hugh !
Guillmot a dit…
Le débat écologique est souvent accaparé par l'écologisme, qui est un mouvement culturo-politico-spirituel (inutile de dire que je ne peux que survoler le concept dans un commentaire, hein). On peut donc être écologue sans être pour autant écologiste, la distinction n'est pas toujours claire dans l'esprit du grand public.
Anudar a dit…
Eh oui : la distinction entre l'écologie scientifique et l'écologie politique reste encore à faire pour pas mal de gens.
L'écologie scientifique est une discipline où l'on s'intéresse à l'étude des environnements locaux ou globaux dans leur complexité.
L'écologie politique est un ensemble de doctrines qui cherchent à limiter l'impact humain sur l'environnement global pour pérenniser notre civilisation.
En d'autres termes, ce sont des champs connexes mais pas confondus, qui s'alimentent l'un l'autre. Je ne suis par contre pas tout à fait d'accord avec le terme "écologisme" car il n'y a pas une seule doctrine politique de l'écologie...