Les Ailes de la Nuit
Et voici donc ma contribution à la lecture commune Silverberg sur Les Ailes de la Nuit... Silverberg n'est pas un auteur que j'ai beaucoup lu, tout compte fait. De lui, j'ai lu les Lettres de l'Atlantide (pas mal, mais sans plus), deux des tomes des Chroniques de Majipoor (avec un peu de difficultés, d'autant plus que j'ai fait la bêtise de me lancer là-dedans sur une édition en VO alors que je ne lisais pas encore très bien l'anglais), quelques nouvelles, L'Enfant du Temps (pour lequel il a travaillé avec Isaac Asimov) et... c'est tout, sauf erreur. Par ailleurs, cela faisait longtemps que je n'avais plus rien lu de lui.
C'est une façon comme une autre de dire que j'ai abordé cette lecture commune avec un esprit ouvert, autant que possible.
Résumé :
Jadis, la Terre a connu lors du second cycle une civilisation puissante et dominatrice qui s'est imposée par la force à de nombreuses espèces intelligentes extraterrestres. Mais la démesure des êtres humains a déclenché un cataclysme géologique. Les continents américains ont été submergés, il n'en reste plus que quelques îles éparses. Les côtes sont baignées par l'Océan Terre. Les êtres humains du troisième cycle vivent dans les anciennes grandes cités selon les règles d'une société très structurée en confréries. Parmi celles-ci, les Guetteurs doivent exercer leur talent à surveiller l'éventuelle arrivée d'envahisseurs extraterrestres. Parce que les êtres humains du second cycle se sont rendus responsables de crimes épouvantables contre certaines créatures intelligentes, et que l'une de ces espèces a promis qu'elle se vengerait.
Le vieux Guetteur voyage à travers le monde. Il est accompagné d'une Volante, c'est-à-dire une femme dotée d'ailes (groupe apparu suite à une expérimentation génétique au second cycle) et d'un Eflon, un sans-confrérie difforme du fait d'anomalies génétiques (provenant elles aussi d'expérimentations du second cycle). Ensemble, ils arrivent à Roum, l'une des grandes villes du monde. Mais le Guetteur détecte un jour l'arrivée de la flotte ennemie. Dès lors, son quotidien est bouleversé. La Terre est vaincue en une seule nuit, les Guetteurs deviennent inutiles, et les envahisseurs prennent le pouvoir. Ayant appris peu avant l'invasion que l'Eflon qui l'accompagnait est en fait un agent ennemi, le Guetteur se trouve aussi séparé de la Volante qui lui inspire des sentiments mêlés. Il va devoir quitter Roum alors qu'il est à peine arrivé, pour rejoindre la ville de Perris, au Nord, et tenter de mener une nouvelle vie... De nouveaux compagnons lui permettront de comprendre le nouveau sens de son existence. Et aussi de savoir ce qu'il faut faire pour que la Terre n'ait pas à subir toujours l'occupation étrangère.
Les Ailes de la Nuit m'a laissé une impression bizarre. Le début est lent, voire même très lent. Puis arrivent plusieurs pages d'explications où le monde original, qui évoque à la fois le Moyen-Âge et une époque future, est en quelque sorte explicité. Après quoi, l'histoire s'accélère et se boucle à une vitesse de plus en plus grande. Le séjour du Guetteur à Jorslem ne dure que peu de pages à la fin du livre et l'explication finale dure encore moins longtemps. Ce qui, en fin de compte, signifie que l'on en voit aussi bien trop que pas assez. Voilà qui est fort dommage alors que l'univers qui nous est décrit est riche en potentiel.
Quant au héros, qui change de confrérie comme de nom, c'est-à-dire assez souvent, il est difficile de s'attacher à lui. Le flou dans lequel il reste contribue à en faire un personnage effacé, à la psychologie peu compréhensible, et qui justifie mal la seconde naissance finale. Sans doute faut-il y voir une volonté d'ouverture et de symbole, car le personnage gagne un nouvel avenir et un nouveau destin. Cela dit, ce n'est sans doute pas aussi réussi que cela aurait pu l'être. Et c'est dommage.
Le livre se lit pourtant bien. Silverberg a, sans nul doute, un vrai talent de conteur. Je n'ai pas eu de difficulté pour arriver à la fin de ce livre. Sans doute aurais-je apprécié que ce livre soit plus long et que l'intrigue soit moins linéaire... Une petite déception, mais qui ne m'empêchera pas de lire d'autres Silverberg à l'occasion !
P.S. : voir aussi les compte-rendus de :
- Lhisbei,
- Valunivers,
- Lexounet (je n'ai pas de lien ?).
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