CHERUB tome 2 : Trafic
La suite de la série CHERUB dont j'ai présenté le premier tome il y a quelques jours. Autant vous prévenir tout de suite, j'ai bien accroché avec ces romans jeune public, et je pense les lire à la chaîne : je prévois la publication cette semaine des compte-rendus des tomes deux à quatre... Bref rappel pour ceux qui auraient la flemme de lire le précédent article manqué le début : CHERUB est une organisation d'espions placée sous le contrôle du gouvernement britannique. Petite particularité : les agents de CHERUB sont des enfants et des adolescents âgés entre dix et dix-sept ans, ce qui leur permet de réaliser des missions inaccessibles à des agents adultes. Pour entrer dans le service actif, les jeunes agents doivent passer par une session de trois mois d'entraînement, les fameux "cent jours en enfer". James Adams, orphelin depuis peu, a été recruté par CHERUB et s'est déjà illustré dans une première mission.
Résumé :
James s'est endormi sur ses lauriers. Une simulation de mission de sauvetage organisée pendant les vacances tourne au fiasco pour lui et son ami Bruce. Leurs adversaires et concurrentes, Gabrielle et Kerry (pour qui James en pince grave), les ridiculisent. Epuisement et taquineries de la part des deux filles entraînent une dispute qui tourne mal. Renvoyé avec ses amis sur le campus anglais de CHERUB, James écope d'une corvée punitive. Mais le directeur de l'organisation a besoin d'agents pour approcher les enfants d'un baron de la drogue du Royaume-Uni contre lequel la simple police est impuissante. Objectif de la mission : rassembler des informations pour démonter son gang puis le faire tomber ! Content de repartir en mission, James ne sait pas encore que le moindre des dangers auquel il va faire face va être celui de risquer le renvoi de CHERUB...
Après un premier tome où l'histoire était découpée en plusieurs temps narratifs, le deuxième tome propose une intrigue plus "longue" dans le temps fictionnel. L'enjeu est aussi, sans doute, plus consensuel que celui de la première mission de James : la nuance de gris était perceptible lorsqu'il s'agissait d'infiltrer une communauté de babas-cool suspects de sympathies écoterroristes et adversaires de l'industrie pétrolière, mais en revanche, elle l'est beaucoup moins ici puisqu'on se coltine avec l'univers des trafiquants de drogue. L'auteur parvient cependant à ne pas se montrer trop caricatural. Le trafiquant vit en effet derrière le masque d'un bon père de famille, veillant au bien-être de sa progéniture. En d'autres termes, l'habit ne fait pas le moine.
Comme dans le premier tome, l'histoire de la mission est entrelacée de moments plus récréatifs où les agents se lient d'amitié avec leurs cibles. La profondeur psychologique des personnages est fouillée un peu plus à travers ces moments parfois gamins et parfois graves. L'un des agents de CHERUB enfreindra ainsi l'une des règles de l'organisation et en sera donc renvoyé, faisant comprendre ainsi au jeune lecteur que la drogue brise les rêves et même la vie de ses utilisateurs. James en particulier, le personnage principal de la série, qui mérite peut-être bien d'être qualifié d'anti-héros, mesurera bien à quel point il s'est trouvé au bord du gouffre. L'auteur s'ingénie aussi à le malmener dans ses convictions de sale gamin. James va découvrir, à sa grande surprise et peut-être même horreur, que l'un de ses amis les plus proches dans l'organisation est homosexuel, mais qu'il était le seul à ne rien avoir vu venir. Plus terrible encore sera le baptême du feu, au sens propre, lorsqu'il se retrouvera face à un trafiquant péruvien déterminé à lui faire la peau.
A nouveau, il s'agit là d'une lecture entraînante, qu'il est difficile de laisser tomber (quelques heures suffisent), et qui appelle la lecture de la suite. On aimerait cependant bien que se dégage un "grand schéma" unifiant les différents tomes, un peu comme c'était le cas dans les Harry Potter, mais a priori, ce n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Il n'empêche que la série vaut le détour pour les amateurs de lectures jeune public. Je rappellerai mon avertissement : prenez le soin de lire ce livre avant de l'offrir à votre petit frère. Certains passages peuvent être dérangeants. L'auteur s'en est lui-même rendu compte, comme vous pourrez le voir dans une note au détour d'un chapitre...
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