Le Royaume de Ga'Hoole, les Gardiens
Toujours poussé par mon goût pour les oeuvres à destination du jeune public, et profitant d'une occasion pour traîner avec une amie qui partage le même goût... Je suis donc parti à la découverte d'un film de fantasy animalière, tiré d'une série de livres pour enfants dont j'ignorais jusqu'à l'existence.
Résumé :
Dans ce monde étrange, les chouettes sont douées de raison. Certaines d'entre elles édifient des civilisations, les fameux royaumes des chouettes... D'autres préfèrent mener une vie paisible à la cime des arbres. Suren est un jeune mâle qui n'a pas encore pris son envol. Entre ses parents, son frère aîné Klugg, sa petite soeur Eglantine et la nourrice (un serpent rose) madame Pie, Suren coule des jours heureux. Il rêve souvent à la légende des Gardiens de l'arbre de Ga'Hoole, des combattants redoutables qui ont vaincu, jadis, les hordes maléfiques de Bec d'Acier. Klugg, quant à lui, veut surtout être le plus fort. Un jour, ou plutôt une nuit, leur univers bascule : Suren et Klugg tombent au sol, où ils sont capturés par les sbires d'une reine-chouette maléfique... Les deux frères seront séparés. Si Klugg ne désire rien de plus qu'entrer au service des Sang-Pur, un véritable clan de fanatiques dirigés par l'affreux Bec d'Acier, Suren de son côté, réduit en esclavage, n'aura de cesse de s'enfuir pour tenter d'avertir les fameux Gardiens de Ga'Hoole. Suren parviendra-t-il à sauver les royaumes des chouettes de la tyrannie de Bec d'Acier ?
Je dois dire qu'en dehors d'Avatar, c'est le premier film en 3D que je vois qui me convainc au point de me bluffer... Les images sont saisissantes de beauté ainsi que de poésie. Les vols de ces rapaces nocturnes, leurs combats (qui se font parfois en "bullet-time") et leur harnachement sont surprenants de naturel. Pas un seul être humain n'intervient dans ce film d'animation. L'ensemble contribue à ce que l'on accepte très vite les concepts plutôt simplissimes du film et que la magie "prend" aussitôt.
L'histoire est quant à elle plus classique. Le jeune héros progresse dans l'apprentissage puis le perfectionnement de ses capacités, en cela vite aidé par des alliés qui le soutiennent de leurs propres talents complémentaires. Une scène assez amusante montre le groupe en grande conversation avec un échidné prophète sur les bords, lequel introduit chacun des protagonistes en ses qualités, Suren étant désigné comme le leader, bien entendu. On se doute bien que l'histoire va compter son lot de trahisons (et le traître en chef se détecte plutôt vite, en fait dès sa première apparition). Certains concepts semblent laissés quelque peu dans le flou (c'est quoi, ce métal bizarre qui semble paralyser les chouettes ?) mais on suppose que c'est lié à l'adaptation de l'oeuvre écrite...
L'argument principal fait quant à lui sérieux même si un peu classique, aussi, voire déjà vu : d'un côté, le Mal incarné par une idéologie raciste, un chef brutal et tyrannique, des sbires cruels et vicieux, des traîtres... de l'autre côté, le Bien avec ses personnages cool, où tout le monde cherche à vivre en paix. On me dira que le jeune public est plus réceptif aux images en noir et blanc qu'aux nuances de gris. Je répondrai que le jeune public est tout à fait capable de gérer la nuance de gris (le personnage de Severus Rogue, dans la série des Harry Potter, en est un bel exemple), et que l'on ferait mieux de ne pas préjuger au rabais des capacités du jeune public. Et je trouve regrettable que le discours très légitime sur le respect de la différence, le droit au rêve et la tolérance comme support social semble quelque peu caricatural dans ce film. J'ignore ce qu'il en est dans le livre (sans doute y a-t-il là aussi son lot de simplification scénaristique...), mais cela n'est pas de nature à m'inciter à me pencher sur l'oeuvre écrite...
Le film se termine sur une ouverture quant à une suite possible. Que j'irai volontiers voir, ne serait-ce que pour le divertissement. Et dans l'espoir que, peut-être, les développements de l'histoire se feront en nuances de gris.
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