Une porte sur l'Eté

Dans le cadre du défi Robert Heinlein de Guillaume le Traqueur Stellaire, j'ai choisi de lire Une porte sur l'Eté, un roman assez court. Heinlein est un auteur que je connais assez peu bien que j'aie lu son Histoire des Temps Futurs il y a quelques années (parue en intégrale, sous coffret, tout à fait le genre de chose que je me dois d'avoir dans ma bibliothèque). Je dois dire, à ma grande honte, qu'à force d'entendre le Traqueur Stellaire parler de Heinlein, j'ai fini par lui demander (en toute ouverture d'esprit) de me suggérer quelque chose pour "commencer à lire cet auteur que je ne connais pas du tout". Et qu'il m'a proposé de me lancer dans l'Histoire des Temps Futurs. Ce n'est qu'alors que je me suis souvenu que je l'avais déjà lue depuis... disons, cinq ans au moins ? Façon de reconnaître que cela ne m'avait pas laissé une impression inoubliable. Ou alors que je l'avais lue trop vite, sans prendre le temps de la digérer... Mais dans tous les cas, cela méritait de s'y replonger, disons, au plus vite. Le défi sus-cité constituait donc un excellent prétexte que je ne pouvais pas manquer.

Résumé :
En 1970, la robotique commence à faire son entrée dans la vie quotidienne des Américains. Dan Davis est ingénieur, et l'inventeur du Robot Maison, l'accessoire révolutionnaire qui libère la femme d'intérieur des contraintes domestiques à une époque où tout le monde refuse d'être le domestique de quelqu'un d'autre. Seul ennui, son ami et associé de toujours, un homme d'affaires relevant plus du maquignon que du visionnaire, s'est acoquiné avec leur secrétaire/trésorière/intrigante/femme fatale pour le dépouiller de ses droits sur sa propre création. Désabusé, Dan décide de se plonger dans le long sommeil : la mise en hibernation pour une longue période, afin de prendre un nouveau départ en l'an 2000. Et il décide de partir accompagné par son ami le plus fidèle, Pete... à savoir son chat. Le départ ne se fait cependant pas tout à fait comme prévu. Arrivé en l'an 2000, Dan découvre un monde différent, où les lointains descendants de ses robots sont les fidèles assistants du labeur humain... Mais où est passée Ricky, la fille de son ex-associé, à qui Dan avait pourtant laissé un souvenir en 1970 ? Et pourquoi les brevets des premiers Robots Maison portent-ils son nom alors que ses aigrefins d'amis, par le passé, l'avaient manoeuvré pour qu'il ne lui reste rien ?
Ecrit en 1957, Une porte sur l'Eté ne constitue pas une anticipation très bien vue du demi-siècle alors à venir, et à présent écoulé. En 2010, et donc à fortiori en 2000 et surtout en 1970, il n'y avait pas de robots domestiques (même si j'ai pu voir sur le Net il y a peu la présentation d'un engin censé passer l'aspirateur tout seul), il n'est pas possible de mettre un quelqu'un en état d'hibernation et ne parlons même pas de la solution finale de l'énigme... Il s'agit en réalité presque d'une intrigue policière à ceci près qu'il n'y a pas de meurtre. Entre 1970 et 2000, des choses se sont produites qui ont permis à Dan de rétablir une situation fort compromise pour lui au départ. Mais lesquelles ? C'est à lui de le découvrir pour se garantir son happy-end final. L'intrigue est assez bien menée, on se laisse prendre au jeu de cet inventeur distrait qui se laisse duper par ses amis. Encore un à qui l'idéalisme joue de sales tours mais puisque l'auteur a bien voulu lui accorder une occasion de réparer ses gaffes... il aurait tort de s'en priver... Mis à part la fin, qui était quelque peu prévisible, c'est un roman qui se lit presque d'une traite. Pas désagréable mais pas indispensable, même si j'ai passé de bons moments avec.

A lire pour continuer la découverte d'un auteur qui a, il faut le reconnaître, assez mauvaise presse pour des raisons que je ne maîtrise pas tout à fait... Ou pour découvrir la SF si l'on y est réfractaire. En ce qui me concerne, je n'y ai pas trouvé assez d'éléments pour me faire un avis sur cet auteur. Et je pense que je me pencherai sur d'autres de ses oeuvres pour en savoir plus.

Commentaires

Efelle a dit…
Une porte sur l'été semble à la mode... ;)

De mon côté, je suis Révolte sur la Lune a des années lumières de Starship Troopers.
Guillmot a dit…
Merci pour cette chronique Anudar.

@ Efelle : oui il fait partie avec l'Enfant tombé des Étoiles d'un lot réédité par le LdP :)