Le Canal Ophite

Voilà un livre qui était en souffrance dans ma PàL depuis l'Eté 2009. J'ai décidé au mois d'Août de le ranger dans la colonne "urgent" et je viens (ce matin, avant de me lever) de le terminer. De John Varley j'avais déjà lu la trilogie Titan, il y a de cela plusieurs années, d'une façon morcelée (le premier tome de la série, je l'ai dans un vieux Présence du Futur dont je ne me souviens plus si je l'ai acheté en bouquinerie ou si je me suis contenté de le piquer à la collection de mon père ; les deux autres, je les ai en Folio SF). J'en ai retenu la capacité de cet auteur à produire des mondes délirants, bourrés de références et chargés en humour. A ce qu'il semble, Le Canal Ophite (The Ophiuci Hotline en VO, que j'aie lue), est son premier roman.

Résumé :
Au milieu du XXIème siècle, des extraterrestres ont éliminé toute forme de technologie sur Terre, forçant les rares survivants à s'exiler vers les autres planètes du Système Solaire, la Lune et les astéroïdes. Cinq cents ans plus tard, les Huit Mondes forment une civilisation florissante et originale. Au-delà de l'orbite de Pluton, un signal venu semble-t-il de l'étoile 70 de la constellation d'Ophiucus offre à ceux qui le captent des quantités considérables de données. La majeure partie en est incompréhensible, mais ce qui a pu être traduit a permis de réaliser des merveilles technologiques. En cette nouvelle ère, les gens peuvent changer de corps et de sexe à volonté, stocker leurs souvenirs afin de pouvoir être clonés en cas d'accident... Il n'y a pour ainsi dire pas de tabous, hormis celui qui pèse sur les manipulations génétiques touchant à l'ADN humain : quiconque enfreint la loi devra être éliminé - ainsi que toutes ses traces de souvenirs et même d'ADN. Lilo a commis le pire des crimes et elle va donc être supprimée, une perspective rien moins qu'angoissante même si elle a prévu le pire et a mis en sûreté ce qu'il faut pour assurer sa perpétuation. C'est pourquoi elle accepte la proposition de Tweed, qui lui offre de faire éliminer un clone puis de l'exfiltrer hors de sa prison, si elle accepte de travailler pour lui. Or, Tweed est un fanatique, déterminé à reconquérir la Terre que les envahisseurs ont, jadis, sanctuarisée pour les cétacés qu'ils considèrent comme plus intelligents que l'espèce humaine... Désireuse de se libérer, mais aux mains d'un homme si puissant et si riche qu'il peut se permettre de violer à peu près n'importe quelle loi, Lilo ne risque-t-elle pas de perdre le compte de ses incarnations successives ?

Et nous, lecteurs, ne risquons-nous pas de le perdre nous aussi ? La réponse est "un peu"... Il est clair que l'univers qui nous est raconté ici est très original. Le système de réincarnation par le stockage de la personnalité associé au clonage dans un corps parfois "taillé sur mesure"  me fait penser à la série de L'OEcumène d'Or de John C. Wright qui lui est postérieur : il est permis de se dire que, sans doute, Wright a su lire Varley, lequel était pour le moins novateur à son époque. En dehors de cela, je dois dire que j'ai été plutôt déçu. L'intrigue se déroule dans un temps fictionnel assez court (le livre en VO fait moins de deux cent cinquante pages). Elle parvient pourtant à être à la fois lente au démarrage puis bien trop rapide sur la fin. Sans compter qu'il n'est pas facile de jongler entre les différentes incarnations de Lilo, surtout quand on suit ce qui arrive à l'une pendant plusieurs chapitres avant de passer d'une façon plutôt abrupte à une autre que l'on délaisse presque aussitôt pour en venir à une troisième... à moins que ce ne soit la première...

Vous l'avez compris, je ne garderai pas un souvenir ébloui de ce livre. Je ne suis pas mécontent de l'avoir lu, mais je ne pense pas me replonger dedans très vite...

Commentaires

Gromovar a dit…
Je l'ai regardé à un moment. Grace à toi j'évite une trop grande perte de temps.
Guillmot a dit…
Ah je l'ai vraiment adoré celui-là, je suis assez porté Varley en ce moment !
Anudar a dit…
@Gromovar : je ne dis pas ça pour dégoûter les gens de le lire, hein...

@Guillaume44 : j'ai beau y repenser, je ne vois pas de raison dans ce livre qui aurait pu m'y faire accrocher. Après, on dit bien "les goûts et les couleurs", hein... Cela ne m'empêchera pas de tenter un autre Varley à côté de ça, quand même. J'avais bien aimé la trilogie "Titan".