Qwan
Voilà une série manga que j'ai commencée il y a un bon bout de temps mais que j'avais laissée de côté par la force des choses : le tome 2 est en effet pour ainsi dire introuvable, et il m'a fallu recourir à la librairie d'occasion pour mettre la main dessus après pas loin d'un an et demi de vaine quête...
Contexte :
A cette époque, le monde chinois est en crise. La dynastie des Han, qui règne depuis quatre siècles presque sans discontinuer, a sombré dans la décadence. A la cour, les intrigues des eunuques dominent un empereur faible et indécis. Dans les provinces, d'inquiétants personnages attendent la chute de la dynastie pour avancer leurs pions... Et certains d'entre eux ne semblent pas tout à fait humains. Le petit peuple s'inquiète de son avenir, et les vagabonds ne sont pas considérés d'un très bon oeil. Au début de l'histoire, l'un d'entre eux se trouve en fâcheuse posture : accusé d'avoir mangé les gâteaux qu'un village avait offerts à une divinité, il se trouve livré en pâture aux créatures monstrueuses qui hantent la forêt... mais se trouve sauvé in extremis par un garçon étrange, Qwan, doté d'une force terrifiante, en possession d'armes étonnantes et dont l'appétit n'est satisfait que par les cadavres des monstres qu'il tue. Qui est-il ? Quelle est sa mission ? Et qui prendra le contrôle de l'empire ?
Il paraît qu'en Extrême-Orient, l'épopée des Trois Royaumes possède un statut comparable à celui de l'Iliade et de l'Odyssée en Europe : un texte mythique central dans l'imaginaire commun. Qwan se déroule quelques années avant l'intrigue des Trois Royaumes et l'on y voit apparaître l'un des personnages emblématiques de cette épopée, le fameux Cao Cao, chef de guerre du Royaume du Nord et déterminé à rétablir l'unité du pays à son profit. Qwan peut alors peut-être s'interpréter comme une histoire antérieure à celle du roman des Trois Royaumes : une façon, sans doute, pour l'auteur de rattacher son oeuvre à une tradition très ancienne.
Le dessin est très maîtrisé. C'est du manga, et du genre soigné, c'est-à-dire, sans débordements ou déformations excessives du trait. Les costumes traditionnels sont magnifiques et on s'y croit : de toute évidence, l'auteur a voulu coller à la réalité historique, ce qui m'incite à classer Qwan parmi les fictions historiques (genre que j'apprécie beaucoup, à côté de la SF). L'intervention de créatures mystérieuses, de pouvoirs magiques et de dimensions parallèles m'amène à rattacher le manga aussi à la fantasy. Le mélange est plutôt sympa : pour qui s'intéresse à la Chine, c'est même intéressant.
Six tomes sont parus en France, dont j'ai déjà lu les quatre premiers. En fonction de mes lectures, je ferai sans doute le compte-rendu des tomes suivants.
Commentaires
Merci pour tes appréciations, elles m'incitent à continuer mon travail, même si je ne te cache pas que j'ai un peu négligé mon Apocryphe dunien depuis quelques temps... Mais je prévois de m'y remettre dans les jours à venir !
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