Dehors les chiens, les infidèles
Gagné dans le cadre du concours de Valunivers, voici ma critique de ce livre de Maïa Mazaurette, auteur que je découvre ici... pour mon plus grand bonheur.
Résumé :
Les Ténèbres et le Mal ont triomphé. Le ciel s'est obscurci, faisant courir la famine et la misère sur les gens. Il y a pire encore : les enfants deviennent malingres et même difformes, atteints d'horribles malformations. Tout indique la proximité de la fin des temps. Pourtant, les forces de la Lumière n'ont pas désarmé. Auristelle, capitale du dernier royaume chrétien, n'a pas renoncé à remettre la main sur l'Etoile du Matin, l'arme légendaire qui perça le flanc du Christ sur la croix, que Galaad, le chef de guerre de la Lumière, a perdue au terme de la bataille qui fut remportée par les forces du Mal. C'est pourquoi la quête conduit Spérance et ses quatre Quêteurs jusque dans les rues sordides de l'Occidan Noir, la capitale ennemie, là où ils pensent pouvoir trouver des indices permettant de retrouver la trace perdue de l'Etoile du Matin, dont ils croient que le pouvoir serait en mesure de ramener la Lumière sur Terre... Parviendront-ils à réussir là où tous les Quêteurs échouent depuis quatre-vingts ans ? Et quelles conséquences inconnues pourrait avoir leur éventuel succès ?
Voilà un bon petit roman de fantasy épique, bien comme on peut les aimer. Dans ce Moyen-Âge fantasmatique, le contexte nous est aussitôt familier. On retrouve des éléments de culture générale qui rendent l'histoire presque plausible. On se pose un moment la question de savoir si, par hasard, il n'y aurait pas une "profondeur SF" à chercher... par exemple, s'il ne s'agirait pas d'un monde post-nucléaire. Et puis non. C'est bel et bien d'un univers magique en dégradation accélérée qu'il s'agit. Autant dire que l'on est plongé dans un rêve cauchemardesque.
Parce que cet univers relève plus du cauchemar que du rêve... Pas de fées ou d'elfes, ici. Par contre, on y trouve à profusion des monstres humains, en tous les sens du terme, qui se vautrent d'une façon ou d'une autre dans la boue, le sang et la merde. La Quête, c'est quelque chose de très salissant, et pour le coup, cela en augmente, disons, la vraisemblance. Il ne faut pas oublier que les quêtes, cela aurait plutôt tendance à saloper le matériel. Et les gens, au passage : les Quêteurs de Spérance n'en sortiront pas intacts, de leur mission... même s'ils vont la réussir, d'une certaine façon, comme on peut (un peu) s'y attendre au début.
Entre les complots, les trahisons et les batailles, il ne manque en fait rien à ce Dehors les chiens, les infidèles pour bien correspondre aux caractéristiques du genre. Là encore, ça claque, ça crie, ça gicle, ça saigne, ça souffre et ça pue, mais au contraire d'un Evadés de l'Enfer ! où somme toute on ne voyait pas très bien quel était le pourquoi du comment de l'auteur, ici, la critique des religions établies, des dogmes, des gens trop sûrs d'eux et surtout de l'intolérance est aussi nette (c'était le cas du Hal Duncan) que non caricaturale. Parce que les personnages sont, pour la plupart, en nuances de gris, passant d'un bord à l'autre avec parfois plusieurs allers-retours sans trop de casse. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Astasie, l'Inquisitrice, une espèce de garce fanatique ne doutant jamais de rien et surtout pas d'elle-même, au talent considérable et qui finira d'une façon ignominieuse.
Somme toute une excellente découverte, qui me persuade d'y revenir une autre fois. A lire en groupement de texte avec le Hal Duncan déjà cité... Parce que faire le rapprochement ne manque pas d'intérêt.
Lire aussi l'avis de Gromovar.
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Commentaires
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