Ptah Hotep tome 2

J'ai décidé ce matin, avant de partir au Salon du Livre 2011, de mettre ce livre dans mon sac, deuxième tome de Ptah Hotep déjà critiqué ici. Bien m'en a pris car j'ai pu le lire d'un trait dans la journée...

Résumé :
Le séjour de Ptah Hotep à la Ville Libre a pris fin. Ruiné par la fréquentation de la courtisane Nezâmh, le jeune exilé a vendu le glaive de son père. L'Abbé du Vide lui a ordonné d'aller se prosterner devant l'Abesse du Temple de la Volupté. Bien que Ptah Hotep ne comprenne pas bien les raisons de l'inquiétant Abbé, il souhaite obéir. Son compagnon de voyage et ami d'enfance, le Dioclétide Amon, s'agace de plus en plus de ce qu'il interprète comme un fantasme mystique indigne d'un Duc. Les deux amis vont être séparés par le destin. Alors que Amon va prendre la route la plus directe vers Rûm et se mettre au service du Nouvel Empereur, Ptah Hotep, lui, empruntera un chemin plus long, moins sûr, plus mystérieux, semé de rencontres qui feront de lui un homme digne de porter l'armure du Caliphe...
Si je l'ai lu d'un trait, c'est pour une bonne raison. Une fois que l'on est habitué à la langue très particulière dans laquelle ces deux livres sont écrits, l'histoire semble couler de source. Ptah Hotep est un récit picaresque divisé en deux moitiés. La première est consacrée à la déchéance d'un jeune homme : héritier d'une grande famille, il perd d'abord la femme qu'il aime avant d'être chassé de son fief et d'être contraint à fuir son pays ; dans la ville étrangère où il s'abrite, il perd peu à peu les biens qu'il avait emportés avec lui. C'est donc un être moins riche, mais plus mûr, que l'on retrouve au début de cette deuxième moitié. Ptah Hotep a compris que sa vie de débauche ne le mène qu'au malheur, car l'argent n'achète ni l'amour, ni la justice.

Ce sont là les thèmes principaux de cette histoire. Une troisième femme entre dans la vie de Ptah Hotep, une femme aussi surprenante à sa façon qu'il l'est lui. Le jeune homme va formuler peu à peu une véritable philosophie de l'existence. Alors que le personnage apparaissait fort simple et même agaçant au début de l'histoire, voici qu'il prend l'esclavage en horreur et qu'il ne fait plus la guerre qu'à contrecoeur. Dans un monde où se fait peu à peu jour une autre réalité, chargée de transcendance, Ptah Hotep devient une figure presque prophétique.

Etrange uchronie, dont le point de divergence reste flou. J'aurais bien voulu en savoir plus quant à cet étrange univers. Mais c'est sans doute son mystère qui en fait tout le charme...

Commentaires

Efelle a dit…
Je viens de le terminer, je le chroniquerai demain.
Je ne parlerai pas d'uchronie en ce qui concerne ce livre surtout qu'il m'a semblé lire un passage où deux lunes sont évoquées.
Anudar a dit…
Dans le premier tome, il est question d'un cataclysme à la suite duquel les cieux furent obscurcis (la nuit, on ne voit plus les étoiles) et une deuxième lune serait apparue dans le ciel ;) ...
Efelle a dit…
Certes mais de là à en faire une uchronie...
Enfin chacun son avis, pour moi c'est trop flou pour rentrer dans le genre.
Guillaume44 a dit…
C'est vrai que si cette seconde lune n'est citée que dans une ou deux phrases du roman, c'est un peu léger, cela peut être dans ce cas une forme de fantasy.
Anudar a dit…
A mon sens, non. Maints personnages historiques sont évoqués dans des circonstances uchroniques. A ma connaissance, après tout, Charlemagne n'a jamais construit de citadelle en Grèce, par exemple.
Guillaume44 a dit…
Je pense qu'il faut faire quand même attention à certains romans un peu hors étiquettes comme celui-là, qui se situent hors du temps et hors de notre monde en même temps, ou qui mélangent volontairement les influences de sous-genres pour créer quelque chose d'original. On se retrouve avec quelque chose qui n'est ni plus vraiment uchronique, ni pas totalement de la fantasy, du moins à peine peut-on l'examiner sous la lumière de la définition de André-François Ruaud. Et on peut croiser des romans avec une construction trompeuse de type "univers parallèle", si le terme n'était pas déjà employé en médecine dans un autre contexte j'aurais parlé d'atopie.

Bref encore un truc inclassable :-D