Numéro Quatre
Voilà un film inspiré d'un livre de SF à mon avis jeune public (young adult science-fiction) dont je n'avais jamais entendu parler : ce n'est qu'après quelques recherches hier soir, au retour du film, que j'en ai découvert l'existence.
Résumé :
Ils sont neuf adolescents, qui se dissimulent sur Terre. Ensemble, ils forment la Garde de Lorien, une planète lointaine conquise par une race extraterrestre belliqueuse, les Mogadoriens. La civilisation de Lorien a choisi, avant d'être submergée, d'envoyer les neuf se réfugier sur Terre, pour laisser le temps à ces jeunes surdoués d'acquérir le plein contrôle de leurs dons... Et ainsi, tâcher de sauver leur planète d'adoption. C'est leur mission, et celle des protecteurs qui veillent sur chacun d'eux. Hélas, les Mogs se tournent à présent vers la Terre... Et pour la conquérir, ils doivent tuer dans l'ordre chacun des membres de la Garde. Numéro Quatre apprend un soir que les Mogs ont eu Numéro Trois : il est le prochain sur la liste. Henri, son protecteur, choisit de déménager une fois de plus : ils quittent la chaude Floride pour le pluvieux Indiana. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que les dons de Numéro Quatre grandissent. La Garde sera-t-elle rassemblée à temps ?
Pour autant que je puisse en juger, il y a là-dedans toute une masse de clins d'oeil à des mastodontes de la SF américaine, à commencer par le thème des protecteurs extraterrestres qui se dissimulent parmi nous. Sauf qu'à la différence de Superman, Numéro Quatre et ses acolytes (dont seuls deux autres apparaissent dans le film), se coltinent une race extraterrestre hostile qui veut s'emparer de la Terre, et que leurs dons ne sont pas encore mûrs, adolescence oblige. Enfin, quand je dis adolescence, une fois de plus, je suis atterré par la manie hollywoodienne de nous mettre des types bodybuildés de vingt ans (voire plus) pour incarner des adolescents de quinze (l'âge de Numéro Quatre dans le livre). Bonjour la crédibilité quand on sait que ces types sont censés être dans leur antépénultième année de Lycée.
L'adolescence, dans ce film, signifie autre chose. Numéro Quatre se rebelle contre son protecteur, à coups de "je fais qu'esse qu'euj veux, d'abord" et autres "t'es pas mon reupé". Lequel protecteur, espèce de guerrier Jedi avec un sabre lumineux mais pas laser, a dû de toute évidence étudier le Zen, à moins qu'il ne dispose d'un stock d'antidépresseurs extraterrestres, puisqu'il ne s'énerve jamais des provocations de son pupille. Au contraire, il trouve même le temps de lui expliquer que les hormones, chez les p'tits gars de Lorien, c'est pour la vie, et la belle humaine photographe dont il est raide dingue, elle sera obligée d'être la Numéro Quatresse, ou Quatrice, faut voir. Dans sa double quête ("je dois sauver le monde" et "je veux m'intégrer"), Numéro Quatre rencontre en effet une jolie blonde aimant la photo argentique mais pourvue d'un soupirant footballeur (nul n'est parfait), mais aussi le geek du Lycée, un brave petit gars qui est persuadé que son père s'est fait enlever par des extraterrestres au Yucatan. Le truc, c'est que Numéro Quatre va embarquer ses deux nouveaux amis dans sa croisade contre les Mogadoriens décidés à lui faire la peau. Et que l'on va s'apercevoir que le père du geek avait peut-être bien découvert quelque chose.
L'histoire est somme toute on ne peut plus claire voire classique voire linéaire, le fil d'intrigue principal étant à peine mis de côté, de temps en temps, par des "indices" comme quoi il se passe quelque chose de louche en dehors de la trop tranquille ville de Paradise. En fin de compte, ce sont les Mogadoriens qui me semblent les plus réussis dans cette histoire, avec leurs balles explosives rouge vif, leur façon de dire que sur leur planète "tout le monde doit travailler, qu'on n'a pas le temps de rigoler" (deux indices laissant à penser que l'auteur du livre, ou les dialoguistes, suggèrent qu'ils doivent être communistes) et surtout leurs blagues bien marrantes (du genre : je suis un alien et je fais peur aux petits enfants, c'est mon choix). Et puis, bien entendu, les scènes de combat, très graphiques et plutôt bien chorégraphiées (même si parfois un peu trop rapides pour être lues).
Dans l'ensemble, un sympathique divertissement à grosses ficelles. A voir pour les amateurs du genre.
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