Bifrost numéro 62

J'ai lu ces derniers jours le numéro 62 de la revue Bifrost. Voici, comme d'habitude, mon retour sur lecture.

Dans la section Interstyles, deux nouvelles :
  • Kilimandjaro, une loooongue nouvelle de Mike Resnick (Kirinyaga). Il va de soi que ledit Kirinyaga m'étant tombé des mains lorsque je m'y étais intéressé, j'ai attaqué cette lecture au minimum, disons, avec méfiance. A ma surprise, je n'ai pas eu pour autant de difficultés pour entrer dans cette novella. Sans doute suis-je moins borné qu'il y a quelques années. Nonobstant, cette novella ne m'a pour autant pas beaucoup convaincu. C'est bien écrit, c'est bien ficelé, tout se tient du début jusqu'à la fin. Et pourtant, je ne comprends pas très bien le propos de l'auteur. Faut-il croire que pour lui, la seule vraie utopie serait celle d'un monde capitaliste ? Je préfère penser que, dans mon inculture, je n'ai su percevoir toute la fulgurance de l'auteur, de toute évidence très à l'aise sur "'ses' terres africaines", comme nous l'explique le texte introductif dans la revue...
  • Nous sommes les violeurs, de Thomas Day : un univers proche, familier, mais pourtant sinistre et donc, hélas, réaliste. Lorsque SF veut dire "socio-fiction", c'est là qu'elle se montre la plus efficace, de nos jours. J'ai beaucoup aimé.
 Dans la section Carnets de bord, quatre grandes rubriques :
  • Le principal morceau est bien entendu l'entretien avec Jacques Goimard, l'homme de la Grande Anthologie de la Science-Fiction que je collectionne avec tant de plaisir. Après le passage (un peu obligé dans ce genre d'exercice) par les éléments de biographie (qui permettent pourtant, parfois, de préciser certains aspects de la vie professionnelle de l'interviewé), on découvrira (pour ceux qui, comme moi, n'étaient pas au courant) bien des choses concernant l'explosion du genre en France dans les années 1950 et 1960. Des noms bien connus sont cités, à commencer par celui du célèbre Gérard Klein. Petite particularité de cet entretien, il est vieux de trois ans. Jacques Goimard, semble-t-il, n'est pas au mieux de sa forme en ce moment. Mes pensées, comme celles de bien d'autres, vont donc à Jacques Goimard et aux siens.
  • La rubrique Scientifiction de Roland Lehoucq, lequel explore le paradoxe du ciel étoilé : pourquoi voit-on des étoiles dans le ciel nocturne ? Une question très simple et qui, pourtant, possède bien des implications que l'auteur ne manque pas d'explorer avec rigueur.
  • La rubrique Infodéfonces et vracanews où l'auteur revient sur deux événements "bruyants" des derniers mois. Le premier n'est autre que la momification annoncée du Cafard cosmique. Le deuxième est la vague de protestations qui a suivi la publication des Razzies 2010. Le mot de la fin est pour féliciter Pascal Godbillon, l'éditeur de la collection Folio-SF qui a fêté ses dix ans il y a quelques temps...
  • Enfin et bien sûr, un abondant volume de critiques (pas moins de cinquante pages) que, fidèle à ma mauvaise éducation, j'ai sillonné en diagonale.
Une bonne cuvée. Je n'ai  maintenant plus de retard de lecture des numéros de Bifrost !

Commentaires

Efelle a dit…
On se rejoint...
Anudar a dit…
Sur quel(s) point(s) en particulier :) ?
A.C. de Haenne a dit…
Le capitalisme, une utopie ? J'ai pourtant l'impression de vivre dedans tous les jours...

A.C.
Anudar a dit…
Ne vaudrait-il pas mieux parler de "dystopie" :P ?