Le Scrameustache tome 41
J'ai déjà parlé ici de la série Le Scrameustache, un extraterrestre unique en son genre produit par génie biologique (son nom étant un acronyme explicité dans le tome 18). Le dernier tome est paru ces derniers jours.
Résumé :
Khéna et le Scrameustache partent, dans les derniers jours de leurs vacances, à la recherche du passe-partout en réparation chez les Galaxiens. Lorsqu'ils arrivent, c'est pour découvrir leur engin toujours désossé ! Les réparations ayant pris un peu de retard, ils vont devoir attendre, d'autant plus que c'est le moment de l'élection du Prince de l'année chez les Galaxiens. Juste avant leur départ de la Terre, ils ont ouvert la boîte à voeux de Myrtille, l'Elfe des étoiles, et celle-ci leur a laissé un message sibyllin. Qu'est-ce que c'est que ce "K22" dont elle leur parle ? Ou bien... qui ? Myrtille étant douée d'une forme de prescience, nul doute que quelque chose impliquant "K22" se prépare sur la lune des Galaxiens...
Somme toute assez peu d'aventures spatiales dans ce tome 41. La majeure partie de l'action se passe sur la lune des Galaxiens, lesquels jouent un rôle prépondérant dans l'histoire. Chose que je n'aime pas bien, mais le scénario ne leur laisse pas trop le temps de se répandre en gags plus ou moins fins et donc, ça passe bien.
Les histoires impliquant le Scrameustache s'organisent en général autour de trois grands thèmes : la science-fiction (et surtout la haute technologie), le fantastique (voire le merveilleux et l'ésotérique) et l'amitié malgré la différence. Ici, les deux derniers sont les plus représentés. K22 est un galaxien bossu, et à ma connaissance, il s'agit de la première fois dans l'histoire de la série que l'on en croise un ayant un handicap physique persistant. Passionné d'ornithologie, c'est quelqu'un de brillant qui va être désigné Prince de l'année (rôle surtout honorifique, le pouvoir chez les Galaxiens étant exercé par une gérontocratie bizarroïde). Ne désirant pour autant pas renoncer à ses études, il va être confronté à un nouvel émule de Falzar, le redoutable Magicien de la Grande Ourse. Là où cette histoire constitue un planet-opera, c'est qu'à travers les travaux d'ornithologue de K22, on découvre un écosystème étranger aux Galaxiens, qui sont donc à la merci de substances nocives présentes dans des baies anodines. K22, qui n'est pas qu'un naturaliste, met au point un antidote contre ces toxines. La présence d'un rapace par inadvertance "importé" va constituer une perturbation de cet écosystème auquel essaie de s'acclimater une petite communauté.
Dans cet ensemble assez cohérent, Khéna et le Scrameustache apparaissent plutôt effacés, comme s'ils n'étaient ici que les faire-valoir de K22, éponyme de l'histoire... Ce qui limite un peu l'intérêt de l'album, à mes yeux (mais il est vrai que je n'aime pas bien les Galaxiens, à la base). J'ai été aussi un peu choqué, à la fin, de voir le sort qui est fait - sans remords - à l'émule de Falzar. A ma connaissance, il s'agit de la première fois que le Scrameustache et ses amis en recourent à l'élimination physique d'un ennemi... Même si c'est plus ou moins par hasard (ou par inadvertance), je dois dire que cette scène m'a semblé un peu dérangeante, ne sachant pas si un jeune lecteur ne risquait pas d'en retirer une mauvaise leçon...
Bilan somme toute en demi-teinte. Il s'agit d'un album très bien construit et toujours aussi beau, mais dont l'intrigue ne m'a pas beaucoup convaincu...
Commentaires
Puisque vous aimez particulièrement les premiers albums du Scrameustache, je voulais vous signaler la sortie en juin 2013 d'un album grand format, en noir et blanc, des T 12 et 13 (La Saga de Thorgull et le Secret des Trolls), avec beaucoup de bonus, et une couverture inédite, chez un petit éditeur indépendant. Cela fait plaisir de voir un coup de projecteur sur notre extraterrestre d'enfance !
Cordialement. Andrée
http://www.gomb-r.com/albums-grand-format/le-scrameustache-thorgull-saga-integrale