Le Fléau des Dieux tome 1
De Valérie Mangin j'ai déjà parlé ici d'un volet de ses Chroniques de l'Antiquité galactique ainsi que de sa série uchronique Luxley. J'ai découvert son travail de scénariste à travers une série de space-opera, Le dernier Troyen, qui m'a beaucoup plu et dont je possède tous les épisodes. Au contraire, je me suis contenté de feuilleter en librairie sa série Le Fléau des Dieux (qui est pourtant la première parue) parce que j'accrochais moins au dessin... Y a-t-il cependant meilleure occasion de s'y intéresser de très près que le Summer StarWars Episode V du RSFBlog ? Après tout, Isaac Asimov lui-même a eu l'idée initiatrice de son Cycle de Fondation après s'être penché sur le célèbre ouvrage d'Edward Gibbon...
Résumé :
Dans un lointain futur, l'Orbis romain galactique gouverne toutes les planètes habitées par l'être humain. Depuis mille ans, il n'y a plus eu besoin de faire appel aux légions. Hélas, des barbares surgissent de l'espace profond et s'emparent d'un monde lointain de l'Orbis. Leur nom : les Huns. Face à eux, le pouvoir impérial exercé au nom d'un empereur trop jeune pour gouverner choisit de négocier. En contrepartie de la paix, l'Orbis doit remettre des otages qui seront sacrifiés à la déesse Kerka des Huns. Le roi Rua est satisfait, mais son fils Attila ronge son frein : il voudrait pouvoir faire déferler toute sa force sur les mondes romains sans défense... Tous pourtant sont stupéfaits lorsqu'une des sacrifiées se relève sans une plaie : il s'avère qu'elle est le portrait parfait de la déesse Kerka. En serait-elle l'incarnation ? Va-t-elle sauver le peuple romain qui est le sien, ou bien conduire les Huns vers l'orgie de pillage qu'ils appellent de leurs voeux ?
Dans une série d'envergure (chronologique et spatiale) telle que celle-ci, les auteurs ont un réflexe, qui est celui du volume d'exposition. Ici, le scénario de Valérie Mangin adopte un procédé différent, celui de partir in medias res. Tout au plus bénéficie-t-on de deux pages où le minimum vital nous est expliqué avant d'être jeté dans cette aventure. C'est brutal et pourtant, c'est efficace. On se trouve tout aussi déraciné, tout aussi décontenancé, que l'héroïne de l'histoire, ce qui contribue à faciliter le travail d'identification.
Face à la jeune Flavia Aetia, qu'un Orbis romain galactique mal dirigé par une régence incompétente a sacrifiée aux féroces Huns, se démarque très vite la figure terrible d'Attila, fils du roi des Huns, déterminé à remplacer son père au plus vite car il le trouve trop timoré, trop faible à son goût. Barbare dépourvu de toute forme d'humanité, Attila n'est cependant pas stupide et loin de là. Il utilise à merveille le coup du destin qui veut que Flavia soit le sosie de la déesse Kerka à laquelle les Huns vouent un culte sanglant pour faire avancer son propre intérêt.
Dans cette histoire, on reste encore un peu trop dans l'anecdotique pour être en mesure de déterminer si le solide fonds historique concernant la confrontation entre Rome et les Huns va connaître une profonde réinterprétation. J'ai cependant remarqué un premier clin d'oeil : lors de la bataille des champs catalauniques (en 451), Attila fut défait par un général romain du nom de Flavius Aetius.
Un bon volume pour commencer une série !
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