L'Empire perdu
Il y a quelques années, j'avais lu de cet auteur une dilogie de space-opera titrée La Chute des Mondes. J'ai appris, cela fait deux ou trois jours (merci Wikipédia) que le deuxième tome de cette série avait reçu en 2004 le prix "Bernard Werber du plus mauvais roman francophone" décerné par la revue Bifrost (dans le cadre de leur célèbres Razzies, j'imagine). A l'époque (je ne lisais pas encore cette revue), je ne m'étais pas méfié. Je n'avais pas été long à me rendre compte que j'étais incapable d'aller au bout de cette lecture sans avoir à en recourir à l'avance rapide, allant même jusqu'à me demander si l'auteur avait écrit son histoire avec les pieds... Un comble pour moi qui suis la gentillesse incarnée. Quelques années plus tard, à la faveur d'une récolte, j'avais ramassé un bouquin qui m'avait paru alléchant. Puis je l'ai rangé dans ma bibliothèque... par ordre alphabétique de nom d'auteur, comme d'hab'. Et c'est là qu'il y a eu le drame, comme dit l'autre.
L'Empire perdu si alléchant, ben, il était du même auteur que La Chute des Mondes si pourrie.
C'est ainsi que ce bouquin s'est trouvé enterré dans ma PàL pendant cinq ans (si, si) sans aucun projet d'exhumation à court ou long terme. Jusqu'à ce que, Summer Star Wars Episode V aidant, je me suis dit que c'était l'occasion de lui régler son compte. Au pire, ça me ferait une participation de plus et de la matière pour une chronique assassine. Au mieux, ça serait une lecture divertissante. Qu'est-ce que je risquais ?
L'Empire perdu si alléchant, ben, il était du même auteur que La Chute des Mondes si pourrie.
C'est ainsi que ce bouquin s'est trouvé enterré dans ma PàL pendant cinq ans (si, si) sans aucun projet d'exhumation à court ou long terme. Jusqu'à ce que, Summer Star Wars Episode V aidant, je me suis dit que c'était l'occasion de lui régler son compte. Au pire, ça me ferait une participation de plus et de la matière pour une chronique assassine. Au mieux, ça serait une lecture divertissante. Qu'est-ce que je risquais ?
Résumé :
L'empereur Gabriel X règne sur un empire immense, confédération de fiefs détenus par des familles nobles qui reconnaissent en lui l'autorité suprême. Les Cinq Familles Majeures, à commencer par celle du prince Arkan, disposent en particulier d'une très large autonomie, leurs royaumes ne devant qu'une allégeance assez théorique à l'empereur. Or, celui-ci n'a qu'une fille : son époux est destiné à devenir le prochain empereur. Tous, des plus puissantes familles nobles jusqu'au petit peuple maintenu dans l'esclavage et l'ignorance, sont donc stupéfaits le jour où l'empereur annonce qu'il va marier sa fille au rejeton d'une famille mineure, et non au prince Arkan comme tout le laissait supposer. C'est assez pour que les différentes factions de l'empire se mettent à comploter les unes contre les autres... Mais la folie apparente de l'empereur ne cache-t-elle pas un dessein motivé par des éléments plus sinistres ? Et dans ce monde où les femmes sont soumises aux volontés des hommes, quel est le but du contre-pouvoir de la société secrète des amazones ?
Il est certain qu'avec le regain d'intérêt du public pour le space-opera, maints auteurs se sont penchés sur ce genre devenu plus ou moins genre à succès. Alexis Aubenque, après le raté de La Chute des Mondes, a néanmoins tâché d'insister dans ce domaine et ce livre est le premier d'une série. L'inspiration dunienne est limpide et même transparente. Un empire décadent, une société futuro-médiévale, une forte importance du fait religieux, un mystérieux ordre féminin (les amazones) et des complots à n'en plus finir. N'est cependant pas Frank Herbert qui veut, comme KJA doit s'en rendre compte à chaque fois que SandChigger s'exprime au sujet de ses immondices produits. Néanmoins, Aubenque ayant fait l'effort de développer son propre univers même s'il est d'inspiration dunienne, la performance mérite d'être saluée. Ce n'est pas Dune, c'est évident, et cette galaxie lointaine dans un futur lointain ne ressemble qu'en façade à celle qui tourne autour d'Arrakis. Mais cela reste pourtant assez distrayant et, en tout cas, pas du tout inlisible.
J'en déduis que l'auteur a produit quelques efforts entre celui-là et le précédent. Il est vrai qu'il était bien difficile de faire pire. Afin de préciser mon opinion, il conviendrait que je me penche sur les suites... ce qui n'est pas au programme au moins pour le moment. Cela étant dit, après avoir pu lire L'Empire perdu sans souffrances et même assez vite, je crois pouvoir dire que je le lirai avant le passage de cinq ans...
J'en déduis que l'auteur a produit quelques efforts entre celui-là et le précédent. Il est vrai qu'il était bien difficile de faire pire. Afin de préciser mon opinion, il conviendrait que je me penche sur les suites... ce qui n'est pas au programme au moins pour le moment. Cela étant dit, après avoir pu lire L'Empire perdu sans souffrances et même assez vite, je crois pouvoir dire que je le lirai avant le passage de cinq ans...
Commentaires
Elle était très rigolote et vaccinait à vie quant à Aubenque.
Sinon et en étant plus sérieux, ce bouquin est beaucoup moins pire que l'autre. Je le reconnais sans difficultés...
Manifestement, l'auteur ne savait pas où il voulait en venir avec son histoire.
Peut-être avait écrit avec la fameuse méthode randonnée- écriture.
Je n'ai pas réussi à aller au delà des 2 premiers tomes sur cette série, dont les défauts du premier empirent. J'avais l'impression que ceux-ci étaient antérieurs à la chute des mondes.
Je me dis quand même qu'avec une relecture, des coupes, un post-it "ne pas oublier où je veux en venir"...
Ne pas oublier que la chute des mondes a l'air d'être son premier bouquin. J'ai déjà lu Bruce Sterling (La Schismatrice) et William Jibson (Neuromancien). Ces 2 auteurs sont considérés comme les pères du monde cyber punk dont sont tirés Shadowrun et le film Matrix. Ces livres sont pour autant inlisible avec parfois de gros manquement dans le déroulement de l'histoire comme si des pages avaient été arrachées. Pour autant ces machins sont clairement encensé par la critique. On parle pourtant là d'auteurs expérimenté et plutôt visionnaire pour leur époque.
Le style d'alexis Aubenque reste infantile dans "la chute des mondes" et manque parfois de détail quand il veut parler technique. Mais au moins l'histoire se suit assez logiquement alors qu'il essaye d'innover. Il a juste sorti ses livres trop vite (poussé et mal conseillé par son éditeur sans doute).
Pour moi sa trilogie sur "la chute des mondes" avait plus de potentiel que les 9 tomes de sa 2ème serie SF. A voir pour une prochaine réécriture du scénario.
@Anonyme : comme pour tous les anonymes, n'hésite pas à emprunter un pseudo, ça humanisera nos échanges... mais bienvenue quand même. N'ayant lu ni Gibson ni Sterling, je ne saurais dire si, en effet, ces livres sont inlisibles (je suis bien content de trouver quelqu'un qui utilise aussi ce terme !). Par contre, je suis formel quant à "La Chute des Mondes" (dilogie, d'ailleurs, plutôt que trilogie) : je n'y ai pas trouvé de potentiel. A tel point que, comme expliqué dans mon article, je m'étais dit que j'allais fuir cet auteur autant que possible. Bon, j'ai bien fait de manquer à cette résolution : ce premier tome est assez bon (ou moyen si l'on veut être méchant) pour inciter à lire le suivant. Peut-être, dans le cadre d'une prochaine édition du SSW...