Danseurs de Lumière

Je ne connaissais pas du tout le nom de cette auteure avant de découvrir ce livre au cours d'une récolte. Le sujet m'ayant alléché, il m'a semblé tout à fait raisonnable de lui donner sa chance...

Résumé :
A dix-huit ans, Tristan est un tri-récidiviste et croupit dans une prison. Alors que les Méduses venues d'un monde océanique lointain envahissent les mers de la Terre, le Président de l'Ouest a décidé de donner une chance de rachat aux adolescents qui encombrent les prisons : s'ils acceptent de s'embarquer dans les vaisseaux envoyés vers Médusa pour participer à la guerre du Bien (l'espèce humaine) contre le Mal (c'est-à-dire, les Méduses), ils seront réintégrés dans la société avec les honneurs... Tristan, poussé à bout par les tortures psychologiques, finit par céder. Mais quand il monte à bord de sa navette, il se rend compte qu'on ne lui a pas appris la manoeuvre de l'atterrissage. Ainsi comprend-il que leurs chefs les envoient en mission-suicide...
Il s'agit à première vue d'une histoire d'invasion extraterrestre et je pense que ce livre pourrait presque se qualifier pour le challenge Fins du Monde organisé par Tigger Lilly... La première vue est cependant plus complexe que cela. Le lecteur est plongé d'une façon assez abrupte dans une histoire sinistre où des adolescents se voient conditionnés à se battre contre les Méduses. Enfin, conditionnés... Disons plutôt qu'on leur lave le cerveau. Histoire sinistre et pourtant pas glauque, Tristan (le héros de cette histoire) cherchant à conserver une forme de libre-arbitre.

Au terme d'un entraînement qui relève plus du dressage hypnotique, la petite troupe est envoyée en fanfare (au sens propre du terme) se faire massacrer sur la planète océanique d'où proviennent les Méduses. Nouvelle dimension dans ce livre : certaines des victimes des manigances gouvernementales semblent pourries jusqu'à la moelle. Exit par conséquent toute forme de manichéisme - d'autant plus que Tristan lui-même passe par de sales moments. Voilà qui est fort bien trouvé. La critique d'un gouvernement autoritaire, voire sans doute même dictatorial passe aussi bien par la description très crue de ses méthodes répugnantes que par celle des effets de ces mêmes méthodes sur les plus faibles...
Le meilleur est encore le contact entre les jeunes kamikazes et leurs cibles désignées, les Méduses : l'auteure aurait pu tomber dans la facilité en nous montrant une véritable communion entre les deux groupes. Il n'en est rien. Les autochtones de Médusa, s'ils ne se montrent pas agressifs, restent étrangers à l'espèce humaine, et la prison où ils font vivre leurs prisonniers s'apparente plus à un zoo qu'autre chose... La fin, en apparence non-conclusive, est en fait un bijou car elle est ouverte avec peut-être même une note d'espoir...

Il s'agit là d'un excellent space-op'. Et aussi d'un excellent roman jeune public. A faire découvrir !

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