Les Dramaturges de Yan
Celui-ci était enterré dans ma bibliothèque depuis un bon bout de temps, 2003 au bas mot, sans aucun projet formulé de lecture. Je l'avais récolté chez un bouquiniste, plus ou moins alléché par l'ambiance de planet-op' annoncée en quatrième de couverture.
Résumé :
Sur Yan, les indigènes sont si proches des gens de l'enclave humaine que les deux espèces peuvent entretenir des relations sexuelles. Jadis, les ancêtres des indigènes ont disposé d'une civilisation très avancée dont les réalisations, incompréhensibles à l'esprit humain et surtout impossibles à reproduire, dorment toujours sur le sol de Yan. On dit qu'elles sont le produit de la civilisation des dramaturges, disparue depuis des millénaires. En apparence indifférents à leur déchéance, les Yanniens se montrent accueillants avec les Terriens. Peu à peu, certains habitants de l'enclave vont vivre parmi les autochtones et adoptent leurs moeurs. Marc Simon est l'un d'entre eux. Il cherche à comprendre et à traduire l'épopée traditionnelle des Yanniens, espérant ainsi élucider l'énigme de la civilisation des dramaturges et de sa chute...
Les deux genres plus ou moins semblables du space-op' et du planet-op se caractérisent par la définition de concepts originaux qui favorisent l'immersion du lecteur dans d'autres mondes. Cela peut prendre pas mal de temps et la difficulté, pour l'auteur, consiste à ne pas lasser le lecteur avant d'en arriver au noeud de l'intrigue. Ici, le début du roman me semble très long. Sur un peu moins de deux cents pages, il faut attendre environ la quatre-vingtième pour qu'une péripétie apparaisse. Inconvénient supplémentaire, cela laisse d'autant moins de temps pour en tirer toutes les conséquences.
Les concepts, ici, ne manquent pas d'intérêt. Il y a quelque chose d'original, je trouve, dans cette idée d'un "super-esprit" correspondant à l'inconscient des Yanniens, libéré par la prise d'une drogue. On pense à l'orgie tau des Fremen dans Dune, bien sûr, et la comparaison s'impose avec le monde conscient de Gaïa dans la fin du Cycle de Fondation (bien que cette fin soit plus tardive que le présent ouvrage). Il faut croire que les idées sont dans l'air, à un moment donné. John Brunner nous propose ici une hypothèse intéressante. Le "super-esprit" de Yan, étant lié à l'inconscient individuel des Yanniens, possède en effet des talents très avancés, supérieurs à ceux des ordinateurs inventés par l'être humain. Mais il n'a jamais été un scientifique : il est avant tout un artiste...
Et c'est là le gros problème que j'ai avec ce bouquin. Quelque part, il y a là-dedans l'affirmation d'une opposition conceptuelle entre art et science. Une opposition qui pour moi, n'a pas lieu d'être, art et science n'étant rien d'autre que des façons complémentaires d'exercer la créativité humaine. Cela pourrait ne manquer pourtant pas d'intérêt, pour une fois, de voir une histoire de SF reposer sur un "duel" entre artistes issus d'espèces étrangères. Hélas, la fin de ce roman semble bâclée, sans aller jusqu'à l'incompréhensible (mais on n'en est peut-être pas loin). Et c'est dommage, parce que des bonnes idées, il y en avait, là-dedans...
Les concepts, ici, ne manquent pas d'intérêt. Il y a quelque chose d'original, je trouve, dans cette idée d'un "super-esprit" correspondant à l'inconscient des Yanniens, libéré par la prise d'une drogue. On pense à l'orgie tau des Fremen dans Dune, bien sûr, et la comparaison s'impose avec le monde conscient de Gaïa dans la fin du Cycle de Fondation (bien que cette fin soit plus tardive que le présent ouvrage). Il faut croire que les idées sont dans l'air, à un moment donné. John Brunner nous propose ici une hypothèse intéressante. Le "super-esprit" de Yan, étant lié à l'inconscient individuel des Yanniens, possède en effet des talents très avancés, supérieurs à ceux des ordinateurs inventés par l'être humain. Mais il n'a jamais été un scientifique : il est avant tout un artiste...
Et c'est là le gros problème que j'ai avec ce bouquin. Quelque part, il y a là-dedans l'affirmation d'une opposition conceptuelle entre art et science. Une opposition qui pour moi, n'a pas lieu d'être, art et science n'étant rien d'autre que des façons complémentaires d'exercer la créativité humaine. Cela pourrait ne manquer pourtant pas d'intérêt, pour une fois, de voir une histoire de SF reposer sur un "duel" entre artistes issus d'espèces étrangères. Hélas, la fin de ce roman semble bâclée, sans aller jusqu'à l'incompréhensible (mais on n'en est peut-être pas loin). Et c'est dommage, parce que des bonnes idées, il y en avait, là-dedans...
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