Les goûts musicaux c'est pas évident - Décembre 2011
A nouveau du Jordi Savall, et la voix de Montserrat Figueras, pour ce cançon catalan que j'ai décidé de vous présenter en ce mois de Décembre.
El Comte Arnau, c'est une découverte et un souvenir personnel : ce morceau a contribué à me faire connaître la musique ancienne quand j'étais adolescent. Découverte d'autant plus personnelle, donc, puisque - pour ceux qui ne le sauraient pas - mon prénom, ben, c'est Arnaud...
L'histoire que ce duo nous raconte est plutôt inquiétante. La comtesse est seule dans sa chambre quand soudain, elle reçoit la visite du comte Arnau, son époux. Seul souci : le comte est mort. C'est donc une âme en peine, un fantôme "couvert de rouges flammes", qui se présente à elle... S'ensuit un dialogue où le comte réclame à sa veuve la présence de ses filles "pour lui tenir compagnie" : bien entendu, l'Enfer, c'est pas un bar branché. La comtesse va faire énumérer au comte l'ensemble des preuves de sa damnation : entre le fait qu'il a dû passer par une "fenêtre grillagée" pour s'introduire dans la chambre et celui que l'ensemble de son organisme dégorge les mauvaises choses "qu'il a touchées" (par ses mains), "qu'il a pensées" (par sa tête), "qu'il a dites" (par sa bouche) et par maints autres endroits (mais aucun orifice), ma préférence va tout de même à sa monture, un cheval "qui ne se nourrit que de l'âme des damnés, si on lui en donne" et que le comte finit par avouer que c'est "en Enfer qu'on [le lui] a donné"...
L'histoire que ce duo nous raconte est plutôt inquiétante. La comtesse est seule dans sa chambre quand soudain, elle reçoit la visite du comte Arnau, son époux. Seul souci : le comte est mort. C'est donc une âme en peine, un fantôme "couvert de rouges flammes", qui se présente à elle... S'ensuit un dialogue où le comte réclame à sa veuve la présence de ses filles "pour lui tenir compagnie" : bien entendu, l'Enfer, c'est pas un bar branché. La comtesse va faire énumérer au comte l'ensemble des preuves de sa damnation : entre le fait qu'il a dû passer par une "fenêtre grillagée" pour s'introduire dans la chambre et celui que l'ensemble de son organisme dégorge les mauvaises choses "qu'il a touchées" (par ses mains), "qu'il a pensées" (par sa tête), "qu'il a dites" (par sa bouche) et par maints autres endroits (mais aucun orifice), ma préférence va tout de même à sa monture, un cheval "qui ne se nourrit que de l'âme des damnés, si on lui en donne" et que le comte finit par avouer que c'est "en Enfer qu'on [le lui] a donné"...
La sinistre énumération porte ses fruits : le comte finit par s'en aller en demandant à sa veuve de faire donner des messes pour la paix de son âme. Une histoire de revenants où, dans ce débat entre la vivante et le damné, le plus humain des deux n'est peut-être pas celui qu'il paraît à première vue...
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http://www.youtube.com/watch?v=jQQRe3NK_C8