The Promise tome 1
J'ai déjà eu l'occasion ici de dire tout le bien que je pense de la série d'animation Avatar, the last Airbender. Il y a un peu moins de deux ans (déjà) est sorti un film non d'animation reprenant l'intrigue de la première saison de la série. Sans être tout à fait raté, je ne l'ai pas trouvé aussi réussi qu'il aurait pu l'être. Cependant, je continue à surveiller (d'un peu loin) l'actualité autour de cet univers si original et, reconnaissons-le, fort tonique.
J'ai découvert il y a peu que les auteurs nous ont gratifiés d'un comic racontant rien de moins que... ce qui se passe après. En quelque sorte, la première pierre d'un Avatar, the last Airbender-extended Universe (expression que je forge sur le modèle du Star Wars extended Universe, bien sûr). Je n'ai pas été long à me dire qu'il fallait que je me penche dessus.
Résumé :
La Nation du Feu a capitulé : la guerre a pris fin, mais la paix n'est pas encore gagnée. Aang et ses amis mesurent l'ampleur de la tâche : le conflit, vieux d'un siècle, a laissé bien des traces - à commencer par une myriade de colonies de la Nation du Feu sur la côte occidentale du Royaume de la Terre. Le nouveau Seigneur du Feu, Zuko, a décidé qu'elles seraient démantelées, leur population ramenée sur les îles de son archipel volcanique d'origine... C'est donc, pour la "team Avatar", le moment de se séparer. Mais alors qu'ils volent au-dessus de Ba Sing Se tout juste libérée, Zuko présente une inquiétante requête à Aang : si le jeune Avatar venait à se rendre compte que son ami sombrait dans les mêmes erreurs que son père Ozai, il faudrait cette fois-ci "finir le travail". Un an plus tard, Aang apprend avec stupéfaction que Zuko refuse d'évacuer la colonie de Yu Dao et retire son soutien au mouvement de retour à la paix... Zuko serait-il redevenu un ennemi ? La guerre est-elle sur le point de reprendre ?Savoir ce qui se passe "après" l'histoire que l'on a aimée, ou même "avant", c'est une envie qui est souvent marquée lorsque l'on s'intéresse à un univers riche et bien construit. Le concept d'Avatar, the last Airbender est à la fois simple (c'est une série jeune public) et très riche. Le choix, surprenant au premier abord, fait par les scénaristes américains de construire leur univers fictionnel comme une Asie rêvée (voire fantasmée) me semble relever de la Fantasy, tout comme ces arts martiaux s'apparentant à de la magie élémentale. Le support de la BD permet une légère précision de ces choix graphiques. Déjà, on percevait que chacun des quatre peuples de cette histoire trouve son inspiration dans certains pays ou populations de type asiatiques (Terre : Chine, Feu : Japon, Air : Tibet, Eau : populations sibériennes ou Inuits). Certains noms de personnages de la Nation du Feu, dans cette BD, permettent en effet de confirmer ces impressions, montrant bien qu'il existe un important travail de conceptualisation sous-jacent. Et c'est un plaisir de s'y replonger dans un contexte un peu différent... Le graphique reste conforme à ce à quoi on était habitué par la série animée : sans doute Aang a-t-il un peu grandi mais le jeune Avatar, il est vrai, est encore en pleine croissance, et sa bonne humeur est toujours aussi communicative.
L'intrigue pourrait sembler quelque peu binaire, au premier coup d'oeil, et surtout dans les premières pages. Après avoir été l'un des principaux adversaires de Aang et ses amis pendant trente à quarante épisodes, Zuko était devenu le professeur qui enseigne à l'Avatar l'art de la maîtrise du feu. Personnage tourmenté par son héritage et son destin, il était l'un des principaux ressorts de la série - comme le démontraient fort bien la présence de plusieurs épisodes où il disputait presque à Aang le statut de personnage principal, voire même où l'Avatar n'apparaissait pas... Une fois de plus, Zuko est donc mis en avant avec une interrogation en apparence simpliste : serait-il (re)passé au côté obscur de la Force ? La réalité de la situation est cependant bien plus complexe : le Seigneur du Feu, encore inexpérimenté, se rend compte que dans la recherche de l'équilibre entre les nations, il n'est pas possible de faire table rase du passé, les colonies les plus anciennes ayant amorcé - malgré tout - un mouvement de "fusion" entre les différents peuples. Mouvement de fusion qui se trouve évoqué, par ailleurs, à travers l'idylle naissante entre Aang et Katara. C'est qu'en un an, les personnages ont grandi et ont fait leur chemin : grandir, c'est accéder à de nouvelles responsabilités, se voir poser de nouveaux problèmes... dont certains sont difficiles à résoudre. Grandir, en peu de mots, c'est apprendre, quand on est jeune, à distinguer les nuances de gris.
Et Aang est un très jeune Avatar.
Il s'agit donc d'un album tout à fait lisible, accessible sans problème au jeune public ayant apprécié la série animée. Par contre, il n'est pas encore disponible en version française : les amateurs devront donc attendre un peu s'ils ne lisent pas en anglais !
Commentaires
Je n'ai lu que le début de ta chronique de peur de me faire spoiler (j'en suis au début de la troisième saison de la série) mais ça m'intéresse vachement.
J'imagine que l'anglais est tout à fait abordable ?
Il n'y a que le premier tome qui est déjà sorti en anglais ?
Content de savoir que ça t'intéresse :) ! Tu es au courant du projet de séquelle ?