L'Homme après l'Homme : une Anthropologie du Futur
Voici un livre dont j'avais eu connaissance, il y a longtemps (j'étais en Quatrième donc ça remonte à près de vingt ans), à travers un article dans Science et Vie Junior. Il y a quelques temps je suis tombé par hasard sur une illustration qui m'a rappelé ce livre : après quelques recherches, il m'a été possible de dénicher son titre exact - condition sine qua non pour une requête fructueuse, et une commande, sur un site de bouquinerie en ligne dont je tairai le nom. Je ne l'ai pas lu dans le détail, préférant m'attarder sur les illustrations (dont je gardais un souvenir très précis pour les plus spectaculaires d'entre elles) et sur certains textes.
L'auteur nous propose en fait d'explorer certaines hypothèses de l'évolution humaine future, à travers plusieurs postulats :
- L'espèce humaine actuelle est condamnée à plus ou moins long terme, d'abord à cause du dérèglement climatique et de l'épuisement des ressources disponibles, mais aussi à cause d'un phénomène d'ordre géologique périodique en "temps long" : l'inversion du champ magnétique terrestre, qui se traduit par une brève période où les rayonnements solaires et cosmiques ne sont plus filtrés par la ceinture de Van Allen.
- L'irruption de l'ingénierie génétique, puis d'une convergence accrue entre la biologie et la cybernétique permet, dans le futur proche, l'apparition de nouvelles espèces humaines - aquamorphes, spatiomorphes et cyborgs.
- Les derniers êtres humains "à l'ancienne", ceux qui ont survécu à la disparition de la civilisation urbaine, se retrouvent soit dans des communautés pastorales soit en partance loin d'une Terre épuisée.
Postulats très pessimistes qui méritent, à mon sens, un classement de cet ouvrage dans le genre post-apocalyptique (coucou Tigger Lilly et Gromovar !) et à partir desquels l'auteur suit l'Histoire de l'évolution humaine sur Terre pendant cinq millions d'années. Presque rien, donc, à l'échelle des temps géologiques... Et pourtant, assez longtemps pour observer une diversification et une adaptation des branches de la famille humaine à de nouveaux habitats et de nouveaux modes de vie.
Si le genre Homo en lui-même disparaît assez vite, affaibli par la crise écologique puis éliminé en fin de compte par l'inversion du champ magnétique terrestre, lui succèdent aussitôt plusieurs nouveaux genres humains - issus des variétés produites par ingénierie génétique. C'est que les cyborgs, avant de s'éteindre comme les êtres humains à l'ancienne, ont eu le temps de remplacer la faune disparue par des variétés humaines adaptées aux nouveaux environnements. De nouvelles espèces humaines dont les individus ont pour seuls points communs les traits de leurs visages et leur absence de conscience d'eux-mêmes.
Lorsque, dans un futur plus éloigné - cinq millions d'années ! - les descendants des exilés reviennent sur Terre, ils découvrent de très lointains cousins qui n'ont, pas plus qu'eux, rien à voir avec leurs ancêtres communs. L'intelligence est désormais disparue sur Terre depuis une éternité, toute forme de civilisation oubliée au sens propre du terme. La planète-mère devient à nouveau le siège d'une civilisation dont les maîtres, à présent adaptés à des conditions environnementales différentes, entreprennent une exploitation assez hostile, laissant après eux un monde à nouveau dévasté - prélude à un nouveau commencement, peut-être ?
Un livre qui, malgré sa présentation assez orientée "jeune public", ne me semble pas tout à fait destiné à celui-ci. Les hypothèses évolutives restent tout de même assez science-fictives et peut-être même farfelues. La préface de Brian Aldiss montre bien, au passage, qu'il s'agit avant tout d'un livre de SF.
Dougal Dixon, l'auteur de ce livre, est paléontologue et géologue. Il a produit deux autres livres de biologie spéculative, After Man : a Zoology of the Future et The new Dinosaurs, que j'essaierai peut-être de me procurer à l'avenir.
Commentaires
Je pense que le grand public n'a pas la moindre idée de la binarisation de l'esprit de nos élèves. Et pourtant, ces deux-là étaient loin, très loin d'être les plus stupides du groupe en question (d'ailleurs ils sont en Première S maintenant).
Le champ culturel des élèves se réduit, ça c'est évident, mais il y a aussi un sérieux problème au niveau des années antérieures. On a vu arriver les élèves de la réforme du Collège. Tu vas rire à ton tour quand tu vas voir arriver les élèves du "nouveau Lycée", à la rentrée 2013...
Je n'ai pas le numéro en tête, je ne suis même pas sûr de pouvoir mettre la main sur cet exemplaire car je ne sais pas s'il est encore en ma possession (j'ai bien des choses dans mon grenier mais je sais que certaines en sont sorties). Par contre, de mémoire je peux dire qu'il s'agit d'un numéro sorti pendant l'année scolaire 1992-1993. Plutôt pendant l'Hiver, je dirais.
Bon courage :) ...
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