Dossier A tome 12
Dossier A, la série manga fondée sur le mythe atlante, vient de connaître une nouvelle parution à travers ce douzième tome.
Résumé :
Iriya, qui a manqué de peu l'élimination, récupère peu à peu de ses émotions dans une tombe berbère au Maroc et réapprend à se déplacer sans canne. Et ça tombe bien, car une nouvelle piste l'envoie de l'autre côté de l'Atlantique, à la recherche des traces laissées par le prétendu "journal de Schliemann". Une piste qui met sur son chemin deux nouveaux personnages, un prêtre alcoolique et un vieil homme qui s'est fait une spécialité de grimper sur les pyramides mayas... Le prêtre montre que le Vatican, peut-être, cherche à s'opposer à l'organisation du "vieux de la montagne". L'autre, après bien des années à chercher l'Atlantide au Yucatan, a compris que c'est tout compte fait de l'autre côté de l'océan que se trouve la civilisation perdue... Aux Îles Canaries, connues depuis la plus ancienne Antiquité, riches des traces d'une civilisation métissée mais pourtant secrètes. La quête atlante s'approche-t-elle de son terme ?Le titre de cet album laisse imaginer que pour la première fois, Iriya pourrait localiser l'Atlantide. Comme souvent avec cette série, au terme de la lecture cet espoir est déçu : même si la quête progresse, on sort de l'album sans trop de certitudes, hormis bien sûr celle qui permet d'écarter une bonne fois pour toutes l'hypothèse américaine. Les auteurs nous pointent du doigt les Îles Canaries et, vu que le manga touche bientôt à sa fin, il est permis de penser - à moins d'une surprise de dernière minute - que l'Atlantide se trouve là-bas. Un emplacement qui, même s'il n'est pas méditerranéen, permettrait d'expliquer les indices trouvés sur les rives de la Méditerranée par Iriya tout au long de la série. Reste à résoudre une énigme de taille : les dates ! Pour un archéologue (et un antiquaire), Iriya me semble en effet se préoccuper assez peu de datation.
C'est là que l'on rejoint mon cheval de bataille dans cette histoire : le héros de cette aventure, tout archéologue qu'il est (même déconsidéré par la profession suite à un planté magistral dans son passé), ne se préoccupe jamais de synthétiser ses découvertes. Il fonctionne au petit bonheur de ses aventures, au feeling, à la cool en fait, alors qu'il a des assassins à ses trousses. En face de lui, depuis quelques épisodes, on lui oppose un archéologue établi avec lequel Iriya possède une relation d'attirance-répulsion (Iriya faisant l'attirance et l'autre la répulsion...). Tout est fait, dans le schéma développé par les auteurs, pour que ce personnage nous apparaisse comme antipathique : il est cassant, imbu de sa personne et il n'hésite pas à envoyer Iriya sur des fausses pistes pour "tester" ses capacités d'archéologue. Pourtant, des deux, c'est lui qui dispose de la rigueur nécessaire à la quête entreprise. A faire avancer Iriya par une succession de coups de sort (pour ne pas dire dei ex machina successifs) on donne une bien mauvaise image de l'archéologie et de la science en général.
On appelle ça la licence fictionnelle, diront certains... Ce détail étant écarté, il n'empêche que l'album remplit le contrat sans trop de difficultés. L'intrigue est assez palpitante et l'on attend volontiers de voir où la méthode à la cool d'Iriya va l'emmener la prochaine fois. Et surtout, quel fil directeur il va pouvoir tirer de tout son fouillis d'indices...
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