Le Trône de Fer tome 1
De Georges R. R. Martin j'ai déjà lu Le Volcryn, il y a quelques mois de cela. Cet auteur est connu surtout pour sa fameuse série fantasy Le Trône de Fer dont tout le monde parle (l'ami Gromovar, dont le blog vient de fêter son cinquième anniversaire, la qualifie d'Everest !). Et donc, après plusieurs mois où mes lectures ont été plutôt tranquilles et peu abondantes, je me suis laissé tenter par le premier tome de l'intégrale qui me faisait de l'oeil dans ma PàL. Histoire de démontrer que je ne crains pas les séries tentaculaires. J'ai cependant choisi de chroniquer chacun des livres un par un... d'où le choix de cette image en guise d'illustration !
Résumé :
A Winterfell, Eddard Stark est le seigneur du château. Il gouverne la province la plus nordique du Royaume des Sept Couronnes, celle où se trouve la seule frontière du continent, le Mur érigé des millénaires plus tôt et qui garde les terres humaines contre le froid et le mal qui les ont envahies dans un passé si ancien qu'il est devenu presque mythique. Lord Stark est l'ami du Roi, Robert Baratheon, qui a pu jadis évincer l'ancienne dynastie des Targaryen. Or, le Roi se présente à Winterfell : il requiert de son vieil ami qu'il devienne sa Main, pour remplacer Jon Arryn, mort dans des circonstances mystérieuses. Eddard répugne à quitter sa froide province pour la chaude mais dangereuse ville de Port-Réal, où la famille de la Reine, les Lannister, place peu à peu ses pions afin de parachever sa conquête du pouvoir... Pourtant, le Destin va le contraindre à diviser sa famille. La famille Stark pourra-t-elle survivre aux machinations des Lannister alors que sur le continent oriental, les derniers descendants de la famille Targaryen sont sur le points de s'allier avec un redoutable clan nomade, espérant ainsi revenir en force pour solder les comptes de la guerre civile ?La fantasy est parfois (souvent ?) présentée comme un genre littéraire où les auteurs abusent d'un bestiaire fabuleux et de magie pour dissimuler des intrigues défaillantes voire insuffisantes. Tout le monde n'est pas J. R. R. Tolkien, en la matière, qui a su produire un imaginaire plutôt cohérent qui, pourtant, ne prend pas le pas sur une intrigue logique même si assez linéaire et, reconnaissons-le, banale... Ici, on est jetés dans un monde qui n'est pas le nôtre. La géographie de cette planète, illustrée par une carte finale, confirme ce que les évocations historiques laissent assez tôt supposer : on est ailleurs, au sens propre du terme. On est dans un monde où il y a (eu ?) des créatures fantastiques et de la magie, mais depuis très longtemps (des siècles voire des milliers d'années), il n'y a plus que de simples êtres humains et des légendes. Seules preuves tangibles de ce que, jadis, le monde avait un autre visage : la présence des "barrals", ces arbres taillés par un peuple non-humain à présent éteint... et surtout le fameux Mur au-delà duquel sont relégués des monstres. Il n'est pas anodin qu'après avoir fait visiter l'au-delà de ce Mur dans une préface, l'auteur s'en éloigne aussitôt... Le sujet de ce livre, ce n'est pas la dimension fantastique inhérente à la fantasy mais c'est bel et bien une intrigue plus politique.
Raconter une histoire dans un contexte féodal en se concentrant sur les personnages d'aristocrates, c'est une façon de parler en effet de politique. Depuis des milliers d'années, les gens de ce monde vivent en effet dans un système féodal qui tend peu à peu vers l'unité. Le Royaume des Sept Couronnes est en effet l'association (précaire ?) d'anciens royaumes à présent devenus provinces. Le Trône de Fer en est le siège du pouvoir. Un pouvoir qui est très disputé : la précédente dynastie royale, presque exterminée, cherche à reconquérir ce qu'elle considère comme sa propriété... alors que dans l'ombre la famille des Lannister complote peut-être la déchéance du Roi Baratheon. Les relations délicates entre les cinq grandes familles décident alors de la politique du Royaume, le plus souvent par l'intrigue.
Dans cet univers familier mais hostile, une figure se dégage, au-dessus des autres, bien qu'il soit manifeste qu'elle n'est pas le personnage principal : il s'agit d'Eddard Stark, lequel m'a très vite fait penser au Duc Leto dans Dune. La parenté entre les deux personnages ne se limite pas à leur rang aristocratique : tous deux représentent une certaine idée de l'honneur et de la loyauté, Eddard Stark semblant à même d'attirer la fidélité de la même façon que le Duc. Quant à leurs ennemis, les Harkonnen pour l'un et les Lannister pour l'autre, ils semblent partager une même façon de dissimuler sous l'or leur pourriture intérieure - sans pour autant parvenir à empêcher leur odeur de se répandre autour d'eux.
Inutile de dire que je pense me lancer dans la suite dans fort peu de temps...
Commentaires
Bien vu, la ressemblance entre le Duc et le Stark.
L'une des difficultés sur ce bouquin c'est d'en parler sans spoilier ou sans se faire spoilier... du coup et alors que le monde me passionne j'évite de lire tout ce qui se dit sur le sujet...
Bonne continuation (je m'en suis arrêté au 3 pour l'instant... pas le courage de lire la suite ; je regarde la série).
Ah intéressant ta comparaison entre Ned et le Duc Léto.
Bonne lecture de la suite en tout cas et bienvenu dans le monde du Trône de Fer :)
Je ne les lirai donc pas dans l'immédiat.
Concernant Stark, il lui manque peut être l'ambition d'un Leto, non ?
Merci pour la bienvenue !
Je ne sais pas si Leto est un personnage ambitieux. On le voit somme toute assez peu dans "Dune", surtout à travers les yeux d'autres personnages et très peu en tant qu'acteur principal. Pour moi c'est l'un des personnages les plus politiques du "Cycle", attaché à certaines notions qui n'ont pas tout à fait cours dans son univers. Stark me semble y correspondre...