E.T. la Planète verte
Qui ne connaît pas E.T. au moins de nom ? Le film de Spielberg (auquel Super 8 chroniqué l'année dernière en ces mêmes lieux est semble-t-il un hommage) a rencontré un succès à mon avis mérité : sa rançon a été une novélisation par William Kotzwinkle, novélisation assez réussie elle-même, et qu'il m'arrive de relire... de loin en loin. Quelques années plus tard, le même auteur a livré une séquelle de sa novélisation : en voici ma chronique.
Résumé :
Le vaisseau grâce auquel E.T. s'est échappé in extremis le ramène chez lui : la planète verte, un monde-forêt à plusieurs galaxies de distance de la Terre où, échoué, il a reçu l'aide et l'amitié d'Elliott. Mais, une fois rentré chez lui, E.T. se rend compte qu'il voit désormais les choses d'une façon différente : le mode de vie des terriens, préhistorique à ses yeux, l'a quelque peu contaminé. Alors qu'il était sur le point d'accéder aux plus hautes distinctions de son peuple, voici qu'il est dégradé en simple commis agronome pour ses idées bizarres - et surtout interdit désormais de voyage à bord des vaisseaux spatiaux. Son Parent s'inquiète, ses pairs l'évitent, la Terre lui est inaccessible et son ami Elliott ne répond pas à ses appels télépathiques : pour E.T., c'en est trop. Il faut désormais trouver un moyen de retourner sur Terre, quel qu'en soit le prix...Quand j'ai appris l'existence de ce livre, j'avais treize ans et je venais de me régaler avec la novélisation du film. J'avais alors formulé le projet de me procurer cette suite, mais pour diverses raisons ce projet ne s'est jamais concrétisé. Je ne sais pas trop ce que j'aurais pensé de ce livre si je l'avais lu à l'époque : sans aller jusqu'aux mêmes abysses de déception que ceux dans lesquels sa lecture m'a plongé, il me paraît assez clair, pourtant, que je ne l'aurais pas autant apprécié que le précédent.
Abysses de déception, l'expression me semble faible. Toute la magie du film, pourtant si bien retranscrite - et même approfondie - par l'écriture du précédent livre, est ici envolée. Le procédé de l'écriture est le même : le point de vue, dans le film, était en majeure partie celui d'Elliott, alors que dans le livre, c'était celui d'E.T.. Le botaniste extraterrestre est à nouveau ici le protagoniste principal, mais dans des proportions bien plus importantes puisque ses amis terriens n'apparaissent pour ainsi dire presque pas, sauf à travers des scènes très courtes et à dessein humoristique défaillant. E.T. formule des plans pour retourner sur Terre alors que les lois de son peuple, à présent, le lui interdisent. Il rassemble autour de lui une équipe de marginaux (ce qu'il est à présent lui aussi) et va commettre, aux yeux des siens, de véritables crimes pour satisfaire son désir de sauver Elliott de son destin d'enfant humain. Le hic, c'est que ce que E.T. perçoit comme un destin funeste, ce n'est rien de moins que de grandir et donc de quitter l'enfance. Dans l'intrigue du film, Elliott faisait l'apprentissage de l'amitié, de la douleur et découvrait qu'il lui était possible - et même souhaitable - de protéger ceux qui en ont besoin : c'est ça, devenir adulte. On ne comprend plus, du coup, pourquoi E.T. voudrait maintenant inverser le sens des aiguilles de la pendule : c'est donc une belle erreur de la part de l'auteur.
Le livre achève de se briser sur un autre écueil : le noeud de l'histoire de E.T., c'est sa relation avec Elliott, qui en fait en réalité un véritable "personnage à deux têtes". Avec l'éloignement, cette relation n'existe plus - ou en tout cas, pas plus qu'à sens unique. Et donc, on se retrouve en face d'un livre qui donne l'impression d'être amputé de sa moitié. L'intrigue se disperse alors et perd tout intérêt : les bouffonneries des séquences terriennes, prévisibles, réchauffées, n'y peuvent rien. On est donc en présence d'un livre à mon sens raté de A jusqu'à Z, et que je ne risque pas d'ouvrir à nouveau...
Commentaires
A noter que la race de E.T. fait une (très) brève apparition dans Star Wars sous le nom "d'enfants de la planète verte".
(tiens je pourrais la relire cet été d'ailleurs ^^)
Après pour le second, c'est vrai que ce que tu en dis ne donne pas envie de le découvrir.
En fait je le recommande :) .