Le Trône de Fer, l'Intégrale tome 3
J'ai continué ma découverte du cycle de George R. R. Martin. Ce nouveau tome de l'intégrale du Trône de Fer n'étant pas subdivisé, voici pour la première fois sur ce blog la chronique d'un livre de plus de mille pages lu en une semaine, à raison de deux ou trois heures par jour...
Résumé :
A Port-Réal, Stannis Baratheon a été vaincu par les ruses et le courage de Tyrion Lannister : bien peu de ses hommes ont pu revenir à Peyredragon, laissant la Maison Lannister, qui soutient les droits du roi Joffrey encore mineur, seule maîtresse du Sud à présent qu'elle est alliée à la Maison Tyrell de Hautjardin. Cependant, le royaume ne va guère mieux : au Nord, les Fer-Nés ont incendié Winterfell et les deux derniers fils d'Eddard Stark sont réputés assassinés. Robb, le "Jeune Loup", commence à être connu comme "le roi qui perdit le Nord" malgré ses succès sur les champs de bataille, et certains de ses bannerets commencent à murmurer contre lui... Sur le continent d'Essos, Daenerys, la dernière héritière de l'ancienne dynastie des Targaryens, va chercher une fois de plus à se constituer une armée à même de reconquérir le Trône de Fer. Pourra-t-elle rééditer un jour l'exploit d'Aegon le Conquérant ? Rien n'est moins sûr, alors qu'au-delà du Mur les indices du réveil des Autres se précisent : pour la première fois depuis des millénaires, leurs morts-vivants prennent d'assaut les hommes de la Garde de Nuit... Trop de rois se disputent le continent de Westeros pour prêter attention aux signaux alarmants qui leur sont adressés : ne risquent-ils pas de tout perdre à leur "jeu des trônes" ?Poser la question, c'est y répondre, comme le dit si bien le célèbre adage. L'auteur continue dans cet épais volume sa patiente et sanglante entreprise. Après avoir éliminé le noble Eddard Stark, puis le sympathique Renly, autre prétendant royal, dans les épisodes précédents, voilà qu'il s'apprête à parachever ce que j'appelle la "chute de la Maison Stark" en sacrifiant Robb, aîné légitime d'Eddard et surtout éphémère Roi du Nord. J'avoue que, fasciné par la richesse de l'univers inventé par George R. R. Martin, je connaissais depuis un certain temps le destin qui guettait Robb grâce à divers spoilers glanés sur des wiki francophones ou anglophones - et je pense que je m'y attendais un peu, aussi... Oserai-je dire ici que je n'ai pas eu le cran de lire jusqu'au bout le chapitre de sa mise à mort ? D'une certaine façon, attaché comme je l'étais à la figure d'Eddard Stark, il m'a été difficile de voir échouer Robb, devenu roi presque malgré lui. Le parallèle que j'avais esquissé entre la Maison Stark et celle des Atréides, dans Dune, se prolonge presque à la perfection : mort par trahison du patriarche, entrée en rébellion de l'héritier puis disparition tragique de celui-ci. Par contre, l'échec de Robb viendra bel et bien de son incapacité à conclure un "mariage politique" plutôt qu'un "mariage amoureux"...
L'infect Joffrey ne va cependant, par chance, pas jouir très longtemps de la déconfiture de l'ennemi qu'il détestait sans doute le plus. La Maison Lannister si détestable, alors qu'elle atteint l'apogée de son pouvoir, va subir de terribles coups du sort et c'est un renouvellement du personnel politique de Port-Réal qui s'annonce. L'alliance entre les Maisons de l'Ouest et du Sud ne sera sans doute pas de tout repos, d'autant plus que le... divorce entre la reine régente Cersei et son frère jumeau Jaime semble consommé à la fin de ce livre. Avec l'élimination de plusieurs personnages majeurs, il est net que l'auteur va tenter de centrer l'intrigue des suites autour d'anciens personnages plus secondaires. Jaime Lannister, que je considérais jusque là comme un magnifique portrait de salopard, semble se révéler à lui-même à la faveur d'un road-trip sanglant. Reste à voir ce qu'il va donner dans les prochains développements de cette histoire.
Chute de la Maison Stark, dissensions au sein de la Maison Lannister : même si la situation se normalise au Sud, le Nord va découvrir de nouvelles menaces. Avec le voyage de Bran Stark, attachant infirme à présent doté de véritables pouvoirs magiques, George R. R. Martin plonge son lecteur dans une quête qui n'est pas sans évoquer celle de Frodon dans Le Seigneur des Anneaux... avec même une citation très transparente de la nuit passée dans la Moria ! D'héritages littéraires en clins d'oeil, la saga s'inscrit dans une tradition tout en affirmant son originalité. Même si la longueur du temps fictionnel semble peut-être un peu critiquable, Le Trône de Fer conserve tout son intérêt, qui se renouvelle même avec l'irruption de plus en plus marquée de la magie et du fantastique dans cet univers si réaliste par ailleurs. Nul doute, par conséquent, que vous aurez l'occasion de réentendre parler de cette série en ces lieux...
Commentaires
Pour ma part je n'avais rien senti venir au sujet de Robb et si j'ai lu le chapitre jusqu'au bout, c'est en hurlant intérieurement contre Martin d'avoir osé faire cela, pourtant de sa part on pouvait s'y attendre. Heureusement il y a eu la satisfaction peu après sur Joffrey !
En tout cas j'avais été tout aussi passionnée par cette intégrale que par les précédentes, je n'ai pas encore lu la 4ième, tout simplement parce qu'il faudra attendre je ne sais combien de temps pour que sorte la 5ième et que je ne veux pas me retrouver en manquer brutal, au moins là je sais que la 4 est chez moi, xD
Je lirai le quatrième volume plus tard, et puis j'attendrai la suite comme tout le monde. En espérant qu'il ne faille pas attendre quinze ans pou avoir la fin.
Que de mort dans ce volume... J'avoue en être sorti écœurer tout autant que fasciner.
Le tome suivant est un peu rude au démarrage... on a un peu l'impression de commencer un autre bouquin...
J'aime Jaime. Ouais, ce personnage commence à devenir des plus sympathique.
Bref, une sacré lecture.
Sur celle-ci, j'ai adoré les noces pourpres et surtout combien ça réfère à la prédiction faite par Melisandre à Stannis. Est-ce elle et son dieu qui sont derrière cela, ou est-ce juste un concours de circonstances? L'intégrale 4 ne le dit pas.
J'aime beaucoup cette notion de "retour de la magie" dans un monde où elle était presque oubliée. Cela me fait penser à une involution du phénomène vu dans "Le Seigneur des Anneaux" où, au contraire, la destruction de l'Anneau signifie aussi la condamnation de toute forme de magie dans les Terres du Milieu...