Le Trône de Fer, l'Intégrale tome 4
Retour à la tentaculaire saga de George R. R. Martin, Le Trône de Fer, avec ce quatrième tome de l'intégrale. Le cinquième n'étant pas prévu avant un certain temps, il se peut que mes chroniques "westerosiennes" se fassent plus rares, à l'avenir, même si je n'exclus pas de passer à la VO pour aller au bout de la publication...
Résumé :
La Maison Stark est en ruines. Trahi par ses alliés Frey, qui n'ont pas toléré son mariage à la hussarde avec une autre femme que l'une des filles de leur patriarche, Robb Stark a été assassiné aux Jumeaux lors du sinistre épisode des Noces Pourpres, en même temps que sa mère Catelyn. Winterfell a été incendié, les derniers héritiers Stark étant réputés morts ou disparus. A Port-Réal, pourtant, le triomphe des Lannister est amer. Avec les morts de Joffrey et surtout de Tywin, la reine Cersei est isolée, coincée entre ses encombrants nouveaux alliés de Hautjardin, les Tyrell, et le pouvoir fanatique du nouveau Grand Septon. Brouillée avec son frère jumeau Jaime, elle l'envoie dans le Conflans où la forteresse de Vivesaigues arbore toujours la bannière des Stark envers et contre tout. Jaime, à présent mutilé, mesure l'étendue de la tâche : pourra-t-il sécuriser le Trône de Fer pour son fils cadet, que tous pensent être celui du défunt roi Robert Baratheon ? Pourra-t-il aussi laver sa propre réputation de régicide ? Brienne de Torth, qu'il a envoyée à la recherche des deux filles Stark, va devoir traverser des régions dévastées par la guerre civile, sans savoir que son destin se trouve peut-être au bout de la route...
J'ai mis plus de temps à lire ce livre que les précédents (une dizaine de jours) mais cela ne provient pas de ses propriétés intrinsèques : en ce début d'année, le travail a été plus fatigant, et surtout plus prenant que je ne m'y attendais. Mon temps de lecture s'en est ressenti, bien sûr, et ce volumineux livre en a fait les frais, sans compter que j'en veux toujours à l'auteur pour l'épisode des Noces Pourpres... Même si, d'une façon paradoxale, le personnage de Robb Stark n'a jamais disposé du point de vue d'un chapitre, il s'était affirmé dès le premier tome comme un personnage de premier plan qui n'était pas sans me faire penser à un Charles XII de Suède - lequel, faut-il le rappeler, a réussi le tour de force, alors qu'il n'avait pas encore vingt ans, de s'imposer au début du XVIIIème siècle comme l'un des rois les plus puissants sur la scène européenne. Il est donc d'autant plus rageant de voir que l'élimination de Robb Stark ne relève pas de l'épuisement de sa chance et de son talent, mais bel et bien d'une hideuse trahison. Une fois de plus, le destin tragique de la Maison Stark semble rejoindre celui de la Maison des Atréides dans Dune...
Dans le chaos de la guerre finissante - ou pas - les personnages de la saga sont bien souvent sur les routes ou bien occupés à des intrigues à tiroir. C'est l'occasion pour l'auteur de dévoiler un peu plus du contexte politique de Westeros. Au Sud, les Dorniens - jusqu'alors très peu aperçus - semblent se replier d'une façon farouche dans leur particularisme et préparent peut-être la sécession du Sud, contraignant les Lannister à reconquérir en fin de compte l'ensemble du royaume. L'alliance que ceux-ci entretiennent depuis peu avec les Tyrell, ennemis traditionnels des Dorniens, apparaît comme bien fragile : en fin de compte, Cersei se retrouve seule à diriger le royaume, ses anciens conseillers à présent tous enfuis ou éloignés de la capitale, et sa paranoïa n'en sort guère diminuée, bien au contraire. C'est en fin de compte ici que le livre pèche quelque peu : à travers la construction d'un nouveau coup d'Etat dont Cersei pense être l'instigatrice alors qu'elle va s'en trouver, enfin, l'une des victimes, on sent que l'intérêt de l'histoire se dilue dans le "jeu des trônes". D'Essos, où l'on avait laissé une Daenerys plus puissante que jamais, on ne verra pas grand-chose, et si le "réveil de la magie" devient de plus en plus sensible, on ne verra rien de plus impliquant les fameux Autres. On en vient alors à se demander si le long développement de cette saga est bien nécessaire, même s'il paraît que le tome suivant est censé se dérouler en même temps que celui-ci en impliquant d'autres personnages : inhabituelle construction destinée à raccourcir un livre qui, sans cela, aurait sans doute flirté avec les deux mille pages...
C'est donc, en toute logique, un volet presque décevant que ce quatrième tome de l'Intégrale. Il va sans dire que j'attends beaucoup de la suite...
Commentaires
Et, c'est vrai que ça fait mal au début de buter sur quasiment tous les personnages Dorniens ou des iles de Fer...
Par contre, le coup de l'assasinat de Jon Arryn. :Magique:
Je le suis arrêté là pour le moment mais j'ai hâte de connaitre la suite.
Prions (sans certitude) pour que la fin (non encore écrite) soit à la hauteur de la sage.
Peut-être qu'il aurait dû donner enfin à voir les Autres de plus près dans cet épisode, je ne sais pas...
C'est un joli renouvellement que de s'intéresser à ces personnages, de transformer le point de vue etc. Mais est-ce utile à l'intrigue générale ? Qu'il me tarde de revoir Tyrion...
Surtout, ne t'interdis pas de lire le tome 4. Il reste fort intéressant ! Et puis, une fois commencé "Le Trône de Fer", il est bien difficile de s'arrêter...