Bifrost numéro 67
Je poursuis mon rattrapage des numéros de Bifrost non chroniqués voire non lus avec le numéro spécial George R. R. Martin. Coïncidence, il s'agit d'un numéro paru juste au moment où j'ai commencé à m'intéresser avec sérieux à ce qui est sans nul doute son oeuvre majeure, à savoir, Le Trône de Fer...
Au menu de cette livraison :
- Dans la rubrique Interstyles, trois nouvelles dont deux de George R. R. Martin en personne.
- Retour aux Sources : sur Skrakky, Trager est contrôleur de cadavres, et l'un des meilleurs. Il dirige une équipe d'excavateurs impliqués dans l'extraction du minerai, un labeur qui lui laisse malgré tout le temps de lire et de chercher l'âme soeur. Une nouvelle très sombre, et pourtant magnifique, rendant bien toute la cruauté, toute l'hypocrysie, du modèle social dominant. Une fois n'est pas coutume, je conclurai par une magnifique citation tirée de cette nouvelle : de tous les mensonges qu'on raconte, le plus cruel est celui qu'on appelle l'amour.
- 1997, ou comment les Hommes ont perdu la Guerre galactique : deux amis d'enfance qui, au fil des années, construisent un univers où un ennemi extraterrestre ou transdimensionnel promet d'envahir la Terre et de mettre fin à l'espèce humaine. Au fur et à mesure que l'adolescence les sépare, dans quelle mesure leurs références partagées resteront-elles intelligibles ? Quelques références à la culture eighties dans cette nouvelle qui évoque un trajet vers la SF et sans doute la geek-culture. La fin, qui tente de s'échapper vers du Borges, ne m'a pas du tout convaincu.
- Le Régime du Singe : un obèse qui déteste être gros entend parler d'un régime miraculeux, que l'on appelle "régime du singe" et qui n'est administré que dans un établissement louche de la banlieue la plus pourrie de la ville. Bientôt, le voici - à son corps défendant - affublé d'un singe qui, juché sur ses épaules, l'empêche de s'alimenter ! Mais pourquoi personne d'autre que lui ne parvient à voir l'infecte créature ? Alors celle-là, c'est une perle d'humour noir, et qui ne se finit même pas mal même si on se demande longtemps comment ça peut se terminer. Bravo à George R. R. Martin pour cette excellente pièce !
- Dans les Carnets de Bord, je relève en particulier :
- Cinquante pages de chroniques de lecture, que je n'ai fait que survoler - toujours ma mauvaise habitude. Je remarque toutefois quelques pages consacrées à 1Q84 de Haruki Murakami, qu'il faudra que je lise un de ces jours... et je prends note qu'à la dernière page de ces chroniques de lecture se trouve un résumé en forme de "on conseille" et "on déconseille". Voilà qui me sera utile pour compenser (un peu) mon inaptitude fondamentale à repérer les nouveautés.
- La parole de libraire est donnée aux tauliers de Critic à Rennes.
- Le dossier sur George R. R. Martin, de sa biographie à une bibliographie. L'éditorial situait au passage d'ores et déjà l'auteur comme celui d'une oeuvre plus riche que le pourtant gigantesque Trône de Fer.
- Enfin et pour conclure la rubrique scientifiction de Roland Lehoucq, lequel nous parle cette fois-ci de la gravité... ainsi que, du coup, d'antigravitation.
Une bonne livraison de Bifrost, une fois de plus, qui tourne cette fois-ci autour d'un auteur de plus en plus réputé pour une oeuvre colossale à laquelle ne sauraient cependant se résumer ses travaux.
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