Okhéania tome 5

J'ai déjà parlé ici d'Okhéania, cette série de fantasy post-ap' à destination du jeune public. Ce tome 5 est aussi le dernier de la série...
Résumé : 
A bord du Vagabond, les quatre jeunes protagonistes sont face à un sérieux problème. Les adultes ne les croient pas lorsqu'ils évoquent la possibilité d'une... clairière, un endroit où prendrait fin la mer végétale qui recouvre la planète entière. Et par ailleurs, il décident malgré tout de continuer leur route vers Ever Rest, l'une des rares îles émergées, celle à partir de laquelle l'Imperator exerce son pouvoir tyrannique. Or Hélénia, la fille du monarque, fait partie de la petite bande qui s'est réfugiée à bord du Vagabond : revenir à Ever Rest est pour elle la garantie de retomber aux mains de son père alors qu'elle veut rejoindre sa mère, qu'elle pense vivre dans la fameuse clairière. Les évènements se précipitent quand le Vagabond rencontre le vaisseau de l'Amiral Shark, toujours à la poursuite d'Hélénia... La princesse pourra-t-elle lui échapper ?
Dans Okhéania, la planète bleue est devenue verte suite à un cataclysme écologique plus ou moins planifié. Une végétation envahissante a englouti la quasi-totalité de la surface, formant une monstrueuse forêt dont les strates inférieures sont réputées, sur la canopée, receler des créatures terrifiantes. Tout en haut, sur les rares îles - en réalité, le sommet des plus hautes montagnes actuelles - subsiste un noyau de civilisation contrôlé par un pouvoir despotique. La rareté des ressources disponibles fait de la récup' un art de vivre et il suffit de voir les formes si particulières du Vagabond - magnifique engin en bois et aux pattes articulées - pour se rendre compte que le dessin et le scénario se sont nourris l'un l'autre lors du processus créatif initié par les deux auteurs.

Cet album a cependant ceci de décevant qu'il ne se concentre guère sur les personnages centraux des quatre précédents. De Jon et Jasper, les deux adolescents surfeurs des feuilles rencontrés dans le premier album, on ne voit plus grand-chose sinon un sabotage et une image finale en forme de clin d'oeil. Un cinquième album, ce n'est pas non plus le moment pour faire intervenir un personnage capital comme celui de la mère d'Hélénia qui, depuis le bord de son bô dirigeable, débarque telle une Galadriel version steampunk et surtout comme un beau deus-ex-machina pour la réconciliation finale à la soixantième page...

Mais ne boudons pas, Okhéania est une belle série jeune public, inoffensive et permettant même d'interroger le jeune lecteur sur des thèmes intéressants, tels que l'arbitraire en politique, la fragilité de nos civilisations et le respect de l'altérité. Concentrer une oeuvre pareille en cinq tomes était un défi pour des bédéastes contemporains, qui n'aiment rien tant que les cycles de pentalogies à enchaîner les uns après les autres y compris quand ils s'adressent au jeune public. Défi accompli : bravo !

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