The Plague
Lue la semaine dernière sur le conseil du Traqueur Stellaire (ne pas manquer, au passage, la chronique enthousiaste qu'il en fait), cette nouvelle a été publiée dans Nature. Ouais, la revue à très haut facteur d'impact où nos chercheurs se doivent de publier pour faire parler de leurs travaux : j'ignorais qu'elle accueillait une page de fiction, chose que bien entendu j'approuve...
Résumé :
Quelques décennies après une véritable apocalypse nanotechnologique, deux groupes d'êtres humains survivent sur Terre : ceux dont les ancêtres ont eu la possibilité de s'abriter sous dôme et d'échapper à la contamination, et... les autres. Peu nombreux, ils vivent désormais selon les règles d'une symbiose contrainte avec des nano-parasites. Sont-ils des malades à sauver ou bien... les premiers représentants d'une post-humanité ?
Partant du cauchemar nanotechnologique le plus classique (celui de la "gelée grise") l'auteur questionne en effet rien de moins que l'évolution de l'espèce humaine, contrainte et forcée par un environnement nouveau. Dans cette nouvelle aux accents presque herbertiens, les individus vivant sous dôme ne sont plus que les représentants d'une humanité périmée, dont les ultimes prétentions à l'hégémonie (sous le couvert d'ingérence humanitaire !) ne masquent pas la position désastreuse.
En face d'eux, les descendants des contaminés ne sont peut-être pas les plus à plaindre. Ils bénéficient de ce qui demeure de l'environnement à présent transformé, de la lumière du jour et, somme toute, de ce qui ressemble le plus à l'utopie, l'ironie du schéma voulant qu'ils sont aussi les descendants de ceux qui n'avaient pas les moyens de s'abriter sous dôme ! Leur survie, comme dans la nouvelle Semence, réside bel et bien dans une nouvelle forme d'alliance avec un environnement devenu impropre à la vie humaine ordinaire. Et sans doute font-ils mieux que survivre, malgré leur langage en apparence dégénéré.
Quoi qu'il en soit, il est clair qu'il s'agit d'une belle nouvelle, et je comprends sans problème l'enthousiasme manifesté par le Traqueur : merci pour nous l'avoir signalée, celle-là !
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