Le Magicien
Il y a quelques jours j'ai présenté le premier volet de cette série de fantasy. Le premier tome avait presque une apparence de one-shot : avec Le Magicien, Laurent Parcelier avait à franchir le cap de l'établissement de la série...
Résumé :
Guilio est arrivé au bout du chemin. Au-delà de la grande forêt, se trouve une plage, au bord d'une immense étendue d'eau que ni Guilio, ni le bûcheron Ozgur, ne savent identifier comme un océan. Toujours poussé par sa bougeotte, Guilio persuade son ami de construire un radeau et de s'embarquer, ignorants des dangers de l'océan... Leur voyage en mer s'interrompt sur une falaise percé de grottes où Guilio abandonne Ozgur dans un véritable paradis naturel. Pour lui, le chemin ne s'arrête pas là : il faut aller plus loin, encore, jusqu'à rencontrer un jeune homme de son âge, Odilus, qui prétend être magicien. Ce que Guilio ne sait pas, c'est que dans ce nouveau pays, d'autres magiciens - d'un rang supérieur à celui d'Odi - sont en quête d'une boule verte, la même que celle qu'il a découverte juste avant de partir sur le chemin... et qu'un mage noir nommé Kréorn veut à tout prix s'en emparer : la légende dit bien que quiconque rassemblera trois des boules vertes obtiendra un pouvoir immense - et Kréorn, le maître des illusions, en détient déjà deux. Qui sont les inquiétants hommes en noir qui battent la campagne ? L'ignorance de Guilio suffira-t-elle à le protéger du dessein de Kréorn ?
Les voyages de Guilio continuent donc à travers ce deuxième album qui embraye sans grincements avec le premier. Le rappel de la légende des sept boules vertes, qui servait d'introduction quelque peu mystérieuse au Voyageur imprudent, vient ici assurer la bonne transition entre les deux intrigues. La séparation d'avec Ozgur, qui présente ici la saveur du définitif, puis la rencontre avec Odi chez qui le jeune héros va s'installer, assure une bonne évolution du personnage de Guilio : Ozgur était un adulte, un homme expérimenté avec lequel Guilio avait formé une relation de respect hiérarchisé, tandis qu'avec Odi l'amitié semble aller de soi bien plus vite... et surtout, le rôle de leader de Guilio, dans leur binôme, se perçoit dès leur rencontre même s'il ne s'affirme que quelques pages plus tard. Bientôt, le duo se voit complété par l'arrivée du mage Arknos - le magicien éponyme - qui partage bien plus qu'une ressemblance physique avec le célèbre Gandalf de Tolkien. Le voyage de Guilio prend alors, au moins pour un temps, l'apparence d'une quête : celle qui permettra de mettre la boule verte hors de la convoitise de Kréorn.
Le trait de Parcelier, toujours aussi personnel, a bien vite acquis sa maturité. Si, pour le moment, les paysages restent ceux d'une nature sauvage, pour ainsi dire pas domestiquée, on s'échappe quelque peu du décor forestier qui caractérisait le premier album - mais toujours, aux détails inquiétants visibles ici ou là, on perçoit l'extrême maîtrise d'un dessin pensé comme partie intégrante d'un scénario. Les chats noirs pullulants, les ombres des serviteurs de Kréorn, sont présents là où les personnages ne les remarquent pas toujours - mais le lecteur, lui, les voit, et sait que quelque chose se trame.
Avec ce deuxième tome, l'auteur a sans conteste réussi sa transition d'un possible one-shot vers une série admirable. On se doute bien que la mise à l'écart de la boule verte au sommet de la "grande tour des mages" ne sera pas une solution définitive au problème posé par l'apparition de la troisième boule verte. Pour Guilio, l'histoire ne fait que commencer...
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