Alix Senator tome 2 : Le dernier Pharaon
L'année dernière j'avais eu l'occasion ici de parler du premier tome de la série de BD scénarisée par Valérie Mangin et intitulée Alix Senator. Le personnage d'Alix, maintenant âgé de plus de cinquante ans et devenu sénateur, est l'un des proches de l'Empereur Octave-Auguste et, de ce fait, l'un de ses derniers recours lorsque des complots menacent la stabilité de l'Empire...
Résumé :
La conspiration des rapaces a perdu le premier acte. Impuissante à éliminer Auguste, elle menace pourtant de frapper une deuxième fois, d'un coup plus sévère encore. On murmure qu'en Egypte, le divin César aurait refait surface et rassemblerait une armée pour détrôner Auguste : c'est donc là que l'Empereur, inquiet pour son pouvoir, envoie le fidèle Alix pour mener enquête et capturer le traître Rufus. Mais l'Egypte, la terre de naissance de l'un des deux fils d'Alix, n'est toujours pas apaisée, la bataille d'Actium et la mort de Cléopâtre encore trop proches... Qui est le soi-disant César qui se terre dans l'écrin d'une culture plusieurs fois millénaire ? Pourquoi le dit-on le dernier Pharaon ? Et Khephren, le fils d'Enak adopté par Alix, découvrira-t-il le secret du destin de son père ?
J'attendais la suite de ce projet avec pas mal d'intérêt : il n'est pas fréquent de voir un héros de BD francobelge vieillir, leur caractéristique principale étant par définition qu'ils ne vieillissent pas, tel un Spirou qui, depuis 1938, est resté inusable tout en passant de l'ère du télégraphe à celle de l'e-mail. Ici, Alix - monument s'il en est de cette même BD francobelge - est devenu vieux et même père de famille, un développement pas trop attendu en raison de sa relation, d'une nature pas trop peu évidente, avec son vieil ami le fidèle Enak. Un Alix devenu vieux, mais pas moins vif ni même intrépide, si l'on en croit sa propension toujours vérifiée à se mettre en danger lui-même. Un Alix devenu vieux, et peut-être aussi un peu cynique, à moins que ce ne soit de la fatigue morale, puisqu'il n'a pas révélé à Khephren les réelles conditions de la disparition d'Enak.
Les amateurs de la série originale ne seront guère surpris, au passage, de voir Enak faire son retour, dans la plus grande tradition des morts toujours plus définitives et à chaque fois démenties d'Arbacès, l'ennemi récurrent des deux compères. Un déguisement assez bien trouvé pour tromper le lecteur même attentif (presque) jusqu'au bout. Quelques indices, pourtant, éparpillés ici ou là, qui laissent présager cette issue et qui préparent à cette expression de surprise sur le visage d'Alix, expression de surprise si bien réussie et si intéressante que l'on en vient à oublier cet éboulement final quelque peu suranné, en mode Indiana Jones - à moins que ce ne soit en mode Les Mystérieuses Cités d'Or. Car oui, Alix a déjà eu affaire à des cataclysmes, c'est vrai, mais je n'ai pas le souvenir qu'il ait eu l'occasion d'être piégé dans un tel ravage.
L'image finale, promettant un troisième (et dernier, semble-t-il) tome bien climactique termine de convaincre : Le dernier Pharaon est tout à fait digne de figurer dans la liste des bons albums de la série des Aventures d'Alix. On s'attend, bien sûr, à ce que le quatuor tout juste formé retourne à Rome pour contrecarrer le nouveau complot de la conjuration des rapaces. On espère bien que cet album soit l'occasion, pour les auteurs de cette séquelle, de nous donner à voir le destin d'autres personnages de la série originale. Et l'on s'attend, bien sûr, à ce que quelques surprises - dont certaines, peut-être, moins qu'agréables - viennent pimenter la conclusion de ce projet...
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