Thorgal tome 34
Après deux ans de silence, la série Thorgal se manifeste à nouveau sur les écrans radars à travers cette nouvelle parution. Suite à l'extension du "Thorgalverse" avec les séries dérivées Les Mondes de Thorgal - que je lis en librairie sans les chroniquer - il était légitime de se demander comment la série principale allait passer à l'âge de la maturité - voire de la vieillesse...
Résumé :
Thorgal, à la recherche du bâtard qu'il a eu avec l'aventurière Kriss de Valnor, a progressé vers Bag-Dadh, la capitale d'un vaste empire et l'ancien siège de la confrérie des magiciens rouges qu'il pourchasse. Les périls des terres gelées à peine derrière lui, voilà que s'annoncent ceux d'une ville d'intrigues et de poisons, où le calife est sous la coupe de wâzir et de sa première concubine, devenue épouse après la mort en couche plus ou moins accidentelle de la précédente... Les magiciens rouges, bannis de Bag-Dadh suite au décès de la première épouse du calife, veulent réincarner leur grand-maître en utilisant le corps d'un de ses descendants : Kriss de Valnor en était une... tout comme donc le fils qu'elle a eu avec Thorgal ! Celui-ci, qui a des raisons de se méfier des promesses de destin exceptionnel, veut avant tout reprendre son fils aux magiciens rouges - mais pourra-t-il le faire malgré leurs pouvoirs terrifiants ?
L'album précédent m'avait semblé très amoindri par l'insuffisance de son scénario. Cette fois-ci, en se ménageant la possibilité de raconter une histoire "dans l'histoire", à la façon des Mille et une Nuits, les auteurs parviennent à augmenter un peu le tonus des passages intercalaires où Thorgal progresse vers Bag-Dadh, et où quelques péripéties - parfois téléphonées, voire même attendues - viennent pimenter un album à la saveur, tout de même, très contemplative. Les rapports de pouvoir entre le calife, son wâzir, son épouse et les magiciens rouges bannis apparaissent bien peu lisibles et surtout bien embrouillés, leur interdisant de servir de ressort passionnant pour cet album et ceux qui suivront.
Au lieu de s'intéresser à l'intrigue - laquelle n'a en fait rien d'original, Thorgal ayant déjà passé au moins plusieurs années de sa vie à courir après l'un ou l'autre de ses gosses enlevé pour la bonne cause du scénario par des salauds déterminés à s'en servir pour quelque raison politique et/ou ésotérique - on en vient donc à s'intéresser au dessin, lequel semble changer par rapport aux albums précédents. Je garde l'impression d'un Thorgal vieilli puis rajeuni, ses cheveux ayant à nouveau foncé (je me trompe ?). Bizarrerie supplémentaire dans une série qui, devenue un "Univers", promet d'éclater une intrigue entre plusieurs albums parallèles. Avec la réapparition de Kriss et de Jolan, qui doivent se marier (!!!!) dans un album de l'une des séries parallèles paru quelques semaines plus tôt, on s'attend à ce que Thorgal, qui se trouve en bien mauvaise posture au terme de celui-ci, ne reste pas longtemps sans soutien "magique". J'attends avec impatience la prochaine réunion de famille, quand Thorgal et Aaricia découvriront que Kriss est devenue leur bru alors qu'elle est en même temps la mère de leur fils (biologique pour l'un, adoptif pour l'autre). Voilà qui promet pas mal de vaisselle cassée voire même de flèches tirées dans le toit de la chaumière.
Thorgal est-elle en train de tourner mal ? Ben j'en ai peur. Les amateurs pourront s'en tenir au cycle bouclé par le tome 32 lequel, malgré ses défauts, parvenait encore à éveiller les mêmes sensations que les anciens volets de la série. Mais pour les amateurs de fantasy historique en plein haut Moyen-Âge et à cheval sur trois continents, je crois qu'il faudra que vous passiez votre chemin...
Commentaires
Visiblement tu me confirmes dans cet impression, il y a du bien dans les tomes précédents ?
Ta question et compliquée. Il y a plusieurs albums très dispensables et d'autres plutôt intéressants. Par contre, c'est clair que la moyenne a baissé depuis. Là, on tient un nouveau cycle assez décevant, et depuis deux ou trois albums : c'est très dommage...
Mais qu'est-ce qu'un "vrai fan" ?