Terminal Mind
Là, c'est une chronique en retard de deux ou trois semaines que je me décide à livrer...
Résumé :
Après la Guerre des Hémisphères, les Etats-Unis vaincus par la puissance chinoise se désagrègent peu à peu en Cité-Etats dont chacune cherche à limiter autant que possible l'ingérence fédérale. A Philadelphie, bien mal protégée des crues de la Delaware River par un barrage maintes fois rapiécé, les Combes abritent le petit peuple alors que la Bordure est le dominion des puissants. Alors que les premiers triment au quotidien pour leur propre survie, les seconds bénéficient des meilleurs nanos et se permettent toutes les extravagances. Mark McGovern, jeune homme quelque peu falot bien qu'héritier de l'une des familles les plus puissantes de la Bordure, entretient une amitié un peu contrariée avec Darin, un ancien camarade de classe venu des Combes et de plus en plus sensible aux idéaux d'une révolution à venir. Les deux s'entendent pour hacker le réseau mondial qui, grâce aux nanos, s'insère toujours plus profond dans les objets du quotidien mais aussi dans les pensées des gens... Ce qu'ils ne savent pas, c'est que leur dernière farce en date va libérer un "cutter" d'une puissance inouïe : la simulation informatique d'un esprit humain, capable de se jouer de tous les pare-feus et autres antivirus, au service exclusif d'un homme fou de pouvoir et de domination. Philadelphie pourra-t-elle être sauvée ?
Ces derniers temps, j'ai la nette impression que les livres que je lis commencent à peu près bien pour finir d'une façon lamentable - à la notable exception de La Maison des Derviches, bien sûr. Celui-ci, hélas, reprend ce triste constat : il démarre d'une façon originale et intrigante avant, très vite, de perdre son intérêt, dilué d'abord dans une série de schémas si peu originaux qu'ils ne sont guère plus que des poncifs. Esthétique cradingue et décadente vue et revue jusqu'à l'overdose. Triangle amoureux et guimauveries donnant envie de se cautériser le système limbique au fer à souder ou d'entrer dans les ordres. Révolutionnaires en papier-mâché ou bien fanatiques puisqu'il est bien connu qu'il n'y a pas de juste milieu entre les deux. Bricolages pseudo-médicaux dégoulinants d'hémoglobine foetale (ça fait pleurer dans les chaumières). Ajoutons, pour parfaire le tableau, une écriture fort décevante - à moins que ce ne soit la traduction : l'ayant lu en VF, je n'affirme ni l'un, ni l'autre.
J'ai eu l'occasion, il y a quelques temps, de dire par ailleurs tout le mal que je pense de la déferlante post-ap' de ces dernières années. Le fait que des romans tels que ce Terminal Mind, que sa profonde absence de saveur et de nouveauté, puissent être primés (Philip K. Dick Award 2008, je suppose que c'est pas de la fiente de Columbia livia), me confirme que ce n'est pas avec ce genre de livraison que l'on risque d'amener à la SF un public nouveau... Enfin on peut aussi espérer que la sortie de ce type de production témoigne de l'épuisement du genre, et incitera les auteurs à passer à autre chose. Et vite.
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