Le Scrameustache tome 42
Les parutions, dans cette vieille série (puisque le Scram' a un peu plus de quarante ans ces derniers temps !), se poursuivent à un rythme en général assez soutenu (environ un album tous les dix-huit mois). Sauf que cette fois-ci, les amateurs (petits ou grands) ont dû attendre un peu moins de trois ans depuis le tome 41. Petite surprise : la couverture de celui-ci n'est signée que du seul Gos, le "père" du Scrameustache, bien que la signature de son vrai fils Walt (qui l'assiste dans son boulot d'auteur depuis le début des années 1980) figure au bas de certaines planches. Les connaisseurs s'attendront par conséquent à une intrigue où les Galaxiens ne joueront pas de rôle prépondérant...
Résumé :
A nouveau en vacances, Khéna part à bord de la soucoupe du Scram' pour un petit séjour sur Aktarka histoire de rendre visite à sa famille. A peine arrivé chez ses parents, il découvre l'absence de ses frère et soeur Thibaut et Bérengère, en plein stage archéologique sur l'île d'Imenoca, très éloignée du Continent des deux Lunes... et décide alors de passer leur dire bonjour. Sur place, le trio assisté par le Scrameustache n'est pas long à découvrir un curieux texte mural, une statue très étrange... et surtout le squelette d'un géant manchot ! Ce qu'ils ne savent pas, c'est que dans le même temps le bras mécanique du géant d'Imenoca vient de refaire surface à des années-lumière de distance et que son vaisseau continue à errer dans l'espace... Dans quelle mesure le géant Shor est-il à l'origine de la civilisation sur Aktarka ?
Comme je l'ai dit en introduction de cette chronique, l'absence (relative) de Walt laissait à supposer une (relative) absence des Galaxiens de cet album. Pour moi qui ne suis guère fan de ces petits extraterrestres verts partageant plus d'un point commun avec les Schtroumpfs, le fait qu'ils ne pointent pas le bout de leur antenne dans cette histoire fut une très agréable surprise. J'ai déjà eu l'occasion de dire ce que je pensais de leur présence envahissante et je n'y reviendrai donc pas. Cet album est, en réalité, l'occasion pour Gos de creuser la personnalité du frère et de la soeur de Khéna, pour ainsi dire absents de la série depuis le tome 16 vieux de plus de vingt-cinq ans, tout de même. Bérengère est toujours aussi... perceptive, et elle s'affirme très vite comme l'un des personnages majeurs de cet album. Thibaut, lui, se révèle plus effacé, ainsi que peut-être moins tête brûlée que jadis. Plus blond, aussi (je le sais : j'ai relu les anciens albums) et à présent aussi grand que Khéna : on en déduira qu'il est bien difficile de maintenir une cohérence parfaite entre tous les albums d'une série devenue aussi tentaculaire !
L'argument de cet album évoque, ainsi que le font plusieurs des précédents, la fameuse "théorie des anciens cosmonautes". Intéressante hypothèse de fiction, celle-ci est ici mise en abyme par Gos car, dans cet album, le géant Shor est bel et bien venu offrir la civilisation aux gens du Continent des deux Lunes, eux-mêmes des extraterrestres censés avoir été présents sur Terre dans un passé reculé (ainsi, les géoglyphes de Nazca leur sont-ils attribués dans le premier tome de la série !). On ne doute pas que cette histoire n'est en fait que le premier volet d'une aventure plus grande et l'on espère en savoir plus, du coup, sur le passé du Continent des deux Lunes ainsi que, qui sait, sur ses éventuels liens avec l'Atlantide que le Scram' et son pote Khéna ont visitée dans le passé.
Parlons-en, du Scrameustache : bien que présent et actif dans cette histoire, je le trouve plus distant, comme s'il n'était presque rien d'autre que le faire-valoir de Khéna qui occupe, et pour la première fois depuis longtemps, un rôle beaucoup plus central. En renouvelant d'une façon subtile ses thèmes de prédilection et sa narration, Gos parvient à proposer un excellent nouvel album de sa série emblématique. Bravo ! Et j'espère bien que le prochain continuera sur cette lancée... sans que nous ayons aussi longtemps à patienter pour le lire.
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