X-Men : Days of the Future Past
Même si je n'ai pour ainsi dire jamais lu les comics de la série X-Men, je suis de loin l'actualité cinématographique autour de cet univers où des factions de mutants retranscrivent - à ce qu'il paraît - la dualité entre Martin Luther King et Malcom X. J'avais apprécié l'assez bien réussi X-Men : Le Commencement, il y a trois ans ; il me semble qu'il y a eu depuis un nouvel élément dans la franchise, plus centré sur le personnage charismatique de Wolverine, mais j'avoue l'avoir manqué. Celui-ci, en revanche,m'a beaucoup plus attiré si bien que je suis allé le voir il y a une dizaine de jours...
Résumé :
Dans un futur proche et obscur, les mutants sont en train de perdre la guerre contre les Sentinelles : des robots de combat dotés d'une intelligence artificielle, capables de s'adapter à leurs adversaires, produits des travaux de Bolivar Trask, un scientifique détestant les mutants, jadis tué par Mystique. Le professeur Xavier a été contraint à former une alliance avec son vieil ennemi, Magnéto : les derniers mutants peuvent tenter d'envoyer l'un des leurs dans le passé afin d'empêcher Mystique de commettre son crime, qui a poussé les gouvernements du monde à mettre aux points les Sentinelles. Seul Wolverine peut faire le dangereux voyage : voilà que sa conscience, renvoyée en 1973, doit composer avec un corps dont le squelette (et les griffes) ne sont pas encore doublées de métal. Pour accomplir son destin et empêcher l'invention des Sentinelles, il devra convaincre les mutants à une époque où les blessures du passé interdisent toute conciliation entre leurs chefs...
Le titre de ce film est, somme toute, assez bien trouvé : de ce futur uchronique, on ne verra presque rien sinon quelques paysages post-apocalyptiques très convenus en notre époque où cette esthétique est devenue un peu trop mainstream. On se réjouira d'autant plus, par conséquent, de voir cette représentation tout à fait effacée dans la scène finale : le post-ap', c'est marrant un moment, mais ça n'a jamais beaucoup plus de goût qu'un chewing-gum un peu trop longtemps mâché.
La quête de Wolverine, véritable héros de ce film, est divisée en trois unités dont les liens semblent, à la réflexion, assez distendus. La libération de Magneto (et le recrutement temporaire d'un mutant capable de se déplacer bien plus vite que la normale, à moins qu'il ne soit en fait capable de ralentir le temps autour de lui), l'intervention à Paris pour empêcher l'assassinat de Tyrion Lannister Bolivar Trask, puis enfin le combat final à Washington pour sauver un Nixon (!) aussi vrai que nature et en fait mettre en place l'ensemble de la chronologie future de cet univers : si l'ensemble reste assez cohérent, cette bataille permanente contre le temps qui vient à manquer - dans le futur comme dans le passé où se trouve la conscience de Wolverine - on se dit que, peut-être, le rythme est un peu trop intense pour un seul film. C'est en fin de compte la grande difficulté pour les blockbusters : parvenir à trouver le juste milieu entre les nécessaires moments de bravoure et les passages plus contemplatifs requis par l'avancée de l'intrigue. Celui-ci ne fait pas exception à l'affaire : en ne se donnant pas le temps, il finit par laisser une impression brouillonne assez regrettable. Cela va plus loin : certains personnages (et donc acteurs) semblent trop peu utilisés, comme Bishop (joué par Omar Sy) dont il m'avait semblé comprendre qu'il aurait un rôle plus important (et je pense n'avoir pas été le seul à être déçu, dans la salle). Les scénaristes auraient-ils eu, eux aussi, à se battre contre le temps ?
L'ensemble de ce spectacle reste divertissant et même appréciable. On en sort cependant pas aussi convaincu que du précédent, et ça, c'est bien dommage...
Ne manquez pas le truculent spoil d'Odieux Connard, bien entendu.
Commentaires
>vegapunk
En termes d'appréciation, je pense qu'il faut méditer l'observation de OC dans son spoil : certains personnages ne sont pas utilisés à leur juste valeur. C'est là-dessus que se base mon impression de déséquilibre, et ma perception du caractère artificiel des transitions entre les différentes unités fictionnelles.