Übel Blatt tome 15

Après avoir lu et chroniqué il y a quelques jours le premier tome de Zelphy, une série space-op' d'Etorouji Shiono, je me suis dit qu'il était temps de ne plus remettre à plus tard la chronique du dernier tome en date d'Übel Blatt écrite par le même auteur...
Résumé : 
Terminés les rêves de domination et de succession impériale : Lebellond est mort, découpé en rondelles par les "ailes noires" de Köinzell. Il ne reste plus au demi-elfe qu'à éliminer les deux derniers des "sept Héros" pour parachever sa vengeance... Pourtant, le pire pourrait bien être devant lui : Glenn, qu'il pensait avoir déjà tué, a fait son retour dans un corps plus jeune et gratifie maintenant ses sbires de monstrueux atouts puant la magie noire. Voilà que son influence corrompt jusqu'aux princes électeurs de l'Empire... Mais l'Empire existe-t-il encore quand le fils de son souverain lui-même se proclame Roi et poursuit sa véritable guerre civile contre les débris de l'armée de Lebellond ? Pour vaincre le "Roi Glenn", Köinzell va devoir trouver de nouveaux alliés... à moins qu'il ne fasse appel aux anciens ?
Je ne reviendrai pas sur les raisons qui m'ont fait - me font toujours - apprécier Übel Blatt. Ceux qui ont pris le temps de lire un peu plus d'un ou deux articles sur mon blog savent l'intérêt que je porte à l'Histoire et aux histoires : Übel Blatt, avec son riche contexte et ses personnages aux caractères bien trempés, a su satisfaire ces goûts pas si évidents. Pour le reste, à savoir les scènes de baston, elles sont toujours aussi invraisemblables et plus popcorn que jamais. En toute logique, ce seizième tome (le premier étant numéroté zéro, je n'ai jamais compris pourquoi) se lit en vingt minutes chrono et appelle à la lecture du prochain.

Seize tomes donc et pas loin de cinq ans après l'avoir démarrée, j'ai néanmoins le sentiment que la série tend vers une forme de maturité - pour ne pas dire, peut-être, qu'elle présente certains signes de sénescence. Köinzell, à nouveau seul depuis quelques temps, semble de plus en plus détaché de son humanité perdue. Le maître de l'épée, fou de son désir éperdu de vengeance, piégé dans le corps fragile d'un garçon semi-elfe de douze ans, avait pu par le passé se montrer attachant - mais à ne plus le voir qu'en tant qu'exécuteur de ses propres hautes oeuvres, et en perdant de vue pour le moment la rivalité avec son alter ego, le bien plus humain Ikfes, l'auteur me semble oublier une dimension de sa propre oeuvre. Bien que popcorn, ce seizième volet de la tragédie ne satisfait donc pas tout à fait les attentes du lecteur assidu : un épisode plus contemplatif, peut-être, serait le bienvenu à ce stade. Avant le dénouement qui s'annonce.

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