La Complainte des Landes perdues tome 4 : Sill Valt
On a déjà parlé ici de La Complainte des Landes perdues, ce grand univers de BD fantasy dont les premiers développements ont déjà vingt ans, et n'ont jamais été chroniqués sur ce blog, au moins pour le moment. Le présent volume termine un cycle, celui des Chevaliers du Pardon, plus sombre et adulte que le premier (intitulé Sioban). Occasion donc de revenir une fois de plus dans les paysages vivants mais déserts et hostiles de l'Eruin Dulea...
Concentrons-nous plutôt sur le long séjour de Sill Valt au château de la Dame à l'Hermine, puisque c'est là le plat de résistance de cet album. Force est de constater qu'il dégage une certaine beauté sauvage - pour camionneurs si l'on en croit l'émouvante préface de Jean Dufaux, en hommage à Philippe Delaby hélas décédé après le dessin de la page 33 - ainsi qu'une véritable puissance évocatrice. Bien entendu, la tanière de l'enfance du Guinea Lord est - ainsi que l'on pouvait s'y attendre - un nid de maléfices dont les plus évidents ne sont peut-être pas les plus dangereux. Outre la révélation quelque peu attendue concernant l'identité réelle du Guinea Lord, on y trouvera donc une créature femelle d'une mordante sensualité, une jeune femme estropiée dont la haine pèse plus lourd que le corps difforme, le retour - espéré, en ce qui me concerne - du Cryptos et surtout un très étrange personnage, véritable Gollum en tenue de gourou sadomasochiste - que même Trinity elle porte pas autant de sacs poubelle en cuir et à boucles chromées au centimètre carré. Il faudra donc bien du courage à Sill Valt pour mener sa mission à bien - mais n'est-il pas un Chevalier du Pardon ?
Avec la disparition des Moriganes, c'est une ère nouvelle qui connaît son début pour l'Eruin Dulea, celle où la magie et les créatures fantastiques vont commencer à tirer leur révérence. Pour les auteurs, c'est aussi une belle aventure qui prend fin - à plus d'un titre, avec la disparition déjà évoquée plus haut du dessinateur, remplacé aux pinceaux par Jérémy, dont la prestation est plus qu'honorable. On attendra donc de voir ce que donne le prochain cycle annoncé, celui des Sorcières - en espérant n'avoir pas à patienter quinze ans pour le découvrir, celui-là.
Résumé :
Le Guinea Lord a échoué à trancher la tête de la Fée Sanctus et Saavarda, la reine des Moriganes, ordonne sa mise à mort. Le chevalier infernal refuse néanmoins de rendre son armure et, blessé, parvient à s'échapper en direction du seul endroit au monde où il peut espérer se rétablir, le château de sa mère, que l'on appelle la Dame à l'Hermine. C'est aussi la destination que Sill Valt a choisie : résolu à vaincre le Guinea Lord, il faudra qu'il perce le secret de sa naissance... Pour Seamus, toujours en charge du nourrisson où la Fée Sanctus a trouvé son refuge, l'heure est au retour sur les îles des Chevaliers du Pardon. Saura-t-il soustraire sa protégée si fragile aux sicaires des Moriganes ? Et Sill Valt, est-il prêt à la confrontation qui l'attend, lui dont un démon a promis de ne pas oublier le nom ?Le précédent volet de cette histoire se concentrait plus volontiers sur la quête de Seamus : le présent assume donc son rôle, celui de révéler le destin de son mentor Sill Valt. Bien sûr, Seamus n'est pas absent de l'intrigue, mais on sent bien qu'il n'est ici que pour faire le lien avec le cycle Sioban plus ancien et pourtant postérieur dans le temps fictionnel de la Complainte. Du reste, les dernières pages de cet album expédient la connexion entre les deux cycles - celui des origines et la présente préquelle - en fort peu de cases, d'une façon qui apparaît très peu satisfaisante si j'en crois mes souvenirs. On les tiendra donc, ainsi qu'il se doit, comme responsables de cette fâcheuse impression.
Concentrons-nous plutôt sur le long séjour de Sill Valt au château de la Dame à l'Hermine, puisque c'est là le plat de résistance de cet album. Force est de constater qu'il dégage une certaine beauté sauvage - pour camionneurs si l'on en croit l'émouvante préface de Jean Dufaux, en hommage à Philippe Delaby hélas décédé après le dessin de la page 33 - ainsi qu'une véritable puissance évocatrice. Bien entendu, la tanière de l'enfance du Guinea Lord est - ainsi que l'on pouvait s'y attendre - un nid de maléfices dont les plus évidents ne sont peut-être pas les plus dangereux. Outre la révélation quelque peu attendue concernant l'identité réelle du Guinea Lord, on y trouvera donc une créature femelle d'une mordante sensualité, une jeune femme estropiée dont la haine pèse plus lourd que le corps difforme, le retour - espéré, en ce qui me concerne - du Cryptos et surtout un très étrange personnage, véritable Gollum en tenue de gourou sadomasochiste - que même Trinity elle porte pas autant de sacs poubelle en cuir et à boucles chromées au centimètre carré. Il faudra donc bien du courage à Sill Valt pour mener sa mission à bien - mais n'est-il pas un Chevalier du Pardon ?
Avec la disparition des Moriganes, c'est une ère nouvelle qui connaît son début pour l'Eruin Dulea, celle où la magie et les créatures fantastiques vont commencer à tirer leur révérence. Pour les auteurs, c'est aussi une belle aventure qui prend fin - à plus d'un titre, avec la disparition déjà évoquée plus haut du dessinateur, remplacé aux pinceaux par Jérémy, dont la prestation est plus qu'honorable. On attendra donc de voir ce que donne le prochain cycle annoncé, celui des Sorcières - en espérant n'avoir pas à patienter quinze ans pour le découvrir, celui-là.
Commentaires