Letter Bee tome 16
Les publications de la série Letter Bee s'espacent et deviennent rares. La parution du dernier volet en date remonte au mois d'Octobre mais je n'ai jamais pris le temps de le chroniquer depuis sa sortie, l'ayant lu puis ayant tardé à en rendre compte... et ayant surtout fait de même pour le précédent ! Commençons donc ce rattrapage par le tome 16...
Résumé :
Zazie, le Bee vengeur dont les "balles-coeur" sont des fragments de sa méchanceté, a retrouvé la trace de Laphroaig, l'insectarmure-scorpion qui a dévoré le "coeur" de ses parents. Une piste le mène, dans sa croisade, jusqu'à l'auberge "Les Hauts de Hurlevent", qui se trouve au plus près du chemin des arbres pétrifiés, là où le Laphroaig aurait été repéré. Il a la surprise d'y découvrir une très jeune tenancière du nom d'Emil Brontë, qui bien qu'aveugle se révèle aussi chaleureuse que bonne cuisinière... Une descente à la ville la plus proche, au beau milieu de ses investigations, lui donne à penser qu'Emil pourrait bien dissimuler quelque chose. Mais qui, dans l'Amberground, serait capable de former une alliance avec un insectarmure ? Et à quelles fins, surtout ?
Le prénom à sonorité féminine (en français à tout le moins) de Zazie m'a trompé un certain temps : il s'agit en réalité d'un garçon à l'histoire troublée, tout autant et peut-être même plus que celle de Lag. Plus âgé que le jeune Lag, mais pas beaucoup plus grand, et avec un visage dont les traits semblent presque félins, il est longtemps apparu comme un roc insensible et surtout invincible. Apparu plus vulnérable pendant le combat contre le Cabernet (on se souvient de lui évanoui tandis qu'un autre personnage le portait par le fond du pantalon), ce tome-ci le montre plus présent, plus attachant, et en fait plus humain. Je le percevais depuis longtemps comme un personnage majeur de cette histoire, un allié proche - et même un ami - de Lag sans pour autant que ce statut semble légitimé. Avec ce seizième tome, Zazie s'insère avec brio dans le clan des proches de Lag. Et il n'est en rien dommage, bien au contraire, que ce changement se fasse en passant par un moment de fragilité.
Si Zazie est au centre de cet épisode, Lag n'en est pourtant pas absent : il se contente plutôt, avec gentillesse, de laisser la vedette - non sans déverser quelques kilolitres de larmes car on parle de Lag, bien sûr. Et il vient de toute façon quand le besoin s'en fait sentir pour sauver la journée une fois le Laphroaig pulvérisé. Car au fond, la vengeance de Zazie - toute naturelle et compréhensible qu'elle soit - n'est que secondaire face à la quête qui occupe Lag, et de laquelle dépend le sort de l'Amberground. Ainsi qu'il se doit, l'un des indices qu'il recherche va donc se dévoiler au terme du combat qu'il livre aux côtés de Zazie. On dirait donc bien que l'intrigue s'accélère - et l'on se demande comment et pourquoi ce monde a-t-il pris cette forme si étrange et anti-naturelle... Letter Bee conserve donc tout son intérêt sur la durée : c'est le propre des valeurs sûres.
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