Les Enfers virtuels tome 2
Il y a bien longtemps - trois ans ! - je publiais ma chronique de lecture de la première partie de ce roman. Accaparé par d'autres questions, j'ai négligé de m'intéresser à la deuxième... puis j'ai négligé d'en faire la chronique. C'est à présent chose faite, ou sur le point de l'être.
Au-delà de cette bonne idée, qui était dévoilée dans la première partie, le roman tout entier s'enlise peu à peu dans de peu convaincants mouvements qui opposent, dans l'ombre, les alliés des pro- et des anti-Enfers virtuels. Comme on est chez Banks, bien sûr, le jeu des uns et des autres est toujours ambigu - au point que l'on s'y perde. Le leitmotiv de la vengeance recherchée par Ledjedje finit presque par devenir secondaire, alors que se multiplient les points de vue au risque de les rendre inintelligibles. L'univers de la Culture est humaniste mais ne recule pas devant la cruauté, le cas échéant : il est ici apparent que Banks ne recule pas non plus devant le risque de perdre son lecteur.
En fin de compte, Les Enfers virtuels ne laissent aucun souvenir marquant : quelques idées intéressantes, d'une pâle lueur au milieu d'une pénombre décevante. Ah, si : on se souviendra que l'on s'est ennuyé en le lisant... et c'est bien dommage !
Résumé :
La guerre contre les Enfers virtuels est en train de passer au réel : entre les civilisations qui utilisent ces simulations numériques pour punir leurs défunts de leur immoralité au cours de leur vie et celles qui les voient comme des abominations, la tension va se résoudre sous forme d'un conflit galactique majeur. Veppers, qui loue le substrat physique des Enfers virtuels, en tire une véritable manne financière et souhaite pouvoir continuer à en tirer profit, malgré la guerre qui pourrait bien s'abattre sur son propre domaine. Ce qu'il ne sait pas, c'est que la Culture est sur le point de prendre position en sa défaveur... à moins que ce ne soit déjà fait : l'un de ses vaisseaux intelligents n'a-t-il pas accordé asile à Ledjedje qu'il a tuée une fois et qui, ressuscitée, a juré vengeance contre lui ? Mais si les Enfers virtuels sont annihilés, que deviendront les âmes qui ont eu à y souffrir pour une éternité ?Bon... il me faut reconnaître, en tout premier lieu, n'avoir été guère convaincu par cette seconde partie d'un roman par ailleurs dense et bien pensé. L'argument initial ne manquait pas de sel : concevoir des Enfers numériques destinés à garantir une punition post-mortem aux pécheurs de tout poil... et en mettre au jour toute la perversité. Ainsi, les démons qui habitent ces Enfers virtuels ne sont rien d'autres que des âmes de criminels psychopathes et sadiques : pour eux, les Enfers n'ont rien d'infernal, bien au contraire, puisqu'ils leur permettent bel et bien de satisfaire leurs hideux désirs.
Au-delà de cette bonne idée, qui était dévoilée dans la première partie, le roman tout entier s'enlise peu à peu dans de peu convaincants mouvements qui opposent, dans l'ombre, les alliés des pro- et des anti-Enfers virtuels. Comme on est chez Banks, bien sûr, le jeu des uns et des autres est toujours ambigu - au point que l'on s'y perde. Le leitmotiv de la vengeance recherchée par Ledjedje finit presque par devenir secondaire, alors que se multiplient les points de vue au risque de les rendre inintelligibles. L'univers de la Culture est humaniste mais ne recule pas devant la cruauté, le cas échéant : il est ici apparent que Banks ne recule pas non plus devant le risque de perdre son lecteur.
En fin de compte, Les Enfers virtuels ne laissent aucun souvenir marquant : quelques idées intéressantes, d'une pâle lueur au milieu d'une pénombre décevante. Ah, si : on se souviendra que l'on s'est ennuyé en le lisant... et c'est bien dommage !
Commentaires
Quand un roman est découpé en plusieurs volumes, j'ai pour habitude de le lire comme s'il n'en faisait qu'un, histoire de lui donner la même chose qu'aux autres. Après, y a des bouquins qui supportent bien mieux la mise en pause à mi-chemin que d'autres.