Letter Bee tome 18
Avec la parution ces jours-ci du dix-huitième tome du manga Letter Bee, je constate avec plaisir que je n'ai plus de retard dans mes chroniques de cette série.
Résumé :
Lag et ses amis découvrent, stupéfaits, la vérité sur le soleil artificiel de l'Amberground : il ne s'agit de rien d'autre que d'un énorme fragment d'ambre spirituel à l'intérieur duquel dort Spirytus, un insectarmure géant, plus grand même que l'épouvantable Cabernet. Il y a pire encore : ce n'est qu'en l'alimentant de "coeur" en permanence qu'il délivre sa lumière et reste endormi... mais s'il vient à s'éveiller puis à s'échapper de sa prison d'ambre, Spirytus viendra dévorer le "coeur" de l'Amberground tout entier. Tout indique bel et bien que cet événement apocalyptique est proche, très proche : voilà que la lumière du soleil artificiel se met de nouveau à faiblir et à clignoter, indiquant l'affaiblissement de l'Impératrice qui canalise le "coeur" destiné à nourrir Spirytus. Pour Lag, le dilemme est terrifiant : sauver le monde signifierait la mort de l'Impératrice, laquelle n'est autre que sa mère qu'il recherche depuis si longtemps... Existe-t-il un autre moyen ? Le passé si mystérieux de l'Amberground contient-il quelques clés qui permettront à Lag de vaincre Spirytus ?
Après le très tonique cycle du Cabernet, l'urgence pour Lag était de comprendre un peu mieux son propre univers. Les épisodes précédents faisaient la part belle à cette quête de souvenirs très anciens, portés par des enfants nés lors du "jour de l'extinction" tout comme le jeune Bee, des souvenirs où l'Amberground n'est plus illuminé par le soleil artificiel mais bel et bien par une lumière naturelle. C'est sous un rocher en forme de coquille d'Ammonite qu'il va faire quelques découvertes fort intéressantes, par lesquelles on comprend (certains diront peut-être "enfin") ce qui se passe dans cet étrange pays.
Lag semble peu présent dans cet épisode, mais sa présence l'occupe d'un bout à l'autre. Avec le retour de Chiko Neige, qui semble vouloir (pouvoir ?) prétendre au poste de Head Bee - et donc à la possibilité d'ouvrir le feu sur Spirytus - on pourrait croire que se présente enfin l'antagoniste qui manquait à Letter Bee. Pourtant, Lag - dont la transformation physique au terme de cet album semble apparente : le voici enfin grandi - se trouve maintenant à un tout autre niveau. Son antagoniste, en fin de compte, ne sera ni Chiko, ni le gouvernement, ni Reverse : il se trouve à l'intérieur du soleil artificiel et le combat qui s'annonce déterminera le sort du monde.
Avec ce nouvel épisode, Letter Bee entre d'une façon très claire dans un cycle final - ou alors je n'y connais rien - et, surtout, atteint de nouvelles dimensions. Il est rare que des oeuvres accessibles au jeune public offrent des constructions dystopiques autant à même de générer l'inquiétude : ce dix-huitième tome montre bien que répondre aux questions ne suffit pas à résoudre le problème. En peu de mots, c'est excellent, et suffit à justifier toute la série jusqu'à maintenant : bravo !
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