Lorelei de la Brume rouge

Le recueil Stark et les Rois des Etoiles s'ouvre par cette nouvelle, co-signée Leigh Brackett et Ray Bradbury.
Résumé : 
Hugh Starke est en fuite, pourchassé par les détectives de la Compagnie dont il a volé la paie. Mais sur Vénus, les orages magnétiques ne pardonnent pas et il s'écrase dans les monts des Nuages blancs. Lorsqu'il se réveille, c'est pour découvrir qu'il est dans un corps brisé, mourant, aux mains d'une femme étrange, sorcière sans doute, qui lui propose de quitter son corps pour en occuper un autre... et voici Starke propulsé dans le corps de Conan, l'un des guerriers de Crom Dhu, que tous prennent pour un traître et qui gît enchaîné aux pieds des souverains pirates alors que ceux-ci défendent leur ville. Quel rôle doit-il jouer dans cette lutte ? Quelle partition sera la sienne : celle que Rann la sorcière veut lui imposer... ou celle que l'amour de Conan pour la princesse-guerrière Beudag essaie de lui dicter ?
Ce texte est court, et pourtant on y reconnaît assez bien l'influence poétique de Bradbury. Si la SF ici tourne à la science-fantasy, ce n'est pas pour déplaire au lecteur que je suis : en dehors d'un contexte extérieur où l'on évoque les planètes du Système Solaire comme autant de lieux habités par l'être humain, il faut bien reconnaître que cette histoire se limite à un combat entre trois factions qui trouve sa solution quand un élément perturbateur extérieur vient s'en mêler. Ici, le choix de la sorcière - qui avait taillé Starke pour être l'instrument de la ruine de ses ennemis - fera en fin de compte sa propre perte...

De cet univers poétique surnagent deux figures archétypales : celle de Rann, l'ensorceleuse, et celle de Starke, le chevalier-voleur. Les autres personnages ne sont en réalité que des arguments dans la lutte qui s'engage entre Starke et Rann, et cette planète Vénus telle qu'on ne pouvait la décrire qu'avant les années 1960 n'est jamais qu'un décor pour cette histoire de revenants et de possédés. Les auteurs ne produisent ici donc rien de nouveau : cette nouvelle doit se lire dans le contexte de son époque...

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