The Fuller Memorandum
Encore du Stross avec cette fois-ci un nouveau roman du Cycle de la Laverie : The Fuller Memorandum fait suite à plusieurs nouvelles (dont Equoid) et surtout au précédent roman de cette série...
Résumé :
Bob Howard est toujours informaticien démonologiste à la Laverie, ce service très spécial du contre-espionnage britannique. Surchargé de travail par son supérieur Angleton, le voici propulsé à la recherche d'un "éléphant blanc"... une mission pas tout à fait anodine qui se conclut pas très bien. Confiné chez lui en attendant son audience de contrôle suite à un regrettable "dommage collatéral", Bob voit un soir rentrer son épouse dans un état pitoyable : elle aussi employée à la Laverie, équipée d'un violon maléfique permettant d'exorciser divers horreurs venues d'autres dimensions, elle a été confrontée à très forte partie lors d'une opération secrète aux Pays-Bas. C'est le moment que choisit Angleton pour... disparaître, laissant à Bob le soin de le représenter dans un comité au nom charmant de BLOODY BARON, dont l'historique semble intéresser plus d'une ténébreuse faction... L'enjeu du complot pourrait bien dépasser celui d'une ou deux vies humaines car ce qui est en ligne de mire, c'est rien de moins qu'un futur apocalyptique et terrifiant - et si le secret du comité BLOODY BARON venait à tomber dans de mauvaises mains, ce futur inévitable deviendrait de surcroît imminent... Bob sera-t-il capable de sauver sa peau et son âme, cette fois-ci ?
Je n'ai pas souvent été déçu avec Stross et c'est en toute confiance que j'ai ouvert ce livre. Du reste, j'adore son Cycle de la Laverie, qui est comme il se doit bourré de références, de clins-d'oeil et d'humour tout britannique - ah ! le fameux JesusPhone ! - ... Ce livre n'étant à ma connaissance pas encore traduit en français, il m'a fallu dégainer mes compétences (?) de lecteur en VO anglophone... et je n'ai pas souffert un seul instant. Cela se lit presque aussi vite que si c'était en français, mieux, cela se dévore, et l'on a en plus le plaisir de saisir certains jeux de mots que le traducteur aurait sans doute été bien en peine de rendre au cours de son office...
L'intrigue elle-même n'est pas tout à fait linéaire, elle comporte quelques trous non refermés à la fin - c'est à mon avis volontaire de la part de l'auteur - et même si l'on devine assez tôt l'identité réelle de deux des protagonistes principaux, tout roule sans aucun glissement. Stross a de toute évidence beaucoup pris de plaisir à écrire ce livre : sans doute autant que nous à lire ce roman bien tonique et même, osons-le, bien secoué. On n'a qu'un seul regret, bien sûr, c'est qu'il soit trop court. Car ce mélange parodique de romans d'espionnage - avec sa dose d'histoire secrète et de "grands anciens" - sait reprendre les concepts des oeuvres qui l'inspirent, tout en les renouvelant et en produisant de ce fait quelque chose qui, tout en gardant la saveur du pop-corn, acquiert bien plus de chair. Dans The Fuller Memorandum, les espions risquent leur vie, mais le coût de celle-ci leur pose parfois quelques problèmes... Et au fond, le héros le plus intéressant, n'est-ce pas celui qui mène une vie ordinaire ?
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