Down on the Farm

A nouveau du Stross, à nouveau de la Laverie, à nouveau une nouvelle... Celle-ci s'insère, dans l'ordre chronologique de la série, entre Jennifer Morgue et Equoid.
Résumé : 
Andy, le superviseur de Bob Howard, l'envoie en mission de contrôle à Saint Hilda, l'hôpital spécialisé dans le traitement des patients atteints du syndrôme de Krantzberg - cette maladie de dégénérescence cérébrale que développent après quelques décennies certains employés de la Laverie... Visite assez déplaisante, si l'on en croit les allusions d'Andy : aucun appareil électronique n'est autorisé sur place et les employés un peu trop anciens de la Laverie peuvent y attirer l'attention des "infirmières". Arrivé sur place, Bob découvre un véritable asile de fous : des patients instables dont certains sont désignés par des noms de mathématiciens célèbres, des infirmières mécaniques et des protections magiques partout. Il y a plus inquiétant : le médecin qui le reçoit semble parfois un peu inattentif à ce qu'il se produit dans son hôpital, tandis que ce qui motive la mission de Bob est la réception par les services de la Laverie d'un véritable appel à l'aide sur papier toilette, alors que rien n'est censé sortir de Saint Hilda ! Qu'est-ce qui se cache pour de vrai derrière les enceintes si protégées de l'asile de la Laverie ?
C'est toujours un bonheur de retrouver Bob Howard, l'informaticien démonologiste et néanmoins geek des services secrets de Sa Majesté. Comme on est chez Stross, on s'attend à le voir projeté dans un véritable nid de guêpes enragées : cela ne rate pas, et l'auteur prend le plaisir cette fois-ci de l'envoyer sur le terrain à poil - c'est-à-dire, sans aucun matériel. Excellente occasion de le voir agir sans filet de sécurité, avec les seules ressources de son flair et de son intelligence (osons le terme).

Est-ce pour autant aussi réjouissant qu'un Equoid ou un Overtime ? Eh bien, hélas, non. Ce n'est pas la première fois que Bob et son air ahuri sont propulsés sans assurances dans un merdier pas possible et, j'ose le dire, je crois qu'il serait difficile à Stross de faire aussi bien que dans The Fuller Memorandum sur ce terrain-là. Cette intrigue hospitalière avec des machines aux faux-airs de steampunk - on rappellera que, dans le Cycle de la Laverie, le matériel des services publics est volontiers hors-d'âge pour ne pas dire antédiluvien - aurait pu exploiter le format court qui est le sien pour rendre l'effet des plus explosifs : ce n'est pas le cas, et c'est bien dommage.

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