Bifrost numéro 89
Cela faisait longtemps que je n'avais pas chroniqué de numéro de Bifrost ! Autant reprendre avec celui-ci qui est aussi le dernier paru en date...
- Dans la rubrique Interstyles : pas moins de cinq nouvelles au menu !
- Tout d'abord, Martin le Mercredi par Nancy Kress : Martin se réveille dans un lit qui n'est pas le sien, en compagnie d'une femme qui n'est pas la sienne, et en possession de papiers d'identité qui ne sont pas les siens. Revenu chez lui, sa femme l'appelle par un nom qui n'est ni le sien, ni celui qui correspond aux papiers dont il dispose, et l'envoie chez un médecin dont il n'a aucun souvenir. Est-il la victime de quelque expérience insensée... ou bien s'agit-il d'un traitement ? Glaçant et malgré tout pas glauque, ce court texte me permet de découvrir une facette étonnante d'une auteure que je connais somme toute fort mal. Excellente ouverture pour un numéro spécial qui lui est consacré !
- Un jeu d'enfant par Ketty Steward : le réveil a sonné. Pour les enfants-soldats, le moment est venu d'aller tuer, avant d'être trop petits pour continuer à se battre ! Très court, ce texte est bourré d'humour noir, bravo !
- L'Eclosion des Shoggoths par Elizabeth Bear : alors que l'Europe est au bord de la guerre en 1939, le professeur Harding s'en vient étudier les shoggoths communs de la baie de Penobscot. Ces étonnantes créatures ne semblent disposer ni de système nerveux, ni d'organes identifiables... et pourtant, elles remontent à la surface tous les ans, peut-être pour se reproduire... ou peut-être pour des raisons incompréhensibles à l'esprit humain. Ce texte lovecraftien - pour autant que je puisse en juger - articule avec intelligence le passé familial du protagoniste principal, marqué par l'esclavage, le contexte politique mondial chargé à la fin des années 1930 et la fonction imprimée par leurs créateurs dans la chair même des shoggoths. Voilà qui est très intéressant !
- En finir par Isabelle Dauphin : Marianne a une importante compétition le lendemain, mais elle s'est laissée persuader d'aller passer quelques heures de repos dans la maison d'une amie sur le point de déménager. En contrepartie, elle ne doit lui ramener qu'une seule chose : une jarre qui se trouve dans le salon. Jarre très grosse et très lourde, remplie d'une huile bizarre... J'ai rien compris.
- L'Obélisque martien par Linda Nagata : la Terre est ravagée par les pandémies, les guerres et le réchauffement climatique. Susannah fait partie de l'une des dernières rares communautés fonctionnelles, de celles qui disposent encore d'électricité, de machines intelligentes et d'une connectivité aux vestiges de l'Internet. Un homme riche lui a offert la possibilité de construire sur Mars, par robots interposés, ce qui sera sans doute la dernière oeuvre d'art humaine. Jusqu'au jour où un signal montre qu'un véhicule s'approche du site de construction depuis celui de la dernière base humaine sur Mars, abandonnée des mois plus tôt. De prime abord, ambiance apocalyptique à la saveur détestable ! Et puis, miracle... Je suis convaincu : ça, c'est de la SF comme on en lit bien trop peu ces derniers temps.
- Dans les carnets de bord :
- L'abondant cahier de critiques, pas lu sinon en diagonale.
- Le dossier Nancy Kress, qui est une auteure que je n'ai que peu lue : sur ce blog, elle n'apparaît sauf erreur que dans le présent article ainsi que dans celui-ci. Toutefois, entre 2005 et 2006 j'avais lu sa trilogie du Cycle de la Probabilité : je n'en garde pas un souvenir des plus éblouis même si sur le moment cette lecture ne m'avait pas déplu.
- La rubrique Scientifiction de Jean-Sébastien Steyer et Roland Lehoucq. Il est ici question d'évolution et en particulier de la façon dont celle-ci est perçue dans le grand public à la faveur de confusions et de représentations erronées persistantes. Evolution linéaire, optimum humain et chaînon manquant... si ces expressions vous semblent correctes, prenez le temps de lire ce bref et très intéressant article !
Belle livraison pour ce numéro de Bifrost quoi qu'il en soit !
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