Un raccourci dans le temps
L'inconvénient d'avoir un abonnement au cinéma, c'est que l'on hésite moins à choisir un film sur la seule base de sa bande-annonce. Beaucoup moins même - au point que, parfois, on ne prenne pas la peine d'aller regarder les notes accordées à un film sur les sites spécialisés. Ce qui, le monde et l'industrie du cinéma étant ce qu'il sont, vous amène de temps en temps devant un film d'intérêt, disons, discutable...
Résumé :
Meg est la fille de deux physiciens de renom. Son père a disparu quatre ans plus tôt, peut-être à la faveur d'une expérience manquée : depuis, elle vit seule avec sa mère et son petit frère Charles-Wallace, un petit prodige un peu excentrique. Vivant mal sa pré-adolescence, elle fait un soir la connaissance d'une certaine "Madame Quiproquo" que Charles-Wallace donne l'impression de bien connaître. Il semblerait que l'expérience qui l'a privée de son père a donné des résultats inattendus - et qu'elle-même pourrait détenir l'une des clés d'un conflit qui se joue à l'échelle cosmique...
Passons vite sur ce qui est réussi dans ce film, ne serait-ce que parce qu'il n'y a que très peu de choses à sauver : d'un point de vue graphique, c'est beau - mais de nos jours, le contraire aurait été surprenant - et l'idée même des trois "guides", ces créatures extraterrestres d'ordre supérieur et peut-être immortelles, mais pourtant si bienveillantes, est une façon intéressante de retranscrire dans un contexte de science-fantasy (eh oui) les figures tutélaires des "bonnes marraines" des contes de fées. Les pouvoirs des différents protagonistes ne sont en effet pas liés à une forme de magie mais plutôt à des effets quantiques appliqués à l'univers macroscopique, ce qui est là aussi intéressant.
Mais pour le reste...
Osons les mots : c'est niais, c'est mièvre, il ne se passe presque rien et l'un des trois protagonistes principaux ne sert à rien. Au sens où, s'il était absent, le film ne s'en porterait ni mieux ni moins bien ! Les acteurs adultes jouent mal, tandis que les plus jeunes sont mal dirigés ; dans les deux cas, c'est mal doublé... En fin de compte, on en vient à se demander quelle est la pondéreuse morale de ce conte de fées de l'ère quantique : y en a-t-il même une ? Je laisserai le mot de la fin à mon petit cousin avec lequel j'ai été voir ce film, attirés que nous avions été par sa bande-annonce vue avant Black Panther : "on a vu mieux".
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