Le défi
Le Capitaine Futur n'est peut-être pas de notre galaxie - comme le disait plus ou moins la chanson - mais le fait est que ce personnage quasi super-héroïque imaginé en son temps par Edmond Hamilton revient dans nos bibliothèques pour une nouvelle enquête spatiale...
Résumé :
A nouveau, un sinistre personnage - le Destructeur - trame en secret la ruine du Système Solaire : des vaisseaux non identifiés détruisent plusieurs des mines du précieux gravium, le métal sans lequel on ne peut s'adapter à une autre gravité que celle de sa propre planète natale... et tout laisse à penser que les autres gisements seront bientôt ciblés ! En cette heure terrible où les dirigeants de la Terre, une fois de plus, appellent au secours le Capitaine Futur, nul ne sait qu'il y a encore pire à craindre : le Destructeur a pris la précaution de faire capturer le défenseur de la civilisation du Système Solaire car il sait qu'en l'absence de son ultime recours, celle-ci ne manquera pas de se soumettre... Le Capitaine Futur pourra-t-il s'arracher aux griffes de son nouvel ennemi ? Et saura-t-il démêler le nœud de l'ignoble complot ?
Retour dans ce Système Solaire qui n'a pas été, ne sera pas, mais que chaque lecteur de SF porte en lui... où Saturne est recouverte par des plaines infinies, où Mars est un désert... et où Neptune est un monde aquatique hostile, mais où les pêcheurs des neuf planètes habitées - Edmond Hamilton comptait Pluton parmi celles-ci - viennent jeter leurs filets, malgré les conditions météorologiques difficiles, et malgré surtout les inquiétantes légendes colportées par les indigènes : il y aurait, dans les profondeurs insondables de la planète-océan, un peuple aussi dangereux qu'avancé. Retrouvailles surtout avec le Capitaine Futur et son équipe de choc - les Futuristes - constituée d'un cerveau en boîte répondant au nom de Simon, d'un robot métallique (Grag) et d'un androïde capable d'altérer son apparence (Otho). Plus que jamais, le Capitaine est présenté comme un surhomme aussi bien capable de survivre - grâce à ses bricolages - à la chaleur du Soleil comme à la noyade sur Neptune que de s'échapper de la plus effroyable de toutes les prisons, celle que constitue le corps d'une créature extraterrestre intelligente. Edmond Hamilton semble avoir pris le parti de donner dans le spectaculaire avec toujours plus de détermination, tout en ne rechignant jamais à mettre son personnage en fâcheuse posture : la victoire n'en est que plus méritée !
Le schéma de ce livre, s'il n'a rien d'original par rapport aux deux tomes précédents, se révèle d'autant plus efficace qu'il repose ici sur un argument tout à fait nouveau. Le gravium n'a certes rien de la panacée que représente l'Epice dans le Cycle de Dune, mais l'intention s'y trouve pourtant : sans gravium, les voyages interplanétaires deviennent sans objet puisque les voyageurs, arrivés sur une planète à la gravité différente, s'y retrouveraient incapables de survivre. Le complot du Destructeur vise ni plus ni moins à instaurer à son avantage un monopole sur le gravium : l'oeuvre aurait été vingt-cinq ans plus récente que l'on y aurait trouvé une citation très claire du fameux gambit de Paul Atréides ! C'est ce genre de surprise qui incite le lecteur à se montrer plus indulgent lorsqu'il découvre dans le texte quelques coquilles étonnantes - un "Future" en langue originale qui se substitue à sa traduction française par exemple - car on comprend alors ce qui a motivé les initiateurs de ce projet d'édition retardée d'une oeuvre aussi ancienne que Capitaine Futur : Hamilton savait innover, jusque dans ses pulps. Bravo à lui, et merci à son éditeur en français !
Commentaires
Bravo pour cette critique qui fera un peu de pub à cette initiative éditotiale...
Ben, les romans de Hamilton c'est encore autre chose !