L'ordre du labyrinthe
Un titre étonnant, une auteure dont j'ignorais le nom... et me voici parti pour une nouvelle chronique !
Résumé :
Molly est orpheline. Elevée par une vieille tante à Chicago, elle ignore tout de sa famille ou presque, et vit maintenant de petits boulots en Californie. L'irruption dans sa vie de John Stow, détective privé de son état, va l'emmener plus loin qu'elle imagine : en Angleterre pour commencer, sur les traces de ses ancêtres dont elle n'a jamais entendu parler... mais aussi à la découverte d'un épisode historique fondateur pour sa famille. Et si la réputation de sorcellerie qui pesait sur sa tante Fentrice était fondée sur quelque vérité ? Molly trouvera-t-elle l'issue du labyrinthe qui détient le secret de sa propre histoire ?
La fantasy à tendance urbaine, depuis Harry Potter, est entrée dans le champ de vision des lecteurs occasionnels d'imaginaire : ceux-ci savent que ce genre existe et s'attendent peu ou prou à y trouver les mêmes points de repère que dans l'heptalogie au jeune sorcier. Force est de constater que cet Ordre du labyrinthe présente un certain nombre de points communs avec celle-ci : on trouve là-dedans une forme de sorcellerie tenue secrète par ceux qui la pratiquent, mais aussi une pseudo-orpheline qui découvre son appartenance à un monde magique ; il y a des mystères familiaux, des relations sentimentales asymétriques ou triangulaires, un peu d'action, des méchants, des gentils, de l'humour et à la fin tout est bien qui finit bien. La progression de l'intrigue dépend des quelques indices mis au jour par Molly et son ami John qui, d'Angleterre en Etats-Unis, de la Belle-Epoque aux années trente, de bâtardise en arbres généalogiques contrariés, vont révéler l'histoire secrète d'une famille de sorciers parvenus à dissimuler leur magie en plein jour grâce aux arts du cirque. Le schéma est vu et revu, les péripéties qui l'agrémentent sont aussi peu originaux que celles d'un classique du genre, et pour ne rien arranger la narration use de subterfuges étonnants puisque le point de vue ne cesse d'être celui de Molly que lorsqu'il s'agit pour l'auteure de montrer que l'un ou l'autre des méchants est en train d'ourdir un mauvais coup.
Malgré ces défauts, il est étonnant de voir à quel point ce livre se lit vite. L'intrigue elle-même n'est pas assez trépidante pour expliquer ce phénomène et il convient par conséquent d'expliquer cette qualité par la simplicité de l'écriture, qui donne parfois dans sa limpidité l'impression d'avoir été calibrée pour le jeune public. On ne dira pas que l'on se demande par moments s'il ne s'agirait pas d'une fanfiction de Harry Potter maquillée en roman pour adultes - ce n'est de toute évidence pas le cas - mais on pourra en revanche reprocher à l'auteure de n'avoir peut-être pas su choisir son public. Cherchait-elle à écrire un roman destiné à un jeune public ayant biberonné du Harry Potter ? Ou bien voulait-elle toucher un public plus mûr, qui aurait été sensible à une intrigue pouvant par moments s'orienter vers le fantastique voire l'horreur ? A la lecture de L'ordre du labyrinthe, il n'est pas possible de trancher... Une autre question se pose alors au lecteur une fois la dernière page tournée : s'agit-il d'un one-shot ou bien de l'ouverture d'une série ? J'avoue me demander maintenant si, par hasard, il ne s'agirait pas d'un scénario de série télévisée "monté en graine"... Quoi qu'il en soit, que ce roman pas indispensable soit suivi ou non de séquelles, je n'en recommande pas la lecture. A moins que, bien sûr, vous ne soyez lecteur boulimique de fantasy urbaine et déterminé à faire le tour du genre...
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