Centaurus tome 3 : Terre de folie
Il est temps pour moi, en ces jours de Summer StarWars Episode VIII, de reprendre mes chroniques de la BD Centaurus signée par Leo, Rodolphe et Janjetov !
Résumé :
Avec stupéfaction, le groupe d'explorateurs découvre sur la planète Vera une reproduction à l'identique du Mont Saint Michel... argent terrien et souvenirs touristiques inclus ! De toute évidence, quelqu'un s'est assez intéressé à l'Histoire de la Terre pour vouloir en imiter les réalisations... Alors que les mystères s'accumulent au sol, dans le vaisseau les forces de sécurité cherchent encore à identifier le mystérieux intrus qui s'est faufilé à l'intérieur pendant le si long voyage depuis la Terre. Dans quel but a-t-il favorisé la naissance de jumeaux parmi les passagers ? Et si Joy et June, les jumelles qui font partie du groupe d'explorateurs, avaient un agenda caché ?Avec l'irruption de la faune monstrueuse de Vera dans le précédent tome, et même si les explorateurs s'en étaient tirés à bon compte, l'ambiance était devenue plus oppressante sur la planète : entre créatures dangereuses et constructions inquiétantes, il devenait difficile de ne pas se dire que la soi-disant terre promise n'était pas en réalité un piège mortel. De par le fait, et sans surprise, cet album est celui où interviennent les premières morts de l'exploration : les animaux de cette planète piégée sont agressifs et territoriaux - mais il est intéressant de remarquer que ce sont certains membres de l'expédition qui sont visés en premier. Bram tout d'abord, prototype de géant costaud et gentil, le chien de Pierre ensuite, puisque son flair et son instinct représentent un atout fort intéressant pour le groupe, et Feng enfin, dont l'intelligence tactique est démontrée lors d'une saisissante action en une page... Comme si les différentes attaques avaient été pensées afin d'éliminer les adversaires les plus dangereux en premier. Y aurait-il quelque intelligence démoniaque à l'oeuvre derrière les prédateurs ?
Le piège n'est pas qu'au sol de la planète : à bord du vaisseau, l'inquiétude monte puisqu'il s'avère que ce n'est pas un seul, mais bel et bien deux intrus qui s'y trouvent depuis plusieurs années : des intrus humanoïdes si l'on en croit les combinaisons spatiales abandonnées dans un secteur désaffecté de l'arche spatiale et donc, sans doute, infiltrés depuis parmi les passagers. Les scènes à bord ont tendance à répondre à celles qui se déroulent au sol, et d'oppressante l'ambiance devient tout à fait menaçante : il se confirme que Vera n'est en réalité pas Vera et que c'est à dessein que le vaisseau a été détourné ! Mais quel est le véritable danger qui pèse sur les exilés de la Terre ? Bien peu d'éléments permettent pour le moment de comprendre ce qui se trame dans ce système stellaire piégé : cette fausse planète Vera est-elle le repaire d'une civilisation aussi avancée qu'hostile ? A-t-elle au contraire déjà piégé d'autres espèces intelligentes par le passé ? Le schéma de Centaurus se révèle donc très différent de celui de la série Les Mondes d'Aldébaran : l'univers est ici d'une hostilité intrinsèque à l'intelligence humaine, et ses dangers ne se révèlent pas volontiers puisqu'ils sont masqués par des volontés perverses. Avec talent, les auteurs de Centaurus transforment peu à peu leur récit d'exploration en cauchemar où l'horreur est distillée petit à petit : bravo !
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